Je vous présente mes excuses pour un va-et-vient inconfortable et irrespectueux de nos travaux mais dont nous ne sommes pas responsables. Demain, notre commission examinera pour avis le PLFR pour 2002. Dans l'article 1er, vous proposez la suppression de la contribution à l'audiovisuel public, présentant cette mesure comme un gain de pouvoir d'achat. C'est une très mauvaise méthode de considérer que l'on peut gagner du pouvoir d'achat en affaiblissant le service public. Non seulement je ne suis pas d'accord avec ce biais idéologique mais, surtout, un flou complet règne sur la manière dont seront compensés les 3,7 milliards d'euros que la redevance rapporte chaque année. Vous venez de tenir des propos saisissants : cette somme représente 1 % du budget de l'État, vous n'avez pas la réponse et il faut la demander à Gabriel Attal. Le budget de votre ministère est de 4 milliards d'euros, et vous nous dites en bref que vous pourriez le doubler par une simple discussion avec monsieur Attal ! Qui peut croire que 3,7 milliards d'euros traînent dans le budget de l'État, avec lesquels on peut facilement compenser la suppression de la redevance ? Ce n'est pas sérieux.
Il est extrêmement inquiétant pour les citoyens et pour les professionnels d'entendre que vous ne savez pas comment sera trouvé l'équivalent d'une redevance qui constitue 80 % du financement de France Télévisions. Ce l'est d'autant plus que les ressources allouées à notre service public de l'audiovisuel baissent depuis des années ; déjà, en cinq ans, depuis 2017, l'allocation à France Télévisions a été réduite de 229 millions d'euros. Quel est l'enjeu ? En même temps qu'est conduite cette politique extrêmement floue, des empires médiatiques se constituent qui perçoivent une aide publique. Ainsi Bernard Arnault a-t-il touché l'année dernière 17 millions d'argent public pour les médias dont il est responsable, pendant que le budget de France Télévisions était amputé de 26 millions d'euros. Voilà pourquoi nous sommes opposés à cette mauvaise proposition.