L'année 2022 sera donc celle de l'extension de la classe d'âge des bénéficiaires du pass culture. Ce dispositif a été présenté comme le chantier culturel prioritaire de la législature précédente, alors que 30 euros seront donnés aux jeunes de 17 ans, 20 euros aux jeunes de 15 ans et, demain peut-être, 10 euros aux jeunes âgés de 13 ou 14 ans. La somme est dérisoire, vous me l'accorderez. Pourtant, le pass est sous-utilisé et, lorsqu'il est utilisé, le crédit mis à disposition n'est pas totalement employé et les achats sont concentrés sur des objets culturels très restreints. Enfin, l'accès au pass est loin d'être simple.
L'augmentation du nombre de bénéficiaires potentiels ne peut cacher de fortes disparités d'utilisation. Quelle stratégie mettrez-vous en œuvre pour que ceux qui sont les plus éloignés de l'offre culturelle profitent du plein potentiel de ce dispositif ? La Première ministre a annoncé l'extension du pass culture aux élèves des classes de sixième et de cinquième, mais pourquoi les jeunes gens âgés de plus de 18 ans n'auraient-ils pas aussi droit à un accès renforcé à la culture, eux qui ont été si malmenés au cours des deux dernières années et qui subissent maintenant une précarisation croissante ? Le développement de la part collective du pass culture suffira-t-il à promouvoir la médiation et l'éducation artistique et culturelle alors que de nombreuses visites guidées et de nombreux petits théâtres ne sont pas affiliés ? Vous l'avez dit, la part collective du pass ne comprend pas le prix du transport, alors qu'il coûte parfois plus cher que la sortie culturelle elle-même. Le pass est présenté comme un levier de la culture pour tous ; envisagez-vous d'en faire désormais un outil d'accès à toute la culture ?