La Première ministre a présenté le pass culture comme le fer de lance de la politique de démocratisation culturelle. Pour nous, la politique de démocratisation culturelle ne peut être une politique de bons d'achat, ce qu'est ce dispositif. Vous parlez de le faire évoluer, y compris de manière collective, dans les établissements d'enseignement, notamment du second degré. Mais, alors que second degré connaît de nombreuses diminutions de postes, des fermetures de classes et la baisse des dotations horaires, l'extension prévue du pass culture n'est-elle pas en quelque sorte une forme de sauvetage du ministère de l'Éducation nationale par celui de la Culture ?
À voir l'intérêt soutenu que le ministère de la Culture porte au Métavers, on peut aussi s'interroger sur l'orientation de l'investissement à ce sujet et sur la part qui sera réellement allouée à la culture « en chair et en os », pour reprendre le terme que vous avez employé, laquelle me semble bien plus importante en cette période d'après-pandémie, étant donné les difficultés persistantes qu'ont connues les relations sociales.
S'agissant des media, le débat sur le financement de l'audiovisuel public ne méritait-il pas mieux qu'un article du PLFR rédigé sans réelle concertation, sans réelle réflexion collective ? On sait depuis longtemps que la situation actuelle n'est pas durable ; ne méritions-nous, ne méritiez-vous pas mieux que cela ? Vous nous dites que l'indépendance de l'audiovisuel public et la visibilité sont assurées ; nous en doutons fortement. Nous considérons au contraire, étant donné les éléments qui nous sont communiqués pour l'instant, que l'indépendance de l'audiovisuel public est remise en cause.