Mes chers collègues, je suis heureuse d'accueillir en votre nom, pour cette première audition de notre commission nouvellement constituée, Mme Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture, quelques semaines après son entrée en fonction. Ce sera pour vous, madame, l'occasion de nous présenter les orientations qui guideront votre action, et pour nous de vous interroger sur des points plus précis.
Vous évoquerez certainement le financement de l'audiovisuel public, sujet d'une actualité brûlante ; comme vous le savez, la commission s'est saisie pour avis de l'article 1er du projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2022. Quel schéma budgétaire est retenu pour cette année, puisque la contribution ne sera pas prélevée ? Plus intéressant encore, quelles garanties juridiques peuvent être apportées à ce financement à partir de 2023 pour assurer la pleine indépendance de l'audiovisuel public ? Au-delà du financement, la question de la structure et des missions de l'audiovisuel public va se poser rapidement. Un rapport sénatorial penche en faveur de la fusion des opérateurs actuels quand l'un de vos prédécesseurs avait plutôt pour projet de créer une holding ; vous êtes-vous déjà forgé une opinion ? Des synergies sont-elles encore possibles, à périmètre constant ?
Nous avons aussi compris que le ministère allait lancer des états généraux du droit à l'information. Quels sont les objectifs et le format de ces rencontres ? Est-il prévu d'y associer les parlementaires, comme ce fut le cas lors des états généraux de la justice ?
Vous devrez également gérer la fin probable du « quoi qu'il en coûte » et le retour à la normale budgétaire. Cependant, l'ensemble des industries culturelles et créatives ne connaissent pas encore la sortie de crise ; en particulier, les salles de spectacles et de cinéma peinent à retrouver leur public. Comment expliquez-vous cette situation ? Avez-vous des moyens d'action pour y remédier ?
Le patrimoine n'a pas été épargné par les effets de crise sanitaire, qui a eu pour conséquences de nombreuses interruptions de chantiers de rénovation et une baisse drastique de fréquentation. Comment entendez-vous protéger les grands établissements et le patrimoine de proximité ?
Lors de la précédente législature, la création du pass culture a constitué l'un des principaux outils de soutien de la culture et de sa promotion auprès du jeune public. Pouvez-vous nous en dire plus sur son extension prévue ? Le pass culture peut-il, selon vous, devenir un instrument d'éducation artistique et culturelle dans son volet collectif ?
Après votre exposé liminaire, nous entendrons dans un premier temps les représentants des groupes, puis ceux des députés qui voudront vous interroger.