Les amendements de Elsa Faucillon pour ce dossier
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L'histoire d'une cheffe de gouvernement qui voulait sauver son poste, coûte que coûte, quoi qu'il en coûte à des millions d'étrangers qui fuient la guerre, la faim et le dérèglement climatique au péril de leur vie. C'est l'histoire d'un président qui s'est fait élire contre l'extrême droite et qui nous propose aujourd'hui de voter son programme.
Sans majorité, vous vous trouvez aujourd'hui entraînés dans ce qu'elle a toujours rêvé de réaliser : l'alliance des droites et de l'extrême droite.
Depuis plusieurs jours, les pires tractations politiciennes ont lieu dans les huis clos de Matignon et de l'Élysée, au mépris de la séparation des pouvoirs. La CMP est instrumentalisée pour contourner le Parlement et conclure, coûte que coûte, avec la droite LR alignée sur les positions du Rassemblement national. Rendez-vous compte, collègues,...
…et l'envie d'en découdre, celle des presque gagnants. Au gré des articles, les théories de l'appel d'air et du grand remplacement ont été légitimées et la préférence nationale gravée dans la loi.
Ils peuvent, l'esprit tranquille, faire mine de s'attaquer au sujet du pouvoir d'achat des Français, eux les boulangistes, les poujadistes aux petits pieds qui refusent d'augmenter le Smic.
Le seul appel d'air que je ressens – il a une odeur nauséabonde –, c'est celui du racisme et de la xénophobie décomplexée que vos manœuvres favorisent. Quelle déchéance, quelle faute historique de dresser ainsi un plateau d'argent à l'extrême droite à l'heure de la fièvre populiste et du fascisme qui gangrènent nos démocraties.
La faute ne prend pas racine dans la CMP mais dans la proposition initiale du Gouvernement. Là où l'extrême droite arrive au pouvoir par les urnes, elle y accède d'abord à cause des grands renoncements, abandons et compromissions de ceux qui sont au pouvoir avant elle.
La contrefaçon raciste n'est jamais préférée à l'originale. L'histoire nous regarde, chers collègues. N'ajoutez pas le déshonneur à la compromission et rejetez ce texte de la honte. Honte pour le Président de la République, élu pour faire barrage à l'extrême droite, honte pour notre pays et ses valeurs : le présent texte s'apparente à un tract ...
Certains articles reprennent les mêmes formules et les mêmes propositions que celles défendues depuis des décennies par le Front national : préférence nationale, quotas, caution de retour pour les étudiants étrangers, atteinte au droit du sol, déchéance de nationalité.
Rendez-vous compte, collègues : ces mesures ne sont même pas mises en place par le gouvernement de Giorgia Meloni, tant citée par M. Darmanin. Les tractations et les marchandages auxquels nous assistons depuis quelques jours sont l'apanage de ceux qui ne gouvernent plus pour le peuple mais sans le peuple. Piètres tacticiens que vous êtes, qui ...
Les lits d'hôpitaux supprimés, les professeurs non remplacés, les bureaux de poste qui ferment ou les déserts médicaux sont le fruit de choix politiques – les vôtres –, et non le résultat d'un solde migratoire qui reste stable.
À celles et ceux qui s'étranglent devant cette reddition : ne sauvez pas que votre honneur, refusez l'abîme. Nos nombreux désaccords persisteront mais le maintien d'une dernière digue, d'un dernier rempart face à une idéologie mortifère qui fait de l'étranger la cinquième colonne, devrait nous conduire au même vote. L'histoire enseigne qu'avan...
Regardez donc où mène la folie raciste. Les dispositions ajoutées en CMP vont renforcer la misère et la précarité. Parce que vous n'avez pas de réponse politique à opposer aux désordres du monde – à commencer par la crise sociale que nous traversons –,…
…vous privilégiez la politique du bouc émissaire, où l'étranger et le pauvre sont désignés comme ennemis. Il existe des droits inaliénables ; lorsqu'on accepte de les dénier à certains, ils sont fragilisés pour tous.
Cette folie raciste vous conduit même à couper les allocations familiales ou la prime de rentrée scolaire à des enfants français, au prétexte que leurs parents sont étrangers.
Mes chers collègues, je vous le dis solennellement : vous allez écrire ce soir une page de notre histoire, l'histoire d'un pays qui, en ce 19 décembre, pourrait renoncer à ses valeurs humanistes et basculer vers le pire. Ne faites pas cela !