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Interventions sur "directives anticipées"

69 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Maillart-Méhaignerie, rapporteure de la commission spéciale :

Nous avons longuement débattu des directives anticipées, et je sais combien il est important pour certains d'entre vous d'inscrire ce sujet majeur dans le projet de loi. Vos raisons sont diverses, légitimes et motivées, mais il n'a pas sa place à l'article 6, notamment parce que celui-ci fixe comme cinquième condition pour accéder à l'aide à mourir de présenter une capacité de discernement, une conscience libre et éclairée, un libre arbitre, et ce à t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Peytavie :

Nous avons déjà commencé à débattre des directives anticipées, et je vais expliquer pourquoi leur usage, dans ce cadre, pose problème. Nous avons abordé le problème du validisme : quand on est en pleine possession de ses moyens, il peut être difficile d'envisager la réalité d'un handicap et la perte de certaines capacités tant cognitives que physiques. Quand on écrit ses directives anticipées en pleine possession de ses moyens, on peut avoir du mal à imagin...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Peytavie :

...l importe donc qu'on puisse vérifier à chaque étape que les volontés de la personne, exprimées de manière libre et consciente, n'ont pas changé. Tel est l'équilibre qu'il nous faut trouver, car le texte doit concilier deux types de limites très différentes : d'un côté, celles de la science, de la médecine, et de l'autre, celles de la personne, que nous ne pouvons pas mettre de côté. Utiliser les directives anticipées, même si elles sont réévaluées tous les trois ans ou régulièrement, risquerait donc de poser problème et ne me semble pas opportun. À mon sens, il nous faut néanmoins inventer quelque chose pour un cas particulier : celui d'une personne qui a formulé une demande – celle-ci ayant été validée – mais n'est plus en mesure de la confirmer.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

J'ai écouté avec la plus grande attention les arguments avancés par la ministre. Certes, le texte n'évoque pas – pour le moment – les directives anticipées ; mais précisément, nous sommes là pour le faire évoluer ,

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

même si nous ne pouvons le faire que pour d'excellentes raisons. L'introduction de l'aide à mourir dans les directives anticipées doit se faire avec la plus grande prudence : nous y allons, tous, pour ceux qui y sont favorables, avec la main tremblante,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

...ins, si les amendements qui nous ont été présentés, dans cette première discussion commune sur le sujet, ont le mérite d'ouvrir le débat dans des termes tout à fait responsables et mesurés, je considère qu'ils sont encore trop larges et qu'il faut adopter une approche beaucoup plus restrictive. De même que le texte prévoit l'exception d'euthanasie, nous pourrions très bien imaginer l'exception de directives anticipées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

C'est le sens de l'amendement n° 2341 que je défendrai tout à l'heure, lors de la deuxième discussion commune ayant trait à ce sujet. Nous pouvons déjà voter les amendements en discussion pour manifester notre volonté en faveur des directives anticipées, mais je pense qu'il nous faut entrer davantage dans le détail du dispositif, afin de mieux l'encadrer.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Juvin :

En théorie, je peux comprendre la construction intellectuelle qui conduit quelqu'un à demander que le « bénéfice » – si je puis me permettre d'utiliser ce terme – du suicide assisté ou de l'euthanasie puisse lui être accordé s'il n'est pas en état de le demander, parce qu'il aura formulé cette requête dans ses directives anticipées. Toutefois, si nous mettons le doigt dans cet engrenage, nous nous heurtons immédiatement à des limites considérables qui nous font comprendre qu'un tel dispositif n'est absolument pas souhaitable. Premièrement, la demande de mort est fluctuante. On le sait bien et le cas de l'Oregon est là pour nous le rappeler : parmi les gens qui vont chercher des pilules à la pharmacie pour s'administrer la ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Juvin :

…lui dictant ses volontés. Quand on écrit ses directives anticipées sur un papier simple, aucun huissier n'est présent ! C'est un vrai problème : les utiliser serait très dangereux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

C'est un point central. Vous l'aurez compris, je suis favorable à une ouverture du droit vers l'aide à mourir. Cependant, je veux être très vigilant : je souhaite qu'elle ne puisse pas s'appliquer à des personnes par-devers elles. Les directives anticipées, comme vient de le dire posément et très justement notre collègue Juvin, sont rédigées bien en amont, dans des conditions qui peuvent être devenues caduques au moment présent, outre qu'elles peuvent avoir été inspirées par d'autres personnes. Je suis absolument défavorable à leur usage, même si je mesure que cela exclut de fait certaines situations. Entre deux écueils, je préfère celui qui protèg...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Guedj :

...nostic vital engagé à court ou moyen terme » et une affection « en phase avancée ou terminale », mais nous avons été capables de mettre un pied dans la porte en produisant une formulation différente de celle qui avait été proposée au départ. Aujourd'hui, nous faisons face à un dilemme, dont les termes ont été rappelés par les orateurs qui m'ont précédé. Je penchais naturellement pour écarter les directives anticipées au nom de la sacralisation du consentement libre et éclairé, qui doit pouvoir être vérifié à chaque étape. Mais ce faisant, nous préparerions une loi qui ne répondrait pas à certaines situations, des situations qui, si elles n'étaient pas prises en compte, deviendraient tonitruantes dans le débat public. Je regrette qu'en commission spéciale, nous n'ayons pu aller jusqu'au bout de ce que nous aur...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuel Fernandes :

Sur ce sujet spécifique, les membres de mon groupe voteront en leur âme et conscience ; personnellement, je suis très favorable à ce que les directives anticipées puissent permettre de déclencher le processus d'aide à mourir. L'un de ces amendements m'intéresse tout particulièrement : c'est celui de notre collègue alsacien Bruno Fuchs, le n° 1235. Comme il nous l'a expliqué, il s'agit d'un amendement citoyen, émanant d'une initiative menée dans sa circonscription, dans la belle ville alsacienne de Mulhouse – c'est d'ailleurs l'occasion pour moi de saluer t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuel Fernandes :

J'ai moi-même organisé une agora citoyenne dans la ville d'Illkirch-Graffenstaden, dans ma circonscription, et je le répète : l'utilisation des directives anticipées dans le cadre de l'aide à mourir est une revendication qui vient du terrain. Je l'ai entendue dans toutes les réunions que j'ai organisées et lors des rencontres que j'ai faites sur les marchés, lorsque le sujet était abordé. Oui, nous devons trouver une rédaction qui permette de garantir que les directives anticipées seront prises en compte au moment d'activer l'aide à mourir. C'est une tâche à ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Nous avons déjà discuté de cette affaire et nous avons rejeté l'utilisation des directives anticipées, à juste raison. En effet, de nombreux collègues l'ont dit : une directive anticipée peut avoir cinq ans, dix ans !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

...e madame Simonnet. J'adore votre expression, mais tout de même ! Je disais donc qu'entretemps, on peut avoir évolué. Nous ne pouvons donc pas voter pour de tels amendements – en outre, ils sont complètement contradictoires avec le reste du texte. Un deuxième sujet n'a été abordé par aucun de nos collègues : celui de la personne de confiance qui, dans le texte, est impliquée dans la rédaction des directives anticipées. On ne peut pas lui confier le soin de décider du recours – ou du non-recours – à l'aide à mourir ! Ce n'est pas sa fonction.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bentz :

...oncernées. On peut toujours changer d'avis ; surtout, on doit toujours pouvoir changer d'avis. Au cœur du consentement libre et éclairé, il y a le choix ; et ce choix, pour être fiable, doit avoir été réitéré, renouvelé. Monsieur Le Gendre, ce que vous faites n'est pas très honnête. Vous avez essayé, dès le titre Ier , d'introduire dans le texte la possibilité pour le patient d'inscrire dans ses directives anticipées sa volonté de recourir à l'aide à mourir. Nous nous y sommes opposés. Et voilà que vous nous refaites le coup !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Darrieussecq :

Vous l'avez dit, madame la ministre, le texte n'est pas construit ainsi, et je pense vraiment qu'il doit demeurer en l'état. Si une personne perd sa lucidité ou tombe dans le coma, elle bénéficie de soins palliatifs et peut avoir accès à la sédation profonde et continue, sa volonté à ce sujet pouvant être inscrite dans les directives anticipées. En revanche, pour pouvoir demander l'aide à mourir, il faut que la personne ait toute sa conscience.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

...me la ministre et M. le rapporteur ont renvoyé la discussion à l'examen du titre II, relatif à l'aide à mourir. Nous y sommes. Or vous nous dites à présent qu'il est sans doute prématuré d'évoquer le sujet à l'article 6, qu'il vaudrait mieux le faire à l'article 11. Pourquoi pas, mais il faudra bien le faire à un moment donné, car le texte ne peut pas rester en l'état. Sinon, autant supprimer les directives anticipées !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

Si les directives anticipées ne trouvent pas leur place dans le titre II, à quoi serviront-elles ? Madame la ministre, prenons les cas de Chantal Sébire et d'Anne Bert, pour n'évoquer que ces deux-là. Si la loi en reste là, pourra-t-on éviter, dans un cas analogue au premier, le suicide et, dans un cas analogue au second, un exil médical en Belgique ? D'après mon analyse, la réponse est non. En revanche, si nous introduisio...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Je ne voterai pas en faveur de ces amendements, pour les raisons que j'ai exposées précédemment. Nous pourrons effectivement aborder de nouveau le sujet à l'article 11. Je ne peux pas entendre que, si l'on ne prévoit pas qu'elles puissent traiter de l'aide à mourir, les directives anticipées ne serviront à rien ! Si vous remplissez vos directives anticipées, chers collègues, vous saurez qu'elles servent à beaucoup de choses : à indiquer ce que l'on souhaite en cas d'accident, par exemple que l'on ne souhaite pas être maintenu en vie par des appareils si l'on est en réanimation, ou encore que l'on ne souhaite pas recevoir de visites de la famille si le corps est meurtri. Elles portent...