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... Or celle-ci ne relève pas du soin – son but est d'éviter l'acharnement thérapeutique –, mais de l'anti-soin. Je me refuse à voir cet article et cette loi adoptés. En autorisant le suicide assisté et l'euthanasie, nous ouvrons une brèche dans le socle éthique de notre société. Nous rendrons ainsi possibles de nombreux élargissements encore moins éthiques : cette loi banalisera l'acte de donner la mort. En forçant les familles et les patients à envisager la mort comme une solution possible à leurs souffrances, elle fera peser une pression immense sur leurs épaules. Le Président de la République parle d'« acte fraternel », alors qu'il s'agit d'un acte d'abandon. Nous abandonnons les soins, nous abandonnons des vies, nous abandonnons des valeurs – nous abandonnons en réalité le concept même de f...
...lleur apaisement possible de la souffrance. Si on ne peut que partager le souhait que toute personne ait une fin de vie digne et apaisée, il est dangereux de faire croire qu'administrer un produit létal en vue de supprimer la vie de la personne serait comparable aux soins dont usent, par exemple, les personnels soignants en soins palliatifs pour que la personne en fin de vie puisse appréhender la mort le plus sereinement possible. Cette confusion délibérément entretenue n'est pas souhaitable.
... mourir du point de vue de leurs intentions, leurs moyens, leurs procédures, leurs résultats et leurs temporalités. La sédation profonde vise à soulager une douleur réfractaire, en altérant la conscience profondément par le recours à un sédatif et en poursuivant la sédation jusqu'au décès, dans un délai imprévisible. L'aide à mourir, quant à elle, répond à une demande du patient, en provoquant la mort par l'utilisation d'une dose létale de façon immédiate, dans un délai rapide. Afin d'éviter la confusion entre les deux, nous proposons de supprimer l'article 5 bis.
...ulager sa douleur. Vous proposez d'ajouter que ce droit comprend la possibilité d'accéder à l'aide à mourir. J'y suis opposée pour deux raisons. Tout d'abord, l'acception du mot « droit » ne s'applique pas aux mêmes dispositions. Dans le premier cas, il est question de soulager la douleur, ce à quoi tout le monde est évidemment favorable. Dans le second, il s'agit d'interrompre la douleur par la mort provoquée. À mon sens, c'est fondamentalement antagoniste. Ensuite, j'y suis opposée parce qu'accéder à l'aide à mourir n'est pas un droit. Si cette formulation était l'expression d'un droit, ce serait celle d'une liberté individuelle, comme si une telle décision n'avait pas d'implication collective ; collective pour les soignants, au sein d'une même structure hospitalière ou d'un même centre de...
Faire figurer cette aide à mourir dans le code de la santé publique soulève un vrai problème : cela signifierait que soulager les souffrances équivaut à donner la mort. On a même l'impression que cela provoquerait le recul des soins palliatifs. Vous voyez bien le flou et le trouble que cela provoque ! Nous avons bien compris que vous vouliez légaliser l'euthanasie à marche forcée, mais il ne faut pas faire l'affront aux soignants d'appeler cela un soin. Il faudrait que vous assumiez davantage vos choix : ce n'est pas un soin. Je regrette que vous n'ayez pas é...