Interventions sur "directives anticipées"

35 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Guedj :

Je partage la fermeté des propos de Caroline Fiat au sujet du vieillissement. Vieillir, même dans des conditions difficiles, n'est pas une maladie grave et incurable. Nous devrons donc garantir, le moment venu, que les maladies neurodégénératives qui frappent les personnes âgées, notamment la maladie d'Alzheimer, ne constituent pas des conditions d'éligibilité à des directives anticipées en faveur de l'aide à mourir. Mme la ministre l'a affirmé avec vigueur.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Simonnet :

Les directives anticipées constituent une déclaration que l'on rédige pour formuler des souhaits relatifs à sa fin de vie, anticipant des situations dans lesquelles on ne serait plus en état de le faire, en raison d'une affection ou du grand âge. Il est justement question dans ce texte de personnes subissant des souffrances physiques et psychologiques réfractaires à tout traitement. Il est possible aujourd'hui de prendre...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Simonnet :

Supposons un patient qui sait que sa maladie neurodégénérative le conduit vers une phase avancée ou terminale terrible caractérisée par des souffrances insupportables. Il rédige ses directives anticipées et nomme une personne de confiance pour s'assurer que, lorsqu'il en arrivera à ce stade et ne disposera plus de ses capacités d'expression et de consentement libre et éclairé, ses volontés seront néanmoins accomplies. Si vous le lui refusez, il devra demander à recourir plus tôt à l'aide à mourir ! Pensez à de tels cas !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Maillart-Méhaignerie, rapporteure de la commission spéciale :

... je comprends votre intention. Une telle disposition serait tout à fait contraire à la philosophie du projet, qui repose sur l'autonomie du malade. Comme vous le savez, la procédure prévue au titre II exige que le malade soit en mesure de manifester sa volonté à plusieurs reprises, jusqu'à l'administration de la substance létale. Il n'est pas envisagé de créer une procédure prenant en compte les directives anticipées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Guedj :

C'est la troisième fois au moins que nous abordons le sujet des directives anticipées et je salue l'opiniâtreté et la ténacité des collègues qui, au titre Ier , puis aux articles 4 quater et 5, ont souhaité introduire dans tous les cas de figure le recours aux directives anticipées, en prévision d'une perte de discernement. En opposition à cet amendement, je m'appuierai sur ce qu'a dit Caroline Fiat : laissez tranquilles les personnes âgées, les personnes atteintes de la maladie ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Pilato :

Cet amendement est prématuré à ce stade de l'examen du texte, d'autant que nous aurons l'occasion de revenir sur les directives anticipées. Mais j'ouvre une piste de réflexion pour les débats à venir : à partir du moment où les critères définissant la maladie incurable et le pronostic vital engagé – ce dernier point va faire l'objet des débats à venir – sont remplis, la vraie question est la suivante : si la personne a formulé sa demande d'aide à mourir, qu'elle l'a réitérée et qu'elle perd conscience avant le moment final, faudra-t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Pilato :

Je rappelle que dans le cadre du plan d'accompagnement, on lui aura demandé de relire ses directives anticipées. Et je pense donc que la réponse est oui.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

On répète qu'il faut évidemment être extrêmement prudent puisqu'il s'agit d'un acte létal. L'une des questions fondamentales, souvent soulevées par les professionnels de santé, est celle du discernement et de la clarté de la demande, sachant qu'elle est fluctuante. Dès lors que l'on reconnaît son caractère fluctuant, on voit bien que cela remet en cause toute possibilité d'avoir recours à des directives anticipées puisque c'est antinomique. Raison pour laquelle il ne faut pas pouvoir faire usage des directives anticipées dans le cas prévu ici.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Peytavie :

C'est un sujet très important et qui nécessite en effet un long débat. Je suis contre l'ouverture de la loi aux directives anticipées. Supposons que celles-ci soient prises quand on est en bonne santé ; on ne peut pas mettre de côté le validisme, la valorisation d'un corps qui va bien, sachant que s'il se dégrade, cela change complètement la donne. L'équilibre du texte s'appuie sur la volonté de la personne, ce qui n'est pas, contrairement à ce que prétendent certains, une dérive qui permettrait tout et n'importe quoi : c'est b...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

Je suis contre l'amendement Simonnet parce qu'il n'a pas sa place à cet endroit du texte et qu'il est insuffisamment précis. Nous voyons bien la confusion qui est en train de s'introduire dans ce débat ô combien important. Si nous raisonnons à partir de directives anticipées rédigées par quelqu'un en pleine force de l'âge, à 40 ans, considérer qu'elles puissent s'appliquer telles quelles quand il sera tout au bout de sa vie, c'est évidemment inacceptable !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

En revanche, prendre en compte des directives anticipées rédigées tout près de l'échéance fatale, alors que le discernement est en train de s'échapper, ce serait une voie de compromis. C'est ce que je défendrai à travers un amendement très spécifique. Il ne s'agit pas d'intégrer l'aide à mourir dans les directives anticipées sans condition : il faut la prévoir dans un contexte hyper-encadré. C'est là que se trouve, à mon avis, la voie menant à un compr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Darrieussecq :

…parce qu'il me semble très compliqué d'envisager d'inscrire dans la loi la possibilité de directives anticipées en fonction de l'âge, des maladies, de l'état de la personne et du moment où elle les rédigerait. Ce serait absolument impossible car il y a autant de situations que de personnes. Je crois qu'il faut impérativement en rester à la primauté de la protection des plus fragiles. Et dans le cas, cité en permanence, de ceux qui perdraient conscience en toute fin de maladie, il y aura les soins palliatif...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuel Fernandes :

Il s'agit d'un amendement de repli puisqu'on n'est plus sur la perte de discernement, mais sur la perte de conscience. Je pense que quels que soient nos désaccords, nous pouvons nous rejoindre sur le fait que prendre en compte, à chaque étape, la volonté du patient est un objectif juste et raisonnable. Si une personne a explicitement exprimé, dans ses directives anticipées, son souhait d'accéder à l'aide à mourir dans une situation donnée et que ce souhait peut être confirmé par une personne de confiance, elle ne doit pas être empêchée d'accéder à l'aide à mourir parce qu'elle n'est plus consciente. Si nous ne le permettons pas, quel est alors le sens des directives anticipées ? Comment justifier de priver une personne victime d'une affection occasionnant une perte...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

Notre collègue Peytavie a évoqué un cas de figure, mais il est tout aussi audible d'autoriser la possibilité pour une personne d'avoir accès à l'aide à mourir si sa demande avait été acceptée avant qu'elle perde plus ou moins conscience du fait des traitements antidouleurs. Pourquoi le lui refuserait-on alors qu'on accepte, dans les mêmes circonstances, les directives anticipées pour la sédation profonde et continue jusqu'au décès ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLionel Royer-Perreaut :

Ces conditions cumulatives sont totalement restrictives par rapport au principe même des directives anticipées. Ce bricolage ne servira à rien. C'est pourquoi, à titre personnel, je suis opposé à cet amendement.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Rilhac :

...l s'agit d'un amendement de repli mais je comprends que vous vous interrogiez sur les notions de perte de discernement et de perte de conscience. Comme d'autres, je ne sais pas si le sujet a sa place dans cet article mais nous devons en débattre : que se passe-t-il en cas de perte de conscience, si la demande d'aide à mourir a été faite et la procédure enclenchée ? Je suis favorable à ce que les directives anticipées prévoient très clairement ce cas de figure – nous en débattrons certainement à nouveau à l'article 6. M. Pilato s'est interrogé sur le rôle du plan personnalisé d'accompagnement dans le processus et je suis d'accord avec lui, il faut évoquer ce qui se passe en cas de perte de discernement ou de conscience. Je partage l'analyse de M. Corbière : à quoi servent les directives anticipées si l'on ne ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

Il est étonnant que le titre II ne fasse pas mention des directives anticipées. Cette omission constitue une lacune qu'il convient de combler : de nombreuses personnes pourraient se voir priver de l'aide à mourir, alors qu'elles auront exprimé en pleine conscience la volonté d'y recourir. Si la valeur des directives anticipées et de la personne de confiance n'est pas reconnue, quiconque perdra la capacité d'exprimer sa volonté sera exclu de l'aide à mourir. Or ces directive...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Meunier :

 « Toute personne majeure peut rédiger ses directives anticipées concernant sa fin de vie. C'est une possibilité qui vous est donnée. Il s'agit pour vous d'exprimer vos volontés par écrit sur les décisions médicales à prendre lorsque vous serez en fin de vie, sur les traitements ou actes médicaux qui seront ou ne seront pas engagés, limités ou arrêtés. La fin de vie peut arriver après un accident ou à l'issue d'une maladie grave. Dans ces circonstances, vous s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cormier-Bouligeon :

... de questions – dont celle des conditions mises par l'article 5 au recours à l'aide à mourir et en particulier des modalités suivant lesquelles il faut demander à en bénéficier. Le texte prévoit que cette demande doit être réitérée par la personne concernée alors qu'elle dispose de sa capacité de discernement. Notre collègue Meunier, tout comme Mme Pires Beaune, vient de rappeler l'existence des directives anticipées. Si ces directives sont prises en considération par la loi Claeys-Leonetti, alors même que l'issue de la procédure qu'elle prévoit est la même que celle de l'aide à mourir, pourquoi les exclure du texte de progrès que nous attendons ?