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...us avez mobilisés à ce sujet. J'en profite pour solder, sinon notre controverse politique avec M. de Fournas – qui ne s'achèvera jamais –, du moins celle qui nous oppose à lui concernant notre doctrine en matière d'indicateurs relatifs à la phytopharmacie. Je ne fais pas de rappel au règlement, mais je vous rappelle simplement que, aux pages 52 et 54 du rapport de la commission d'enquête sur les pesticides, vous trouverez cette doctrine, non pas isolée, mais totalement développée. Vous constaterez que nous demandons que le Nodu, ou « nombre de doses unités », continue d'être calculé, et que le HRI (indicateur de risque harmonisé) soit adopté – sans préciser qu'il s'agit du HRI 1.
...liser moins d'intrants, y compris ceux qui sont peu dangereux pour la santé car eux aussi émettent du CO
Plusieurs pesticides dangereux peuvent causer de graves maladies professionnelles, par exemple des cancers – qui touchent en premier lieu les agriculteurs. Ensuite, les enfants qui se trouvent dans ces zones agricoles peuvent être atteints de cancers pédiatriques. Enfin, tous ces pesticides sont responsables de ce qu'on appelle le printemps silencieux, c'est-à-dire qu'ils ont conduit à une baisse significative du no...
Depuis tout à l'heure, vous dites que vous avez réduit l'usage des pesticides et qu'il existe un débat entre les pesticides dont l'usage est en baisse et les autres. Je rappelle cependant qu'en 2018, le plan Écophyto prévoyait une baisse de 50 % de l'usage des pesticides.
En 2009, on utilisait 55 tonnes de pesticides – chiffre qui n'inclut pas ceux auxquels on a recours dans le cadre de l'agriculture biologique. En 2018, on en utilisait 63 tonnes. Si vous faites le calcul – c'est du niveau CM2 –, l'augmentation entre ces deux années s'élève à 14 %, alors que nous nous étions engagés à une baisse de 50 % en dix ans. Voilà pourquoi nous ne faisons pas confiance au Gouvernement, notamment à sa capacité à appliq...
Nous souhaitons, toutes et tous, la réduction du nombre d'intrants, de produits phytosanitaires et de pesticides. Les plans Écophyto se sont soldés par un fiasco. L'engagement, pris en 2017 par le Président de la République, de sortir du glyphosate en trois ans n'a pas été suivi d'effet. Voilà pourquoi nous sommes tellement en retard et pourquoi l'effondrement de la biodiversité menace. Hendrik Davi a mentionné la disparition des insectes ; 30 % des oiseaux communs ont disparu. Or c'est bien l'agriculture...
Nous devons réduire la part des pesticides et le nombre d'intrants utilisés. C'est pourquoi il est nécessaire de développer l'enseignement de l'agroécologie. Tel est le sens de ces amendements.
Nous insistons sur la recherche publique, car sur de tels sujets, l'indépendance de la recherche à l'égard du monde de l'entreprise est importante. Une anecdote me permettra de bien me faire comprendre : quand je cherchais une bourse de thèse, on m'avait notamment proposé de travailler sur les pesticides, avec un financement de Monsanto – j'avais refusé. Une firme comme Monsanto peut influencer les recherches, mais ce n'est pas le seul problème : comment voulez-vous que les citoyens aient confiance dans les résultats de la recherche si ceux qui la financent sont en quelque sorte juge et partie ? Dire qu'il faut plus de professionnels pour former les jeunes agriculteurs pose le même problème : ...
... chocs et aux crises. Cela nécessite de nous diriger vers des systèmes moins dépendants d'intrants de synthèse, qui, en plus d'avoir des effets collatéraux coûteux pour la société, sont largement importés et sont entre les mains d'un très petit nombre d'acteurs économiques, sur lesquels ni la puissance publique ni les producteurs n'ont la main. La France est en effet de loin le premier marché de pesticides à usage agricole en Europe. Elle représente un quart des ventes totales, pour une valeur estimée à 3 milliards d'euros en 2017 – une somme, figurez-vous, équivalente aux subventions publiques agricoles dédiées à la protection de l'environnement, qui s'élèvent à environ 2,7 milliards d'euros. En matière de souveraineté, ensuite, en vingt ans, le marché mondial des engrais et des pesticides a dou...
Comme je l'ai déjà indiqué, nous sommes dépendants de l'extérieur pour l'utilisation de plusieurs engrais et pesticides, qui sont en outre fabriqués – vous l'avez dit – par cinq grands groupes mondiaux. Il faut donc, en effet, que nous soyons plus autonomes sur ce plan. J'estime votre préoccupation satisfaite, puisque le 6
Lors des débats que nous avons eus tout à l'heure sur les pesticides, nous avons assisté à une levée de boucliers : dès qu'il est question de pesticides, certains montent sur leurs grands chevaux. On dit : « pas de transition sans solution ». Mais renforcer l'enseignement de l'agriculture biologique dans les lycées agricoles, c'est une solution.
Une agricultrice rencontrée sur un rond-point lors de la mobilisation des agriculteurs me disait : « pensez-vous que nous sommes fiers lorsque nous descendons de nos tracteurs après avoir traité nos cultures avec des pesticides ? » Non, bien évidemment, ils ne sont pas fiers. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Vous nous demandiez hier, monsieur le ministre, ce qu'est l'agrobusiness. L'agrobusiness, ce sont Bayer, Monsanto et tous les autres qui ont fait croire aux agriculteurs qu'en utilisant des pesticides, on allait pouvoir produire plus et mieux.
Pourquoi des collectifs voient-ils le jour, comme le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest ? Il y a encore quelques semaines, il me faisait savoir par e-mail que Christian était très malade et hospitalisé. Pourquoi existe-t-il des fonds d'indemnisation pour les victimes des pesticides ? C'est bien parce que les pesticides tuent les agriculteurs, les rendent malades, ainsi que leurs enfants.
Vous n'aimez pas beaucoup nos questions, monsieur le ministre, mais vous aurez la réponse à celle que je vais vous poser. Qui a dit : « Tu as vu, j'ai dit du bien des pesticides » ? Mai 2023, dans les couloirs du Sénat : cela vous dit quelque chose ? C'était vous, monsieur le ministre.
Pourquoi ? Parce qu'il a épandu des pesticides toute sa vie sur ses terres. C'est ce dont nous parlons, ainsi que des cancers pédiatriques sur lesquels notre collègue Loïc Prud'homme vous alerte depuis six ans. Vous auriez eu le temps de réagir. C'est pourquoi nous plaidons pour que le projet de loi prévoie des objectifs chiffrés. Sauf si vous ne voulez rien faire, je ne vois pas pourquoi vous seriez aussi contrariés par de tels objectifs....
S'agissant des pesticides, monsieur le ministre, vous annoncez des financements pour développer toujours plus la recherche, mais les chercheurs nous disent qu'ils ont déjà trouvé un panel de solutions.
Annoncer systématiquement des financements supplémentaires comme seule et unique réponse aux problèmes posés par l'utilisation des pesticides, c'est ignorer que des solutions existent et attendent d'être appliquées pour que nous en sortions.
Il vise à préciser que l'effort en matière de recherche publique et privée portera sur des solutions fondées sur la nature, qui constituent de véritables solutions de remplacement des pesticides. L'enjeu de l'agriculture de demain, c'est de travailler avec le vivant, avec les particularités du milieu environnant et avec les ressources naturelles qui sont valorisables. Mon collègue Bertrand Petit, qui est à l'origine de cet amendement, cite l'exemple des zones humides, qui peuvent être valorisées et dont les services écosystémiques non seulement sont importants du point de vue productif...
...ois nécessaire d'accélérer ou d'agir rapidement. Je vous invite d'ailleurs à vous rendre dans le site de Plumecoq : sur une surface de 10 hectares, de nombreux traitements et procédés y sont testés. Sa visite est très riche et l'équipe qui l'anime est exceptionnelle. Sachez en tout cas qu'en Champagne, d'ici à 2030, un nouveau cépage, qui rendra superflue l'utilisation de certains herbicides et pesticides, pourra enfin être planté, après trente ans de mise au point. Ainsi, les horizons de temps que nous associons aux solutions vers lesquelles nous tendons doivent être relativisés.