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...sujet de division, alors que nous pourrions toutes et tous être d'accord. Pour montrer l'unanimité de la représentation nationale, nous souhaitons donc que ce soit une commission représentant tous les groupes présents au Parlement qui soit saisie de ce dossier. Par ailleurs, avant la pause, M. le rapporteur a évoqué la question de la représentation des différentes provinces au sein du Congrès de Nouvelle-Calédonie, un sujet important.
Je vais répondre à Mme Sebaihi et laisserai M. Lachaud compléter sa question plus tard. Nous voulons trouver un accord parce que nous pensons que c'est mieux pour l'archipel et parce que nous avons encore des revendications, que ce soit sur la répartition des sièges au Congrès ou sur la répartition des compétences entre l'État et la Nouvelle-Calédonie. Le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie ne se limite pas à la question du dégel du corps électoral. Je le dis solennellement, très clairement et avec sincérité : oui, nous voulons trouver un accord politique, même si le dégel est voté par l'Assemblée nationale. Sur l'amendement, avis défavorable.
« À Nouméa, les 10 % des ménages les plus pauvres (Kanak, Wallisiens et Futuniens) gagnent treize fois moins que les 10 % des ménages les plus riches (Européens), pour un ratio de un à cinq en métropole. Le taux de chômage kanak est nettement au-dessus de celui de la moyenne calédonienne globale. Bien que, depuis le début des années 1990, le niveau d'éducation ait augmenté en Nouvelle-Calédonie, en 2009, 54,1 % des Européens étaient bacheliers, contre seulement 12,5 % des Kanaks ; un jeune Européen sur deux était diplômé de l'enseignement supérieur, contre un sur vingt parmi les Kanaks. » Comme on le voit, le rattrapage économique n'a pas eu lieu.
Vous finirez après, mais je vous réponds tout de suite. Hier matin, j'étais en visioconférence avec Nouméa alors que des négociations sur un projet d'accord se déroulaient entre les représentants de l'Union calédonienne, du Rassemblement et des loyalistes. Les discussions sur un accord politique global en Nouvelle-Calédonie continuent en ce moment même. Cela veut dire que les partis indépendantistes participent à la négociation, même si celle-ci n'est pas officielle et ne se déroule pas aux yeux de tous – mais c'est peut-être ainsi qu'elle avance le mieux. Avis défavorable.
...re les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s'administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires ; écartant tout système de colonisation fondé sur l'arbitraire, elle garantit à tous l'égal accès aux fonctions publiques et l'exercice individuel ou collectif des droits et libertés proclamés ou confirmés ci-dessus. » Ce que décrivent ces articles n'existe pas en Nouvelle-Calédonie. Nous vous avons rappelé les chiffres, notamment ceux de l'emploi. Le dernier juge kanak est décédé la semaine dernière.
...e vue de la rédaction que du contenu. Dans la version issue du Sénat, le texte prévoit que seul le Premier ministre puisse saisir les présidents des deux assemblées du Parlement pour leur faire constater l'existence d'un accord des parties prenantes. Nous proposons par le présent amendement d'élargir la possibilité de saisine aux présidents des groupes politiques et au président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Il nous semble en effet, et je crois que le débat l'a montré, que le Gouvernement n'est pas en position d'impartialité, étant donné le choix qu'il a fait de remettre en cause le cadre de Nouméa ; il ne saurait donc légitimer les accords. C'est pourquoi, après avoir proposé de créer une mission de médiation, nous suggérons d'élargir le cadre pour valider l'accord. L'amendement pourrait améliorer...
Il vise à faire en sorte que ce ne soit pas seulement le Premier ministre qui puisse saisir les présidents des deux assemblées, mais également le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer a dit que vous vouliez rétablir la démocratie, mais je considère pour ma part qu'en Nouvelle-Calédonie, la démocratie fonctionne toujours. Le Congrès fait partie de ses institutions et son président est légitime pour saisir les présidents des deux chambres, le Sénat et l'Assemblée nationale, pour qu'eux-mêmes constatent politiquement l'existence d'u...
...volonté d'amender… Alors qu'en réalité, Arthur Delaporte l'a dit, ce n'est pas bien grave si on renvoie le texte au Sénat tant qu'il peut intégrer des amendements intelligents comme l'amendement n° 52 qui propose que des groupes puissent saisir la présidente de l'Assemblée et le président du Sénat, ou l'amendement n° 18, qui propose que cette possibilité soit ouverte au président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Il est de bon sens de ne pas la réserver au seul gouvernement central. Enfin, monsieur le rapporteur, la collectivité territoriale de Nouvelle-Calédonie enregistre un déficit de 190 milliards de francs Pacifique ; le déficit de la sécurité sociale de la Nouvelle-Calédonie a été multiplié par cinq entre 2017 et 2020. Qui était au pouvoir en Nouvelle-Calédonie depuis vingt ans ? Les loyalistes, e...
Pour aller dans le sens de ce qui vient d'être dit, la question posée est celle de la reprise du dialogue. Le nom de Lionel Jospin est mentionné parce que, conformément à la tradition qui a toujours été celle des Premiers ministres, il incarne le sens du dialogue et du compromis dans les rapports entre l'État et la Nouvelle-Calédonie. D'autres anciens Premiers ministres se sont exprimés récemment pour rappeler cette mission de dialogue.
Soutenant cet amendement, j'en profite pour interroger M. le ministre et M. le rapporteur. Le Premier ministre a déclaré qu'il souhaitait « rétablir l'ordre, le calme et la sérénité » : nous sommes tous d'accord là-dessus. Mais vous êtes un homme trop affûté, monsieur le ministre, pour méconnaître la situation en Nouvelle-Calédonie : les tensions y sont considérables. Si l'on veut véritablement « rétablir l'ordre, le calme et la sérénité » et – je reprends cette fois les mots du Président de la République – « privilégier le dialogue », l'adoption d'un tel texte ne le permettra pas, et vous le savez. C'est la raison d'être du débat que nous vous proposons. Ne méprisez pas nos amendements ! Nous utilisons les armes parlement...
...rmettons à l'intégralité des arguments de s'exprimer. L'adoption de n'importe lequel de ces amendements – celui-là, par exemple, qui n'est pas si mal – permettrait d'éviter un vote conforme et donc de gagner du temps. Le temps, c'est justement ce que demandent les différentes parties prenantes, car elles souhaitent sortir par le haut d'une situation qui, je vous le rappelle, est déjà explosive en Nouvelle-Calédonie. Je tiens à rappeler une chose : il est tout à fait possible de reporter les élections provinciales. Cela n'a rien impossible ! Ainsi, d'après le Conseil d'État, bien que l'accord de Nouméa prévoie que le mandat des élus sera de cinq ans, « il est possible au législateur organique de prolonger les mandats en cours […] dans un but d'intérêt général ». Or il y a là un intérêt général suprême, maje...
Je vous assure que si nous étions vraiment tous préoccupés par la paix et par l'intérêt général de la Nouvelle-Calédonie – mais aussi de l'ensemble de la République française –, nous déciderions de ne pas aller au bout de l'examen du texte. Nous déciderions de gagner du temps pour laisser une chance à la paix !
C'est encore ce qu'il vous faudrait aujourd'hui, car reculer lorsqu'on s'est enfermé dans l'erreur, ce n'est pas être lâche ou faible, c'est au contraire faire preuve de courage politique. La situation en Nouvelle-Calédonie nous appelle tous à avoir le sens des responsabilités. Les débats étaient très virulents hier soir mais la tension est retombée, en partie grâce aux interventions de notre collègue Dunoyer, député de Calédonie, et à la manière dont les débats ont été conduits par Mme la présidente de l'Assemblée nationale. Dans un tel moment, nous nous devons, en tant que législateurs, d'être profondément républi...
Je ne sais plus comment je pourrais vous convaincre. Essayons par les principes. Les débats d'hier étaient extrêmement tendus, sans doute parce qu'un bon nombre de nos collègues prenaient la question avec légèreté, sans avoir en tête que l'accord de Nouméa stipule que la France est une puissance coloniale en Nouvelle-Calédonie. C'est un cas singulier, pour ne pas dire unique. La France admet le statut particulier de la Nouvelle-Calédonie en reconnaissant l'installation d'un peuple premier avant l'arrivée d'un autre peuple, un peuple colonisateur. C'est rarissime, tout comme l'est la reconnaissance par le peuple colonisé du peuple arrivé en cours de route.
L'histoire de notre pays nous l'a enseigné, mais c'est particulièrement vrai dans des territoires comme la Nouvelle-Calédonie : il faut savoir saisir et comprendre certains moments de tension, pour redonner sa place au politique et prendre conscience que la brutalité peut avoir des conséquences terribles. Nous pensons qu'à l'heure où nous parlons, l'île en est à ce stade. La situation peut s'enflammer.
Je vous ai expliqué tout à l'heure ce que je crois être la source de cette tension mais, à l'heure où nous débattons, la tension est déjà extrême en Nouvelle-Calédonie et c'est le cœur lourd que nous examinons ce texte ce soir – du moins, pour ceux d'entre nous qui débattent.
Nous parlons ici de principes qui valent pour la Nouvelle-Calédonie, mais aussi pour tous les territoires qui subissent, eux aussi, des événements en lien avec le passé colonial de la République française !
mais nous essayons de vous faire comprendre que, lorsque la situation atteint un tel niveau de tension, les symboles sont capitaux et la manière dont se comporte notre assemblée est observée par nos concitoyens, en particulier en Nouvelle-Calédonie !
Nous débattons de ce texte depuis deux jours, et écouter les arguments des uns et des autres ne nous pose aucun problème, mais j'appelle à présent chacun des députés présents dans l'hémicycle au calme, par respect pour les événements qui se déroulent en ce moment en Nouvelle-Calédonie.
Il y a en ce moment même des écoles et des églises qui brûlent. Je ne nie pas votre droit à être contre ce texte et à nous présenter vos arguments. Je voudrais simplement que les débats qui se tiennent à l'Assemblée nationale soient à la hauteur de la tragédie qui se vit là-bas, ne serait-ce que par respect pour ceux qui nous regardent depuis la Nouvelle-Calédonie.