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...ique. Peut-être l'amendement n° 101 vous déplaît-il, mais il nous donne l'occasion d'approfondir une discussion qui concerne 270 000 de nos compatriotes. Ils vivent sous tension en grande partie parce que vous refusez d'entendre que le dialogue ne peut se nouer avec un seul camp ; il doit se tenir avec tout le monde. Le Président de la République et votre gouvernement avez décidé de maintenir un référendum contre l'avis des indépendantistes ; vous avez décidé de passer en force contre l'avis de plus de la moitié de la population de la Nouvelle-Calédonie. La situation dans laquelle nous nous trouvons depuis deux jours relève de votre responsabilité pleine et entière. Alors prenez vos responsabilités : pour ramener le calme et la paix civile, il vous incombe de suspendre l'examen du texte et d'envoy...
La situation en Nouvelle-Calédonie n'est pas de même nature puisque, lors des précédents référendums, le taux de participation a été très élevé, dépassant les 80 %. Si la participation a drastiquement diminué lors du dernier référendum, c'est parce que vous n'avez pas créé les conditions permettant un appel général en faveur d'une large mobilisation des électeurs. Ce référendum a donc perdu en légitimité. La cause en est que vous avez voulu aller plus vite que la musique et que vous n'avez pas...
La démocratie, c'est le pouvoir du peuple. Or, en Nouvelle-Calédonie, il y a deux peuples. L'un d'eux n'a pas été respecté. Pour que la démocratie soit pleine et entière, il faut que l'ensemble du peuple calédonien ait voix au chapitre. Avec ce projet de loi et avec ce référendum, vous ne respectez pas la souveraineté calédonienne.
...électoral – spécificité issue de l'histoire – doit demeurer ad vitam æternam. Lors du XIV
...nationalité intervient plus tard, au début du XX
La situation coloniale perdure, tout simplement parce que le rééquilibrage – qu'elle a rendu nécessaire – n'est pas allé à son terme. Vous estimez que nous sommes arrivés à la fin d'un processus. Certes, les trois référendums ont eu lieu, même si le troisième est contesté, mais que dit l'accord de Nouméa ? Il dispose que tous les acquis sont irréversibles.
...7 « déclare que, pour progresser vers une solution politique à long terme en Nouvelle-Calédonie, il faut un acte d'autodétermination libre et authentique – j'insiste sur ces deux termes – qui soit conforme aux principes et pratiques suivis par l'Organisation des nations unies en matière d'autodétermination et d'indépendance. » Or, en l'espèce, l'autodétermination semble entravée par le troisième référendum, qui a eu lieu à un moment où le peuple kanak était en deuil, selon sa tradition, à la suite de l'épidémie de covid-19, épidémie la plus grave du XXI
Tout le monde peut retrouver cette déclaration sur internet ; elle date du 19 octobre 2019. Il y avait donc un accord sur cette base. Pourtant, vous avez choisi d'organiser le référendum à la période précise où il ne devait pas avoir lieu !
Ensuite, une partie à l'accord a exprimé son avis : en période de deuil kanak, il n'était pas possible d'organiser décemment un tel référendum, nécessitant des déplacements et prenant du temps.
Je me permets de répondre puisque j'ai été directement concerné à l'époque. Le ministre a raison, le troisième référendum a été demandé par les indépendantistes. Ensuite, pour obtenir la suspension de ce troisième référendum, ils ont argué du deuil kanak, qui devait durer un an, de novembre 2021 à novembre 2022. Pourtant, à l'approche des élections législatives de juin 2022, les indépendantistes ont déclaré que le deuil serait finalement plus court. D'ailleurs, beaucoup de Kanaks ont contesté cette instrumentalisat...
…alors même qu'ils l'avaient utilisée auparavant pour demander le report du référendum !
Il faut revenir sur la chronologie : les indépendantistes demandent la tenue d'un troisième référendum ; à l'issue du XIX
Mais le covid-19 est arrivé en Nouvelle-Calédonie en 2021 – non pas en 2020 comme dans l'Hexagone, où il a entraîné un report de deux mois des élections municipales. Les indépendantistes ont alors demandé que l'on repousse le référendum en revenant au calendrier initial annoncé par Édouard Philippe. Pourquoi le Gouvernement a-t-il refusé ? Cela aurait été beaucoup plus simple d'accéder à cette demande, il n'y aurait pas eu de contestation. Vous avez décidé de refuser. Dès lors, vous devez assumer le fait que 56 % de la population calédonienne n'est pas allée voter et que, par conséquent, le résultat du référendum est contesté. ...
Organiser un référendum à ce moment-là était incohérent. Le scrutin qui s'est tenu en 2021 ne peut tenir lieu de troisième référendum prévu par l'accord de Nouméa.
...e non-indépendantiste. Vous avez évoqué une histoire qui est aussi la vôtre. Or, précisément, vous vous trouvez dans une situation de conflit d'intérêts : vous ne pouvez pas incarner l'impartialité qui était jusqu'ici la position tenue par l'État, et qui consistait à ne favoriser aucune partie aux dépens des autres. La nomination de Mme Backès au Gouvernement – qui a eu lieu après le maintien du référendum en 2021, autrement dit après une première remise en cause du consensus qui était jusqu'alors de mise –, l'annonce du présent projet de loi constitutionnelle et votre propre nomination comme rapporteur posent problème. Deux interprétations de la coutume kanak et du rapport de ce peuple au deuil sont en concurrence : la vôtre, qui s'entend, et une autre, qui explique pourquoi la période choisie n'...
Jamais aucun peuple colonisé n'avait accepté que les descendants de colons se joignent au processus d'autodétermination. Tous les référendums qui ont eu lieu sont issus de cet accord de Nainville-les-Roches, refusé à l'époque par les non-indépendantistes. À lire votre texte, monsieur le ministre, vous oubliez que la Nouvelle-Calédonie a été une colonie de peuplement, à l'origine d'un profond traumatisme pour le peuple premier et pour les indépendantistes. Vous leur rappelez la lettre de Pierre Messmer de 1972 et leur faites craindre ...
...e de droits fondamentaux ! Et pour nous, cela dépasse largement le cadre de l'accord global. Le titre XIII de la Constitution a certes permis pendant un temps, et personne n'a trouvé à y redire parce que la raison devait l'emporter, de se placer totalement en dehors des éléments fondamentaux d'une démocratie en ne respectant plus le principe « un homme, une voix » ; mais ce temps, compte tenu des référendums, est révolu. Le titre XIII, de fait, n'existe plus. Je crois donc qu'on peut parfaitement séparer la question du dégel du corps électoral des autres questions…
...ions provinciales, aux personnes natives, puis de définir le code électoral par un code de la citoyenneté. Une telle proposition, j'y insiste, fait partie des négociations ; elle est entendue et appréciée par une partie des indépendantistes et des nationalistes. Elle pourrait faire l'objet des discussions si celles-ci aboutissaient, comme cela est prévu par l'accord de Nouméa : au terme des trois référendums, y compris s'ils sont tous les trois négatifs, il est prévu qu'un nouvel accord soit instauré dans le cadre de la décolonisation. Il y a donc des propositions sur la table. Il n'est pas vrai qu'il soit nécessaire de tordre le bras à une des parties pour conclure l'accord global. Si cet amendement était adopté, le débat en la matière avancerait. Ce serait le signal du rejet de la manière brusque...
... j'évoquais à l'instant, a expliqué pourquoi on a considéré « l'interprétation du corps électoral figé en 1998 » comme « la seule compatible avec les principes de l'accord de Nouméa, qui étaient déjà ceux des accords de Matignon. Ces derniers prévoyaient en effet que seuls les électeurs ayant leur domicile en Nouvelle-Calédonie en 1988, donc à la date de signature des accords, pourraient voter au référendum qui aurait dû avoir lieu en 1998. Un contrat était en quelque sorte passé, pour toute la durée de l'accord, avec ceux qui étaient présents au moment où il était conclu. […] L'accord de Nouméa n'est donc pas un accord définitif supposant un renouvellement périodique du corps électoral. C'est un accord conclu entre des partenaires qui définit une citoyenneté pour une période donnée ». Or, monsieur...