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...u second degré, pour un dispositif qui n'aura duré qu'un an. Bilan : les élèves de sixième perdront l'an prochain trente-six heures de cours, soit l'équivalent d'une semaine et demie de temps d'enseignement ! Tous les acteurs de l'école, par la voix de leurs représentants au sein du Conseil supérieur de l'éducation, ont marqué unanimement leur désaccord avec votre volonté de faire disparaître le collège unique en instaurant des groupes de niveau. Ceux-ci conduiront à l'assignation à résidence sociale et scolaire des élèves issus des familles les plus défavorisées – je pense à ceux des quartiers populaires de Mantes-la-Jolie, que j'ai évoqués en introduction. Madame la ministre, écoutez ces spécialistes qui expliquent parfaitement comment, dans tout groupe homogène, dans un système qui trie auta...
... manuels utilisés dans ces deux disciplines à des fins d'harmonisation pédagogique ou encore le redoublement décidé et non plus proposé par les enseignants. On citera aussi la mise en place de groupes de niveau, qui ne vise pas, comme on a pu le laisser penser, à trier les élèves, mais à adapter l'accompagnement à leurs besoins, ainsi que l'accueil étendu de huit heures à dix-huit heures dans les collèges, avec des activités complémentaires des enseignements scolaires. La volonté de renforcer le lien entre les mondes de l'éducation et du travail se traduit notamment par la valorisation de l'enseignement professionnel en lycée en tant que voie d'excellence. Ainsi le Gouvernement a permis de rémunérer entre 50 et 100 euros par semaine les stages effectués et a prolongé l'aide à l'embauche d'altern...
L'école publique s'effondre sous les coups de votre politique. En sept ans, vous avez supprimé 8 000 postes dans le second degré, soit l'équivalent de 158 collèges fermés ; 2 500 écoles ont disparu, soit en moyenne une fermeture par jour ; 15 millions d'heures de cours n'ont pas été assurées l'an passé ; enfin, en adoptant le budget pour 2024 au moyen d'un énième 49.3, vous avez supprimé 1 500 postes d'assistants d'éducation (AED).
Puisque les plus riches peuvent se payer le luxe de mettre leurs enfants à l'abri du marasme, qu'importe que ceux du peuple subissent les affres de votre politique. Avec le « choc des savoirs », vous avez décidé de porter l'estocade. En séparant les élèves par niveaux, vous tournez la page de la promesse démocratique du collège unique.
Ce renoncement court du collège au lycée professionnel, où votre dernière contre-réforme se résume à « moins de cours, plus de stages ; moins de profs, plus de patrons ». Pour vous, une part de la jeunesse n'a plus sa place sur les bancs des écoles. En instaurant un filtre à l'entrée du lycée, vous préparez l'éviction de dizaines de milliers d'élèves vers l'apprentissage – c'est-à-dire le monde du travail – à 15 ans. Pour impo...
...ux correcteurs de tendre vers une note prédéfinie – sont souvent seuls à la manœuvre. L'harmonisation numérique, qui devait être une exception liée à la crise sanitaire, semble s'être institutionnalisée. Le rehaussement des notes par lots perdure et la tendance semble s'amplifier. La réforme du baccalauréat, qui visait à lui redonner de la valeur, risque malheureusement d'échouer à cet égard. Le collège souffre également. Récemment, il a fait les frais des expérimentations gouvernementales en matière éducative. En décembre 2023, Gabriel Attal annonçait la création de groupes de niveau – vocable qui semblait susciter votre perplexité, madame la ministre, et qu'il continue d'utiliser. En mars, un arrêté a finalement été pris, consacrant la création de groupes de besoins. Cette vision divergente au...
…celle des mathématiques, avec ce qu'on appelait alors les « maths modernes ». En 1975, il y a eu la grande réforme Haby, avec l'instauration du collège unique. En 1989, la loi d'orientation sur l'éducation de Lionel Jospin inscrivait, dans son article 1er : « L'éducation est la première priorité nationale. » À ce propos, traiter d'éducation à cette heure de la journée ne représente pas l'idée que je me fais d'un sujet prioritaire, et certainement pas d'une première priorité nationale. Les symboles comptent aussi. En 1993-1994, alors que je deve...
...r enchaînement devient source d'inquiétude, d'angoisse et de lassitude au sein de la communauté éducative. Prenons l'exemple des groupes de niveau. Leur création impose de nombreuses contraintes aux établissements – organisation des classes en barrette et besoins accrus en enseignants et en salles de classe – et nécessite une harmonisation du plan de formation des équipes pédagogiques. Pour les collèges éloignés et de petite taille, ces difficultés seront amplifiées par le fait que les économies d'échelle doivent être recherchées et que les mutualisations seront réduites et limitées. Madame la ministre, comment envisagez-vous de prendre en compte ces spécificités et de mieux contextualiser la réforme afin qu'elle puisse être effectivement et efficacement engagée par tous et pour tous ? En outr...
... au contrôle continu. La suppression des filières de la voie générale et leur remplacement par un tronc commun, complété de spécialités choisies par les étudiants, a permis une plus grande souplesse dans les parcours scolaires. Depuis 2022, le Gouvernement et la majorité ont fait de l'éducation une priorité absolue, cherchant sans relâche à améliorer les conditions d'apprentissage. La réforme du collège mise en œuvre à la rentrée 2023 incarne notre engagement d'offrir à chaque élève les meilleures chances de réussite. L'introduction d'une nouvelle sixième marque le début d'une transformation globale du collège qui vise à assurer à nos élèves une maîtrise solide des savoirs fondamentaux. Cette réforme s'accompagne d'une refonte des programmes de français et de mathématiques, recentrés sur les co...
...lant un peu plus notre système scolaire. Deuxièmement, la lutte contre la ségrégation scolaire doit mettre fin aux écoles de pauvres et aux écoles de riches, pour que l'école publique donne sa chance à tous les élèves. Pour lutter contre les inégalités sociales et scolaires, il faut mener des politiques contraignantes en matière de mixité. Nous ne pouvons pas nous satisfaire du fait que 10 % des collèges français accueillent 60 % des élèves défavorisés. Le dire ne suffit pas : il faut agir sans tabou en modulant les financements en fonction de l'indice de position sociale des élèves (IPS) et en conditionnant le financement des établissements privés au respect de la mixité sociale et scolaire. Je ne peux conclure mon propos sans dire un mot de la Seine-Saint-Denis, où, depuis plus de deux mois, ...
...s tous et toutes d'accord pour soutenir que la politique de l'éducation est fondamentale ; c'est une des politiques les plus importantes de la nation. Il n'est pas normal que le Parlement ne puisse ni en débattre ni voter, que le Gouvernement prenne par décret des décisions comme celle relative aux groupes de niveau – peu importe que vous les appeliez désormais groupes de besoins – qui met fin au collège unique issu d'une décision prise il y a cinquante ans. Le collège unique repose sur l'idée que la nation enseigne dans les mêmes conditions et dans un même lieu à des enfants de toute classe sociale, de tout milieu. Sa fin est une décision majeure. Je pourrais citer d'autres bouleversements, comme l'expérimentation puis la généralisation du port de l'uniforme. Toutes ces décisions méritent un dé...
...ises au niveau local, afin d'améliorer la réussite et le bien-être des élèves et de les guider ainsi vers un parcours de vie qui les rende heureux. C'est ce que vise le Conseil national de la refondation lancé par le Président de la République à l'automne 2022 et qui, à travers des concertations partout en France, permet de faire émerger des solutions au niveau local. Ainsi, dans les écoles, les collèges et les lycées volontaires, des projets sont soutenus et accompagnés financièrement, en associant l'ensemble de la communauté éducative, les familles, les élèves, les élus locaux et les représentants d'association. Je pense, par exemple, au groupe scolaire Jean-Macé-Jules-Ferry, qui se trouve dans ma circonscription à Landerneau. Il a reçu un soutien financier pour acheter du matériel scientifiq...
...ication du pacte enseignant, qui permet à ceux qui sont volontaires de s'engager dans des missions supplémentaires. Dans le second degré, par exemple, seules les missions de remplacement seraient encore autorisées dans ce cadre. J'ai donc une triple interrogation, madame la ministre. Les autres missions devant les élèves, comme les aides aux devoirs ou le soutien scolaire, tant en primaire qu'au collège ou au lycée, subiront-elles les conséquences de ces évolutions ? Quid des missions qui ne s'effectuent pas devant les élèves, comme l'accompagnement des projets pédagogiques, l'accompagnement renforcé des élèves en situation de handicap ou encore, dans le second degré, la coordination et la découverte des métiers ? L'empilement des dispositifs complique leur suivi, ce qui mobilise les services, ...