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Nous examinons ce programme de stabilité dans un contexte particulièrement tendu. D'un côté, la France se trouve dans une situation déficitaire plus grave qu'anticipée – 5,5 % du PIB en 2023 au lieu des 4,9 % prévus ; de l'autre, malgré l'opposition des écologistes, les règles budgétaires européennes viennent d'être remises en application par les droites européennes et par le groupe de la majorité présidentielle. Enserrés dans cette « camisole de force », selon l'expression de Philippe Lamberts, contrainte que vous nous avez imposée...
Car nous ne nous réformons pas pour faire plaisir à Bruxelles ou bien pour obéir à je ne sais quel diktat venu de l'étranger. L'objectif de 3 % de déficit public ne relève pas du fétichisme ; c'est le seuil en deçà duquel notre pays amorce son désendettement et c'est la seule chose qui compte. .
Nous y parviendrons de nouveau en 2027 en maintenant le seul cap qui vaille : celui du plein emploi. Car oui, l'emploi est la mère des batailles. Créer des emplois est bon pour la croissance, pour les comptes et pour le financement de notre modèle social. Répétons-le au besoin : si nous avions le même taux d'emploi que nos voisins allemands, le mot « déficit » serait à ranger dans les livres d'histoire.
Quatre-vingt-quinze milliards d'euros : voici la somme colossale d'économies que votre gouvernement doit réaliser avant 2027 pour espérer atteindre un déficit public équivalant à 3 % du PIB – ce qui, rappelons-le, resterait tout de même encore un déficit. Levons immédiatement le faux suspense, monsieur Le Maire, que vous entretenez ici et dans les médias : vous n'y arriverez jamais. En effet, vous n'avez ni le courage, ni la détermination, ni les solutions pour rétablir les comptes publics et briser la chaîne d'incompétence des gouvernements qui, depui...
La situation pourrait faire rire si elle n'était pas si grave pour les Français. Le 19 décembre 2023, vous rendiez publique le projet de loi relatif à la trajectoire des finances publiques jusqu'en 2027 – une trajectoire quinquennale qui n'aura tenu que trois pauvres petits mois avant de s'effondrer à l'annonce d'un dérapage historique du déficit. Vous devez donc trouver 95 milliards alors que vous avez épuisé financièrement la France. Mais le bilan budgétaire d'Emmanuel Macron, ce n'est pas seulement ce dérapage historique du déficit public : c'est un record historique de taxes, d'impôts et de dépenses, des déficits commerciaux abyssaux et même un déficit de la balance des paiements. Depuis deux ans, vous tenez la plume du budget du déb...
... collègues macronistes, que vous débitez vos mensonges et vos inepties économiques. Vous pensez sans doute que ce n'est pas grave et qu'après tout, les gens ne comprennent pas bien l'économie, que vous pouvez continuer, vous, les ex-banquiers, DRH et consultants d'entreprise, à leur raconter des absurdités sans nom auxquelles vous-mêmes ne croyez pas, se disant qu'ils vont bien gober que c'est un déficit public imprévu et qu'« il faut faire des efforts supplémentaires », selon vos propres mots, Bruno Le Maire. Mais attention : les gens ne sont pas bêtes. Contrairement à ce que vous pensez, ils savent que vous organisez tout cela depuis sept ans, comme le font d'ailleurs les libéraux depuis cinquante ans. Vous fabriquez vous-mêmes un déficit public puis vous faites mine de le découvrir pour finir...
... le Gouvernement n'échappe pas à une critique en règle de sa gestion. Après sept années déplorables pour les comptes publics, vous essayez de sauver les meubles en annonçant des milliards d'économies à tout-va mais, hélas, sans convaincre grand monde. Car votre programme de stabilité ne convainc ni les agences de notation, qui ne croient absolument pas à votre promesse d'un retour sous les 3 % de déficit en 2027, ni, surtout, le Haut Conseil des finances publiques, qui se montre plus sceptique que jamais à propos de vos projections et particulièrement sévère quant à la crédibilité de votre trajectoire budgétaire. En résumé, la trajectoire de rétablissement des comptes que vous nous proposez aujourd'hui est trop incertaine, trop optimiste et trop lente. Trop optimiste et trop incertaine car vos h...
...t surtout sur les collectivités, dont les comptes sont à l'équilibre, ou sur la sécurité sociale. Pire, selon le Haut Conseil, vos objectifs « manquent de cohérence ». Autrement dit, si jamais vous faisiez les 50 milliards d'euros d'économies promises d'ici à 2027, notre croissance en serait mécaniquement affectée. Ces économies ne suffiraient donc pas à rester dans les clous de vos prévisions de déficit. C'est le serpent qui se mord la queue ! D'autant que votre passif en matière de gestion des comptes publics entame la crédibilité de ces prévisions. Comment croire qu'un gouvernement qui, depuis 2017, a laissé dériver nos comptes comme jamais, qui n'a jamais respecté les prévisions et qui, jusque-là, s'est révélé incapable de faire la moindre économie pourrait réaliser les plus importantes bais...
Nous y sommes. Nous sommes au pied du mur. Depuis trop longtemps, chaque année, la puissance publique nationale dépense plus qu'elle ne perçoit. Elle crée des déficits, qui créent de la dette, laquelle s'est accumulée au fil du temps pour atteindre plus de 3 000 milliards d'euros à la fin 2023. Nous connaissons tous les raisons qui nous ont conduits, ces dernières années, à faire ce choix nécessaire d'augmenter massivement la dépense publique : d'abord, protéger les Français face aux crises qui se sont succédé ; ensuite, réarmer puissamment les fonctions réga...