6 interventions trouvées.
Monsieur Guitton, ainsi que nous vous l'avons indiqué en commission, ce que vous dites ne correspond pas à la réalité. Ce que vous demandez ne l'est ni par les officiers de police, ni par la gendarmerie, ni par la douane judiciaire. En revanche, la Commission demande expressément que ce point soit modifié pour que notre droit soit conforme à la directive européenne. La personne gardée à vue a peu d'intérêt à prévenir un complice puisque, à la demande de l'officier de police judiciaire, le procureur de la République peut décider que le tiers sera prévenu plus tard, voire qu'il ne le sera pas du tout « si cette décision est, au regard des circonstances, indispensable afin de permettre le recueil ou la conservation des preuves ou de prévenir une att...
... la formulation « pour éviter une situation susceptible de compromettre sérieusement une procédure pénale » renvoie notamment à la préservation des preuves. Elle n'étend pas substantiellement la possibilité de recourir à l'audition sans la présence d'un avocat. Les modifications que nous avons apportées en commission tiennent compte des préoccupations que vous venez d'exprimer. Nous respectons la directive, et il n'y a pas de risque particulier en la matière. C'est pourquoi j'émets un avis défavorable.
Permettez-moi de revenir sur l'amendement précédent : madame Taurinya, j'ai évoqué non pas la dissimulation de preuves, mais la détérioration de preuves, ce qui n'a pas la même portée. Monsieur Guitton, la dérogation en cas d'éloignement géographique du suspect ou de la personne poursuivie est envisagée de manière très restrictive dans la directive. Il s'agit de cas exceptionnels, tels que l'éloignement dans un territoire d'outre-mer ou dans le cadre d'une opération extérieure. Pour sa part, le Sénat a proposé de faire de l'éloignement géographique un motif général, sans restriction ; telle est la disposition que vous souhaitez rétablir. Ce n'est pas possible, car il y aurait alors une incompatibilité évidente avec la directive. En commissi...
Sur la forme, vos propos me dérangent, car ils signifient que nous ne pouvons pas légiférer souverainement ni librement dès lors que la directive prescrit ce qu'il convient de faire. Je me demande à quoi sert que nous nous réunissions pour examiner ce texte ! La Commission européenne – peut-être même Mme von der Leyen directement par e-mail – vous dicte la loi que nous devons appliquer dans notre pays. Si, chaque fois que le Sénat ou nous-mêmes proposons un amendement, vous répondez que ce n'est pas conforme à telle ou telle directive euro...
...nde que celle-ci soit interrompue afin de pouvoir échanger avec lui, notamment pour vérifier que ses droits sont bien respectés. Ou alors, l'avocat indique lui-même à la personne auditionnée qu'il souhaite échanger avec elle et demande donc à suspendre l'audition. C'est ainsi que les choses se passent, sans problème particulier. Les droits sont garantis. Il serait dommage d'aller plus loin que la directive, car cela pourrait poser une difficulté.