Interventions sur "langue"

11 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau, rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Les fables d'Ésope nous rappellent que « la langue est la meilleure et la pire des choses » : tout dépend de l'usage que l'on en fait. Par conséquent, la langue est la mère de toutes les batailles et son écriture peut devenir non plus un sujet d'analyse académique, mais un enjeu politique, lorsque quelques minorités décident de s'en emparer à des fins idéologiques. En effet, une certaine gauche, enivrée par sa croisade contre un patriarcat fantas...

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…qui institua le français comme langue officielle du droit et de l'administration, sans exclure l'usage des autres langues du royaume. Les droits garantis par la Déclaration de 1789 s'appliquent désormais, heureusement, tant aux femmes qu'aux hommes. Personne n'a éprouvé le besoin d'en modifier le titre pour ce faire : si Olympe de Gouges rédigea en 1791, au péril de sa vie, une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, c...

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Les femmes ont obtenu des droits parce que les mentalités ont évolué ; cela s'est produit grâce à leur lutte et non parce que la langue aurait été démasculinisée. Aucune personne sensée ne peut imaginer Simone de Beauvoir rédigeant Le Deuxième Sexe en écriture inclusive : pour être intelligible au plus grand nombre, son combat féministe n'avait pas besoin de points médians, bien au contraire.

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La première erreur des partisans de l'écriture inclusive réside dans leur conviction que les propriétés morphologiques de la langue déterminent l'ordre social. Invisibles ou discriminées dans la langue, les femmes le seraient de fait dans l'organisation sociale. Le rôle de neutre sémantique que joue le masculin dans la langue française, ainsi d'ailleurs que dans d'autres langues, n'a pourtant aucun rapport avec la morale, l'organisation de la société ou l'égalité entre les hommes et les femmes.

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La langue est avant tout un système de signes partagé par un ensemble de locuteurs, un outil de communication. Elle ne véhicule pas, en elle-même, une vision particulière du monde. Il convient de distinguer la sémantique de la morphologie. Le genre des mots est sans incidence sur la réalité du monde : il ne faut pas confondre sexe et genre. George Orwell l'a brillamment démontré, une langue ne détermine la...

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En avocat consciencieux, je m'interroge. Où sont les preuves ? À quel moment de l'histoire des grammairiens se sont-ils réunis pour décider de réduire la visibilité des femmes dans notre langue ?

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Le français a été standardisé aux XVIe et XVIIe siècles pour aboutir à une langue proche de celle que nous pratiquons désormais : le français classique. Ce sont les locuteurs, et nul complot machiste, qui ont décidé de l'évolution des usages. De nombreux mots comme « date » ou encore « cuiller » sont d'ailleurs passés du masculin au féminin, sans que personne ne dénonce une entreprise de féminisation de la langue.

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... n'est pas moins pénalisante pour les étudiants présentant des troubles du langage que pour les écoliers. J'ai conscience que nous devons respecter le principe constitutionnel de la liberté académique, auquel je suis personnellement très attaché ; toutefois, ces libertés d'enseignement et de recherche ne sauraient s'apparenter aux franchises médiévales qui caractérisaient l'Université d'antan. La langue administrative de l'enseignement supérieur est le français et doit le rester. La proposition de loi vise enfin à interdire le recours à l'écriture inclusive dans l'ensemble des actes administratifs, dans les actes d'état civil et dans les contrats. En revanche, malgré les procès d'intention faits à notre groupe, elle ne s'attaque pas à la féminisation des noms de métiers et de fonctions,…

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sont parfois lourdes et inélégantes, elles ne portent pas atteinte aux règles syntaxiques et typographiques de la langue française. Quant aux termes épicènes, ils font partie intégrante de notre langue et ne sauraient donc entrer dans le champ de l'écriture inclusive. Je vous propose donc d'inscrire dans la loi la définition de l'écriture inclusive retenue dans la circulaire de M. Édouard Philippe, alors Premier ministre, en date du 21 novembre 2017, c'est-à-dire : « Les pratiques rédactionnelles et typographiques...

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... gauche, ont déjà signé des propositions de loi similaires, au rang desquels certains députés des groupes Renaissance et Horizon. Je pense à M. Maillard ou encore à Mme Moutchou. Seront-ils aujourd'hui parjures, au seul motif que le texte émane du groupe Rassemblement national ? Chers collègues, en ces temps difficiles et anxiogènes, le peuple français a besoin d'unité et d'actes fédérateurs. La langue française participe de l'unité nationale. Je vous invite donc à ne pas vous laisser diriger par de petits calculs, à prendre de la hauteur, à privilégier l'intérêt général et à être garants du bien commun. Votez sans états d'âme la proposition de loi, car il en va du devenir de la langue française.