Interventions sur "JLD"

25 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Tanzilli :

Cet article a pour objet de recentrer le rôle du JLD, le juge des libertés et de la détention, sur la matière pénale en confiant à un magistrat du siège du tribunal judiciaire les fonctions civiles actuellement dévolues au JLD dans le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, ainsi que dans le code de la santé publique. Cette mesure s'impose en raison de l'accroissement progressif de l'office du JLD en matière civile, ce qui...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Bordes :

Depuis sa création en 2000, le JLD a vu s'étendre son domaine de compétences. En matière pénale, c'était auparavant le juge d'instruction qui statuait sur la liberté ou la détention. Aux compétences pénales se sont ajoutées des compétences civiles, notamment en matière de rétention administrative, de placement en zone d'attente, d'assignation à résidence d'étrangers, ainsi qu'en matière d'hospitalisation à caractère psychiatrique,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

Nous sommes tous d'accord sur le fait que les tâches du JLD s'accroissent et que la fonction souffre d'un manque d'attractivité, mais ce sont les conséquences des vingt et un projets de loi successifs sur l'asile et l'immigration au cours des quinze dernières années – et ce n'est pas fini : il y en a encore un à venir ! Il ne s'agit pas uniquement d'un manque d'effectifs, ce sont les conditions de travail qui sont dures. L'augmentation du nombre d'obligat...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

Je vais faire entendre une voix un peu dissonante. Ce JLD, dont nous avons adopté le statut spécialisé en 2016, nous y tenons ; et si nous y tenons, c'est parce que nous n'avons de cesse d'accroître les pouvoirs du parquet. Le JLD représente une garantie qui nous semble importante. Certes, vous ne considérez que la matière civile et ne changez rien à la matière pénale ; il s'agit néanmoins de décisions importantes, potentiellement attentatoires à la li...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Nous pensons nous aussi qu'il n'est pas acceptable, à ce stade, de transférer du JLD à un magistrat du siège plusieurs compétences civiles, notamment le contentieux des étrangers et celui de l'hospitalisation sous contrainte. Nous aurions préféré que l'on renforce les effectifs, et surtout que l'on étoffe l'équipe qui entoure le JLD pour alléger la charge que constituent ces dossiers. C'est pourquoi nous demandons, par cet amendement, la suppression de l'article 15.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavy Rimane :

Mes propos s'inscrivent dans la continuité de ceux que viennent de tenir mes collègues. Nous devons nous demander pourquoi il y a un tel désamour pour la fonction de JLD. La mesure proposée, issue du rapport Sauvé, tend à alléger sa charge de travail, qui augmente année après année. Plusieurs syndicats tant de magistrats que d'avocats y sont opposés. Nous ne disons pas que les juges du siège ne présentent pas les qualités requises pour accomplir ce travail, mais nous devons au préalable identifier les raisons pour lesquelles de moins en moins de magistrats se tou...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

J'abonde dans le même sens. Nous tenons à la fonction de JLD. Si elle a été créée, c'est pour séparer ce rôle de celui des autres magistrats. Redonner à d'autres magistrats – dont la qualité n'est pas en cause – la possibilité d'intervenir dans ces matières, c'est un recul pour les libertés individuelles. Je l'ai expliqué, l'accroissement de la charge de travail du JLD résulte de lois successives relatives à l'asile, à l'immigration et à l'hospitalisation...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Iordanoff :

…car il n'est pas nommé par le chef de juridiction. Or le contentieux des étrangers et celui de l'hospitalisation sous contrainte ne sont pas des contentieux comme les autres, dans la mesure où ils ont trait à la liberté d'aller et venir. Nous avons bien compris que le nombre de recours augmente, mais plutôt que de transférer ces compétences à d'autres juges, il faut donner au JLD les moyens d'accomplir son travail, en créant une équipe autour de lui. Nous poussons en ce sens ; c'est un point fondamental pour nous, sachant que, pour plusieurs types de contentieux, le JLD n'a pas les moyens d'examiner dans le détail ce qui se passe. La logique à l'œuvre nous inquiète : que va-t-il se passer dans les autres matières où le nombre de recours augmente ? En l'espèce, il s'agit ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Les termes du débat ont été bien posés par les collègues qui sont intervenus sur l'article 15. Messieurs Kerbrat et Iordanoff, le JLD n'est pas plus indépendant ou impartial qu'un magistrat du siège. Les magistrats du siège qui nous écoutent ont dû être choqués d'entendre qu'ils seraient moins indépendants ou impartiaux que les JLD !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

...Vous l'avez rappelé, le Conseil d'État est favorable à ce transfert de compétences, proposé dans le rapport Sauvé. Tel est surtout le cas des présidents de juridiction, avec lesquels vous avez tous pu échanger à propos de ce projet de loi, notamment de cette mesure. Ils estiment qu'elle apportera davantage de souplesse. Soyez rassurés sur un autre point : contrairement à ce que vous avez dit, le JLD ne sera pas supprimé. Nous offrons la possibilité aux présidents de juridiction de transférer ou non les compétences en question. Certains JLD continueront à connaître du contentieux des étrangers ou de celui des hospitalisations d'office. C'est une simple faculté, et cela se fait déjà.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

Nous pouvons débattre avec le sens de la nuance : on ne juge pas nécessairement toute réforme liberticide parce que l'on défend le statut du JLD, pour lequel nous avons bataillé pendant de nombreuses années ! L'indépendance du JLD tient au fait que sa nomination et sa carrière ne dépendent pas du président du tribunal dans lequel il travaille. Les affaires civiles dont il est question sont éminemment compliquées. Tel est notamment le cas lorsqu'il s'agit de décider de la sortie d'une personne, par exemple schizophrène, placée en soins ps...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

Je suis quand même assez content d'avoir entendu le ministre dire qu'il souhaitait qu'on puisse former une équipe autour du JLD. Cet amendement a pour but de créer un comité de pilotage en vue de la mise en place de cette équipe. Cela dit, permettez-moi de revenir sur un autre élément important. Il déplaît au ministre que nous parlions de mesure liberticide, mais nous nous fondons sur les faits : sans la garantie apportée par le JLD, la justice perd en qualité. Vous prenez l'exemple du week-end, mais le week-end, c'est l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Iordanoff :

La constitution d'une équipe autour du JLD est en effet indispensable. Cela étant, pour revenir à ce qu'a déclaré le ministre, s'il existe un statut du JLD depuis 2016 et si son affectation ne dépend pas du chef de juridiction, ce n'est pas pour rien. Il ne s'agit pas de dénigrer les magistrats, mais si le JLD a un statut particulier, c'est parce qu'il traite de contentieux particuliers. Je me réjouis que vous ayez dit que rien dans la l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Avis défavorable. Monsieur Iordanoff, vous considérez que la complexité des matières traitées par le JLD fait toute la spécificité de ce dernier. Nos juridictions sont pleines de magistrats très spécialisés – par exemple, le juge de l'expropriation. Et demain, un juge du siège pourra parfaitement remplir la fonction de JLD, dans les mêmes conditions et avec la même qualité de service que lui. Ensuite, si cela peut rassurer nos collègues de La France insoumise, nous n'allons pas supprimer les JLD, m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNaïma Moutchou :

Je pense, comme le ministre, que c'est une mesure de réorganisation qui va dans le bon sens, et il est à côté du sujet de prétendre que l'on cherche à diminuer les droits des JLD. Depuis des années, leur champ d'intervention n'a cessé de s'élargir à chaque réforme, notamment dans toutes les matières qui ne relèvent pas du pénal. Tout le monde sait qu'aujourd'hui, c'est une fonction qui connaît un grave problème d'attractivité, car les magistrats ne s'y retrouvent pas. C'est la raison pour laquelle il est proposé de recentrer leur mission autour du pénal, c'est-à-dire sur ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavy Rimane :

...né par l'approche du ministère, qui veut répartir l'excès d'activité sur un peu tout le monde. Comment fait une entreprise pour faire face à un accroissement de son activité ? Elle augmente le nombre de salariés, soit par de l'intérim, si c'est une hausse conjoncturelle, soit par des embauches pérennes, s'il s'agit d'une hausse structurelle. En l'espèce, nous parlons d'une catégorie de juges, les JLD, créée pour répondre à des besoins spécifiques ; on constate aujourd'hui que leur activité s'est accrue et qu'il est nécessaire qu'ils s'en déchargent en partie sur d'autres magistrats. Je l'ai dit, cela me semble une fausse bonne idée, dans la mesure où l'on n'a pas forcément mesuré si cette hausse d'activité était conjoncturelle ou structurelle, sachant que dans le second cas, il faudrait en e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérémie Iordanoff :

...gers dans le giron du juge des libertés et de la détention. Nous considérons en effet que c'est un contentieux politiquement sensible. Il ne s'agit pas de voir des complots partout, mais si le nombre d'affaires augmente en volume, elles seront pour partie déléguées à d'autres juges. Or ces juges pourront être dessaisis par le chef de juridiction, ce qui, du fait de son statut, n'est pas le cas du JLD. Cela fait quand même une différence ! Je voudrais enfin signaler au rapporteur que ce n'est pas la complexité des affaires que je mettais en avant tout à l'heure, mais le fait qu'elles aient à voir avec les libertés publiques et l'enfermement des personnes, deux raisons pour lesquelles nous pensons qu'il revient au juge des libertés et de la détention de statuer, au civil comme au pénal. Ce qu'...