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... regarder en face les charniers, les salles de torture, les exécutions sommaires et les viols que subissent les populations des zones occupées et à mettre des mots sur ces faits en œuvrant à l'éprouvante documentation des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Le droit commande que les bourreaux soient traduits devant les tribunaux. Le droit ne connaît, j'y insiste, que les frontières internationalement reconnues de l'Ukraine, celles de 1991, et en aucun cas celles qui résulteraient des « référendums Potemkine » qui viennent de se dérouler. La moindre ambiguïté sur ce point laisserait planer l'ombre de l'abandon de millions de personnes dans ces zones de non-droit aux mains de leurs bourreaux. Le Donbass, c'est l'Ukraine ! La Crimée, c'est l'Ukraine !
...nien peut espérer et entrevoir un avenir de paix préservant sa démocratie et son indépendance, c'est aussi grâce à l'action résolue du Président de la République, de la France et des Européens. Oui, dès le début du conflit, nous avons fait preuve de fermeté et réaffirmé nos valeurs. Agissant avec fermeté, nous avons montré, face aux mensonges du pouvoir russe et à ses menaces contre la sécurité internationale, que nos institutions sont fortes et peuvent réagir rapidement. Par une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies, une large majorité des pays du monde a ainsi condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Dès le début du conflit, l'Ukraine a pu bénéficier d'une aide financière, militaire et humanitaire. Nous avons également réaffirmé nos valeurs, qui ont d'ailleurs été rappelées à ...
... entreprises par le Président de la République au début du conflit soulevait déjà des interrogations, cette position est désormais intenable. L'appel à la mobilisation partielle du 21 septembre nous oblige à ouvrir les yeux sur le rôle que pourraient désormais jouer ces salariés – plus de 123 000 – dans le conflit. En effet, la loi russe oblige toutes les organisations, y compris les entreprises internationales, à procéder à l'enregistrement militaire du personnel, si au moins un des employés est susceptible d'effectuer son service militaire. Elles doivent également aider à remettre les convocations de l'armée à leurs employés, assurer la livraison d'équipements aux points de rassemblement ou aux unités militaires, et fournir des moyens ainsi que des renseignements. Madame la Première ministre, cette ...
Pour nos entreprises, la situation a donc radicalement changé : il est manifestement possible que certains de leurs salariés partent faire la guerre pour leur pays et que nous soyons mis dans une position où nous participerions à l'effort de guerre russe à travers la collaboration que la loi de mobilisation partielle impose à toutes les entreprises internationales. Le journal Le Monde a révélé le 30 septembre qu'« une enseigne française du sud de la Russie a […] récemment vu partir [au front] 150 de ses employés ». Si on en croit cet article, aucune entreprise hexagonale n'a en revanche été sommée de fournir matériel ou assistance à l'armée. Mais cette possibilité est bien prévue par la loi russe. Madame la Première ministre, qu'en sera-t-il demai...
...ite en avant de Poutine. Ensemble, nous devons arrêter ce torrent de violations du droit international, de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité. Référendums dans les régions occupées et annexion de quatre régions ukrainiennes, menace d'une nucléarisation de la guerre, mobilisation partielle : l'escalade se confirme jour après jour et elle s'accompagne du sentiment que la diplomatie internationale est impuissante. En effet, le désordre des relations internationales met en cause notre capacité d'action ainsi que la crédibilité des États dits occidentaux et des alliés de l'Otan – organisation sortie elle aussi d'un autre âge – au sein de la communauté internationale. Comment entraîner une vague de solidarité et de condamnations contre la Russie lorsque les États-Unis, la France et d'autres ...
...tte lutte est autorisée par l'article 51 de la Charte des Nations unies qui affirme : « Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée, jusqu'à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales. » Pour trouver la paix, le courage n'est donc pas militaire : il doit être diplomatique. L'important est de poser les jalons d'un dialogue, comme pour l'initiative céréalière de la mer Noire. En effet, grâce aux Nations unies, depuis le 1er août, un couloir a été aménagé dans la mer Noire, après des négociations entre les belligérants. Plus d'une centaine de navires battant pavillon onusien, ...
La communauté internationale doit faire bloc face au chantage nucléaire et s'abstenir de faciliter l'engrenage. Lorsque l'on fait primer la force brute et la terreur nucléaire, ni la paix, ni la sécurité internationale ne sont garanties.
... l'Italie limite la température dans les bâtiments publics, interdit les publicités lumineuses et réduit l'éclairage nocturne ; l'Allemagne conçoit un plan de sobriété et annonce la nationalisation de son premier producteur gazier – tandis qu'en France, c'est seulement en juillet que le mot « sobriété » affleure à la bouche du Président de la République. Madame la Première ministre, la situation internationale ne saurait dessiner elle-même un modèle d'action à suivre. Ce que vous faites à chaque étape de la période de chaos et de pénurie que nous connaissons, ce sont des choix politiques. La guerre en Ukraine ne peut servir d'argument commode pour dissimuler les dysfonctionnements du marché et votre allégeance à la logique néolibérale qui le guide. Baisser l'indemnisation des chômeurs, raboter les retr...
...de plus en plus divergents et dans lequel se mêlent hostilités et affrontements entre États. Un nouvel ordre mondial se dessine sous nos yeux, parfois contre nos peuples et en totale opposition avec les valeurs humanistes et démocrates que nous, Français, défendons. Il nous oblige aujourd'hui plus que jamais à privilégier le multilatéralisme face à l'isolationnisme – une perspective des relations internationales que la France a toujours privilégiée, et que le groupe Démocrate considère plus que nécessaire pour la sécurité des nations. Chers collègues, le 24 février dernier, Vladimir Poutine a décidé de s'engager dans une guerre illégale. Emporté par sa volonté arbitraire de redessiner les frontières, il a outrepassé toutes les règles du droit international. De manière collective et immédiate, les pays ...
C'est une lourde responsabilité que d'intervenir sur ce sujet majeur qui marque un tournant historique pour notre continent et qui s'impose comme un défi pour toute la communauté internationale. Depuis le début de la guerre, force est de constater que le président russe ne recule devant aucune provocation et entraîne l'Occident dans une escalade qui ne peut que nous inquiéter. Après sept mois de guerre, ni la mort de soldats russes par milliers et de civils ukrainiens, ni les sanctions qui pèsent lourdement sur l'économie russe ne semblent entamer la volonté de Poutine de gagner cette ...
...nant cette guerre et en annexant brutalement les régions de l'Est de l'Ukraine, la Russie cherche à rétablir par la force l'ancienne sphère d'influence de l'Union soviétique. C'est dans un tel contexte, si dangereux, que la France doit – aujourd'hui plus que jamais – défendre son rôle de médiatrice et de grande nation diplomatique. Chers collègues, la France est aujourd'hui affaiblie à l'échelle internationale parce qu'elle ne parle plus de sa propre voix et parce qu'elle a renoncé à ce qui faisait sa spécificité. Lorsqu'en 2003, le président Jacques Chirac avait refusé d'embarquer la France dans la guerre d'Irak, il avait fait le choix présidentiel le plus responsable et le plus juste de toute sa longue carrière politique.
Quant à l'extrême centre, représenté ici par la non-majorité présidentielle, les Français se rappelleront que vous avez foncé tête baissée et appliqué une politique internationale de sanctions sur l'énergie aussi inutile que contraire à nos intérêts nationaux.
...gétique, mais aussi alimentaire. Si notre pays peut se targuer d'avoir de solides ressources alimentaires, qui le placent au septième rang des exportateurs mondiaux, d'autres se voient profondément déstabilisés par les conséquences du conflit ukrainien. Quarante-cinq pays, parmi les plus fragiles de la planète, importent au moins un tiers de leur blé d'Ukraine ou de Russie. Puissance à vocation internationale, la France ne peut rester sans agir et sans prêter main-forte à ses partenaires. Dès le mois de mars, le Président de la République a donc annoncé le lancement de l'initiative Farm, afin de lutter contre les pénuries. Cette initiative ambitieuse, organisée en concertation avec nos partenaires de l'Union européenne, du G7 et de l'Union africaine, permettra d'apaiser les tensions sur les marchés ag...
On constate des pénuries généralisées d'approvisionnement et l'effondrement de nombreuses productions industrielles. Le départ des entreprises internationales a entraîné des faillites en cascade parmi les entreprises russes. Le PIB russe a reculé de 6 %. Le mythe d'une économie russe résiliente s'est évanoui.
...ellement ne sont pas fortuits. Nous devons en tirer les leçons, à savoir qu'il n'y a de paix possible que lorsque l'agresseur n'a plus d'autre choix que de se soumettre. Depuis le 24 février, la France apporte son soutien indéfectible à l'Ukraine et aux Ukrainiens. Ce soutien qui nous honore tous est plus que jamais nécessaire, maintenant que, sans vergogne et au mépris de toutes les conventions internationales et des valeurs humaines, Poutine pense pouvoir annexer les territoires d'une nation souveraine. Le soutien de la France permet à l'Ukraine de tenir et de résister à l'agression, engrangeant des succès qui montrent le courage et la détermination de tout un peuple. Mais surtout, il s'est aussi levé en France une armée de l'ombre – une force silencieuse que l'on n'entend ni ne voit. Cette force ci...