11 interventions trouvées.
Aujourd'hui, nous examinons un texte sur la sécurité de la Coupe du monde de football en 2022 au Qatar et tous les aspects politiques de cet événement sont évacués.
Je ne reviendrai pas sur les propos de M. le ministre délégué et de M. le président de la commission, mais je rappelle, pour que les choses soient claires, au sujet des 200 milliards consacrés par le Qatar à l'organisation de la Coupe du monde de football et plusieurs fois mentionnés, que la France ne retirera aucun intérêt financier significatif de cet accord. Je voudrais, par ailleurs, vous proposer mon témoignage. Comme Albert Camus, cité plusieurs fois aujourd'hui, et comme Mme la rapporteure, je suis un Français qui n'habite pas dans l'Hexagone. Plusieurs d'entre nous se sont interrogés sur les liens entretenus par la France avec...
Parce que notre pays a une voix particulière dans le monde, ce texte subordonne la coopération internationale de la France à des critères bien précis.
Il n'y a aucun rapport entre la Coupe du monde de football et l'aide au développement !
J'assume d'avoir travaillé dans des pays qui ne respectaient pas tous nos standards. Nous ne servons pas l'action de la France quand nous pensons, en tant que députés, avoir toujours raison ; mieux vaut tenter, modestement, d'être présents dans le monde, en faisant œuvre de diplomatie. L'action de notre pays à l'international dépend non de l'Assemblée nationale ni du Gouvernement, mais des Français établis à l'étranger qui œuvrent dans le monde.
Sur plusieurs bancs, j'ai entendu s'exprimer une réticence principielle à l'organisation de la Coupe du monde de football au Qatar. Monsieur le président de la commission, vous nous dites, de manière un peu hypocrite – pardonnez-moi de le formuler ainsi –, que tel n'est pas l'objet du texte qui nous est soumis. Mais puisque nous n'avons jamais eu à nous prononcer sur le choix de ce pays pour organiser la Coupe du monde – choix qui, je le répète, pose problème à un grand nombre d'entre nous –, nous en som...
Chers collègues, si vous avez le sentiment au plus profond de vous, en tant que républicains universalistes, que le Qatar bafoue l'universalisme que nous défendons, alors, en conscience, de manière souveraine et indépendante, exprimez-vous – si j'ose dire, avec vos tripes – et permettez qu'en ce 4 août 2022, l'Assemblée nationale française envoie un signal fort au monde !
M. le ministre délégué estime que nous nous trompons de débat. Cette remarque est inconvenante – le Parlement délibère souverainement – et fausse – le rappel du contexte éclaire souvent les textes que nous examinons. Ce sont plutôt la majorité et le Gouvernement qui se trompent de sujet. Vous mentionnez la coopération internationale et vous dites que la France doit parler avec tout le monde, mais c'est le rôle de la diplomatie et ce n'est pas ce dont nous parlons ici. Ce que nous défendons, quant à nous, ce sont les symboles. Les symboles au nom desquels vous déroulez le tapis rouge aux dictateurs et vous honorez des bourreaux !
Je ne citerai pas de grand auteur pour conclure, mais ceux qui disent que plusieurs points qui se suivent forment une ligne. Au Qatar, l'homosexualité est punie de la peine de mort. Valoriser l'homophobie dans le monde et jusqu'à la table du Conseil des ministres, qu'est-ce donc si ce n'est un reniement ou, tout au moins, une lâcheté ?
L'Assemblée possède une magnifique bibliothèque : n'hésitez pas à lire nos travaux de l'époque ! Nous sommes réunis ce matin, non pas pour déterminer le pays qui doit accueillir la Coupe du monde de football – d'autres sont chargés de répondre à cette question –, mais pour savoir si la France doit coopérer avec le Qatar dans le cadre d'un événement sportif qui – tout le monde ici l'a souligné – aura des conséquences inadmissibles sur le plan climatique et social.
Puisque nous avons le pouvoir de nous prononcer par un vote et puisque nous nous accordons sur le fait que le Qatar n'aurait jamais dû être désigné pour accueillir la Coupe du monde de football de 2022, je vous invite à vous exprimer clairement à travers votre vote, chers collègues.