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...rce, la fragilité géopolitique de nos valeurs, l'impératif catégorique de la solidarité, le devoir d'être forts et complémentaires, aussi impérieux que celui d'être justes. Sans ce revirement de la politique russe, nous ne serions pas ici ce soir à discuter de l'adhésion à l'OTAN de deux grands pays qui ont librement décidé de mettre un terme à deux siècles de neutralité pour la Suède et, pour la Finlande, à soixante-quinze ans de relations spéciales avec la Russie. Sans doute la rupture n'est-elle pas brutale. La Finlande s'était certes interdit de rejoindre l'OTAN après la chute de l'Union soviétique, mais elle s'était arrachée aux contraintes de la souveraineté limitée que lui avait imposées son puissant voisin par le traité de Paris de 1947. La Suède, quant à elle, avait toujours entretenu da...
Ce n'est pas un hasard si ces dernières années, les menées déstabilisatrices de la Russie ont visé et atteint trois États qui étaient dans cette sorte de porte-à-faux : la Moldavie, la Géorgie et l'Ukraine. La visibilité des engagements stratégiques dont bénéficieront la Suède et la Finlande ne peut que renforcer la prévisibilité des acteurs et la sécurité globale du système. Nous gagnerons à voir, au nord de l'Europe, la ligne claire des responsabilités assumées effacer la zone grise des solidarités incertaines.
Il y a ensuite la contribution nette des nouveaux adhérents à la force de l'Alliance. La Suède et la Finlande apporteront à celle-ci autant, sinon davantage, que ce qu'elles en reçoivent. Ce sont tous deux des États militairement sérieux, également soucieux d'accroître considérablement dans les prochaines années leur effort de défense. La double adhésion améliorera décisivement les positions de l'OTAN autour de la Baltique, offrant en particulier à la défense des trois États baltes une profondeur stratég...