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...rre froide ; pourtant, l'OTAN a plutôt mal vécu les effets d'une victoire qu'on avait pu croire sans appel. L'organisation a traversé une crise multiforme d'identité. Elle s'est interrogée sur l'utilité même de son existence ; sur la nature ultime de sa vocation, militaire ou politique ; sur la légitimité de son élargissement aux États libérés du joug soviétique, voire aux États successeurs de l'Union soviétique ; enfin, sur l'extension potentielle de la zone de compétence couverte par l'article 5 du traité compte tenu de la montée en puissance de la menace chinoise. Trois faits majeurs ont signé cette crise : le cavalier seul d'une Turquie ressaisie par ses ambivalences ottomanes, l'inertie budgétaire des États incapables de se rapprocher des 2 % de produit intérieur consacrés à la défense, ...
... la politique russe, nous ne serions pas ici ce soir à discuter de l'adhésion à l'OTAN de deux grands pays qui ont librement décidé de mettre un terme à deux siècles de neutralité pour la Suède et, pour la Finlande, à soixante-quinze ans de relations spéciales avec la Russie. Sans doute la rupture n'est-elle pas brutale. La Finlande s'était certes interdit de rejoindre l'OTAN après la chute de l'Union soviétique, mais elle s'était arrachée aux contraintes de la souveraineté limitée que lui avait imposées son puissant voisin par le traité de Paris de 1947. La Suède, quant à elle, avait toujours entretenu dans le passé avec les puissances occidentales, et tout particulièrement avec les États-Unis, une relation de coopération discrète mais substantielle. Depuis la fin de la guerre froide, les deu...
Le fond du problème est la reprise de la guerre sur le continent européen et la menace qu'elle fait peser sur le monde. La volonté de la Suède et de la Finlande d'adhérer à l'OTAN démontre l'absence de confiance que ces deux pays placent dans l'article 42-7 du traité sur l'Union européenne, qui contient une clause de défense mutuelle entre les États membres.
...e. Le lancement du processus d'adhésion à l'OTAN a représenté un soulagement fort pour la population, qui a accueilli très positivement la nouvelle. Les députés du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires ont toutefois deux regrets. Le premier est de constater que les pays d'Europe orientale se tournent vers l'OTAN pour assurer leur sécurité, considérant que leur appartenance à l'Union européenne ne constitue pas une garantie de sécurité suffisante.
En théorie, la Finlande et la Suède sont protégés par leur statut de membre de l'Union européenne, mais, notre collègue Tematai Le Gayic l'a souligné, elles n'y voient pas une garantie de sécurité suffisante, ce qui conduit à s'interroger sur les prétendues avancées de l'Europe de la défense. Si notre groupe soutient fermement la nécessité d'une autonomie stratégique européenne, que la France essaie de promouvoir, force est de constater que le compte n'y est pas à ce jour. C'est bi...
...cision historique de devenir les trente et unième et trente-deuxième membres de l'OTAN. Leur demande d'adhésion ne représente en aucun cas une provocation envers la Russie, comme on a pu l'entendre, mais bien le choix libre de pays souverains d'obtenir des garanties supplémentaires pour leur sécurité. C'est la posture de défense des États baltes et des États membres à la frontière orientale de l'Union européenne qui s'en trouvera toute entière renforcée. La France, qui, dans le cadre de l'OTAN, participe activement au renforcement des capacités de défense de la Pologne, de l'Estonie et de la Roumanie, ne peut que saluer sans ambiguïté cette double adhésion. S'agissant de l'articulation entre l'Union européenne et l'Alliance atlantique, certains ont avancé que le renforcement de l'OTAN serait ...
...el la France œuvre depuis 2017. Le Danemark ne s'y est pas trompé puisque, membre de l'OTAN depuis sa création, en 1949, il s'est tenu à l'écart de l'Europe de la défense. Après l'agression de l'Ukraine par la Russie, le 1er juin, le peuple danois a voté à près de 70 % pour sa participation à l'Europe de la défense. De plus, contrairement à l'OTAN, dont les moyens sont exclusivement militaires, l'Union européenne fait face à la menace russe avec l'ensemble des moyens à sa disposition : elle prend des mesures dans les domaines politique, économique, financier et énergétique, en plus du soutien financier et logistique apporté à l'Ukraine. Je me réfère bien sûr aux sanctions prises par l'Union européenne. Contrairement à ce que certains prétendent à la droite de cet hémicycle,…
À travers ses différentes actions, l'Union européenne a démontré qu'elle défendrait le respect de ses principes fondateurs…
L'Union européenne et le Gouvernement réagissent avec une impulsivité infantile et inefficace, face à une crise qui nécessiterait au contraire de négocier la paix avec tous les acteurs, discrètement, loin du tumulte et des caméras chères à notre Président de la République.
Tout comme nous avons dit hier à nos amis ukrainiens ou moldaves que l'Union européenne n'était pas l'eldorado qu'ils espéraient, nous disons ce soir à nos amis suédois et finlandais : l'OTAN n'est pas le havre de paix que vous imaginez ! Le groupe Rassemblement national, attaché au droit inaliénable des nations à choisir leur destin, prend acte de la décision de la Suède et de la Finlande, ne s'y opposera pas ce soir et appellera à l'abstention. Nous considérons en effe...
... ont été le plus intenses. On nous demande aujourd'hui de ratifier un revirement complet de stratégie. De fait, la procédure d'adhésion a été engagée hâtivement, sous le coup de l'émotion et sans doute de la peur. Elle nourrit un mécanisme de polarisation extrême des relations internationales qui n'est dans l'intérêt ni de la France ni de la Suède et de la Finlande. Toutes deux sont membres de l'Union européenne ; or l'article 42 du traité de Lisbonne contient une clause de défense mutuelle : il leur garantit notre solidarité en cas d'agression.
Enfin, il est fallacieux de prétendre que l'apport militaire de la Suède et de la Finlande pourrait être décisif pour l'OTAN, alliance dont le poids est incommensurable avec celui de la Russie. Dans ces conditions, changer de statut et intégrer pleinement l'Alliance serait avant tout un choix politique, contribuant à superposer toujours davantage OTAN et Union européenne. Dans la mesure où la prépondérance états-unienne au sein de l'Alliance ne fait de doute pour personne, il nous semble qu'un tel processus est dangereux.
...e ne reviendrai pas sur ce qui a été dit concernant l'intérêt de cet élargissement. Je voudrais surtout souligner qu'il est riche d'enseignements, d'abord sur l'Europe de la défense : le fait que cette dernière ne soit pas une garantie de protection suffisante pour les États membres doit nous interpeller. Nous devons amplifier nos efforts et je regrette d'ailleurs que la présidence française de l'Union européenne ne soit pas allée plus loin sur ce sujet.
Personnellement touché par ce sujet et cette région qui va de la mer Baltique à la mer Noire, je voudrais rappeler ici des vérités sur ce conflit, comme je le fais depuis cinq ans. C'est un conflit entre deux systèmes de valeurs, comme je l'ai dit ici le 24 février au matin et répété depuis des années. D'un côté, nous avons la patiente construction d'une Union européenne, par la médiation permanente, rassemblés dans la diversité et parfois dans les divergences et les conflits. De l'autre, nous avons l'impérialisme que je qualifie de moscovite, pour respecter l'histoire : puisque l'on parle ou que l'on parlera russe ici, c'est moi le chef. Le président Bourlanges a évoqué Poutine, mais ce conflit de valeurs, de modèle ne date pas d'hier. Il remonte à A...
S'agissant des modèles et puisque nous parlons de militaires, j'aimerais prendre une autre notion, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé en commission des affaires étrangères, du vivant de Mme Marielle de Sarnez : les proxys. Dans l'Union européenne, quand nous nous battons, ce sont les enfants de la nation qui tombent – c'est le cas au Mali. Or nous voyons apparaître des armées qui se battent avec des proxys et la puissance financière. La vaillance qu'a évoquée le président Bourlanges et que nous devons retrouver pour gagner notre liberté passe par la constitution d'armées citoyennes. À cet égard, la Finlande, qui aspire à entrer...
...fense européenne. Lors du débat sur ce texte au palais du Luxembourg, mon collègue sénateur Jean-Marc Todeschini l'a justement formulé : « Si l'Alliance atlantique est la première et principale garantie de la sécurité et du maintien de la paix en Europe, si, lorsque le danger de la guerre se profile en Europe, le réflexe instinctif de protection est de se tourner vers l'OTAN, cela veut dire que l'Union n'a pas encore réussi à devenir ce que nous attendons d'elle. » Les faits démontrent que la défense européenne en est à ses balbutiements. L'armée européenne n'existe pas en dehors de quelques débats qui débouchent sur une poignée de tentatives administratives, un régiment franco-allemand et quelques essais infructueux sur le terrain. Je pense, par exemple, à la task force Takuba, que le Préside...
...baltique, de l'Europe dans son ensemble et plus largement de la zone euro-atlantique. Comme l'a souligné le président Bourlanges, dès la première page de son rapport, la crise ukrainienne a permis à l'OTAN de sortir de son coma profond et de se recentrer sur sa mission première : la défense militaire de l'espace euro-atlantique. Espérons que l'adhésion de deux membres supplémentaires, issus de l'Union européenne, permettra une meilleure articulation entre les deux organisations. Quoi qu'il en soit, elle constitue un message stratégique clair adressé à la Russie moscovite, selon l'expression justifiée de notre collègue Frédéric Petit. L'adhésion de la Suède et de la Finlande aidera peut-être à sortir des débats, au sein de l'OTAN, sur la concurrence entre le renforcement de l'autonomie stratég...
... ; plus de 7 millions de réfugiés ; des milliers de victimes civiles – 4 889 civils ukrainiens avaient été tués à la date du 5 juillet, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Et combien de civils torturés comme à Boutcha ? Combien de femmes et de filles violées comme à Brovary ? Combien de villes martyres comme Marioupol ? La guerre est en Europe. Dans ce contexte, l'Union européenne a été solidaire et n'a pas failli. On peut toutefois regretter que du traité instaurant la CECA – Communauté européenne du charbon et de l'acier – en 1951 au traité de Lisbonne de 2007, les principaux accords européens aient consacré une union économique, monétaire et commerciale, laissant de côté l'union politique. Nous, écologistes, défendons depuis toujours une Europe de la défense,...
...lations entre le peuple russe et les peuples d'Europe, afin de créer un espace de paix sur ce grand continent. Cela n'a pas été : la situation s'est dégradée, au point que nous en sommes désormais venus à la guerre. Nous persistons néanmoins à penser que l'OTAN n'est pas la réponse. Nous respectons la souveraineté des peuples finlandais et suédois. Cela étant, en pleine présidence française de l'Union européenne, d'autres solutions existaient : nous aurions pu affirmer, comme le Danemark a choisi de le faire en rejoignant la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), que la solidarité – y compris militaire – à l'échelle européenne constitue une réponse au besoin de protection des États. Cette option n'a pas été retenue. Nous le regrettons, mais nous maintenons que la réponse ne réside...
...é par les exactions russes. Ainsi, Finlande et Suède sortiront de la zone grise et se placeront sous la protection d'une sécurité collective. Certes, la Turquie a exercé une forme de marchandage et nous devrons veiller à ce que les Kurdes ne soient pas les victimes collatérales de l'accord tripartite entre Ankara, Helsinki et Stockholm. Certains, dans cet hémicycle, brocardent les sanctions de l'Union européenne qui seraient inopérantes et même contre-productives.