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...e de tous ses membres en cas d'agression de l'un d'entre eux. En votant pour le projet de loi qui vous est soumis, pour les deux protocoles qui vous sont proposés, c'est à cet engagement réciproque de solidarité maximale que vous faites souscrire la France. La question qui vous est posée est donc de savoir si cet engagement réciproque est légitime à vos yeux, s'il est utile à la sauvegarde de la paix et à la sécurité de tous. Votre rapporteur et la commission des affaires étrangères, qui s'est prononcée à une très large majorité en faveur du projet de loi, répondent clairement oui à cette question. Trois considérations principales me semblent devoir guider le choix de la représentation nationale. Il y a d'abord la réduction, à la charnière de l'Union européenne et de la Russie, de la zone gr...
...iculier à la défense des trois États baltes une profondeur stratégique qui leur fait aujourd'hui dramatiquement défaut. La substitution d'une défense avancée de ces pays à l'incertaine doctrine du « fil déclencheur » pourra enfin être sérieusement envisagée. Le troisième atout maître des deux candidats, c'est leur sérieux, la modération et la qualité politique de leur engagement au service de la paix. Nous n'avons pas affaire à des va-t-en-guerre, mais à des États et à des sociétés responsables qui n'ont d'autre ambition que de servir la paix et de contribuer à la stabilité du continent. L'adhésion à l'OTAN accroîtra la sécurité des membres de l'Alliance sans porter atteinte à celle d'une Fédération de Russie qui serait, par hypothèse, acquise à la paix et au respect de ses voisins. C'est pou...
L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN contribuera-t-elle à la construction d'une paix durable ? Ce n'est pas certain. Si la guerre en Ukraine a rendu nécessaire une réflexion sur la Boussole stratégique de l'UE et sur le réarmement des États membres, sans une diplomatie européenne unifiée, indépendante et crédible, les armes européennes ne serviront à rien. Mon collègue Jean-Paul Lecoq ne cesse de le répéter : sans une véritable coopération entre les États européens en matière de ...
...roître sa crédibilité au niveau international, il est temps que la France se décide à le signer. Plus encore, nous devons proposer le retrait des armes nucléaires américaines du sol européen et de la Turquie. L'absence physique d'arme nucléaire n'empêche pas le bouclier nucléaire d'exister. En revanche, ce retrait pourrait permettre l'apaisement des tensions avec la Russie. Nous devons choisir la paix pour saper la base guerrière de la stratégie de Vladimir Poutine. Choisir la paix, c'est se donner les moyens diplomatiques de la construire ! Nous proposons donc l'ouverture d'un débat sur la relance de voies nouvelles vers la paix, sur l'indépendance et l'autonomie stratégique de l'Europe et sur la construction de nouvelles architectures de sécurité collective, incluant la recherche d'un règle...
...ustifiable, insupportable. C'est un véritable séisme qui rebat les cartes des stratégies diplomatiques et de défense des différentes nations du Vieux Continent. C'est dans ce terrible contexte que nos amis et alliés suédois et finlandais ont fait le choix de demander leur adhésion à l'OTAN : c'est une décision tout aussi symbolique que stratégique. Cependant, si nous voulons tous, ici réunis, la paix, je ne saurais trop nous appeler collectivement à la prudence, tant l'adhésion, en plein conflit, de ces pays autrefois non-alignés, envoie un signal de défi à la Russie. Un tel signal sera utilisé, exploité par la Russie, éloignant l'espoir d'une sortie diplomatique rapide de cette terrible guerre. En intégrant l'OTAN, ces deux pays choisissent donc un camp ; ils se placent de fait dans une logi...
...ne « otanisation » intégrale de la Baltique ? Devons-nous fermer la porte au dialogue futur avec la Russie d'après la guerre ? L'échec des décisions récentes prises contre l'envahisseur russe, madame la rapporteure pour avis, nous commande la sagesse : la précipitation, l'agitation, les embardées se retournent malheureusement souvent contre leurs auteurs, sans pour autant montrer le chemin de la paix. J'en veux pour preuve l'une de nos premières réactions à l'invasion de l'Ukraine, qui fut de nous engouffrer tête baissée dans le piège européen des sanctions. Quelle erreur !
L'Union européenne et le Gouvernement réagissent avec une impulsivité infantile et inefficace, face à une crise qui nécessiterait au contraire de négocier la paix avec tous les acteurs, discrètement, loin du tumulte et des caméras chères à notre Président de la République.
Alors ne dévions pas : notre priorité doit être de restaurer la paix en Ukraine, en évitant un conflit généralisé. Nous n'y arriverons qu'en retrouvant une diplomatie respectueuse des intérêts de chacun, une diplomatie des nations souveraines et indépendantes, désireuses de s'affranchir de tous les impérialismes, russe ou américain,…
Tout comme nous avons dit hier à nos amis ukrainiens ou moldaves que l'Union européenne n'était pas l'eldorado qu'ils espéraient, nous disons ce soir à nos amis suédois et finlandais : l'OTAN n'est pas le havre de paix que vous imaginez ! Le groupe Rassemblement national, attaché au droit inaliénable des nations à choisir leur destin, prend acte de la décision de la Suède et de la Finlande, ne s'y opposera pas ce soir et appellera à l'abstention. Nous considérons en effet qu'en dépit de la volonté exprimée par ces deux pays, leur adhésion obéirait à un calendrier précipité et, s'inscrivant dans une logique de ...
...'un système international fondé sur le droit. Cette sensibilité et les vicissitudes de l'histoire les ont conduites à faire le choix de la neutralité au cours de la guerre froide. Depuis la fin du bloc soviétique, elles ont opté pour une approche moins stricte, qu'on peut qualifier de non-alignée, et dont je dois dire qu'elle offrait une source d'inspiration intéressante. Ces choix ont garanti la paix et la sécurité de ces deux nations, y compris dans les moments où les tensions ont été le plus intenses. On nous demande aujourd'hui de ratifier un revirement complet de stratégie. De fait, la procédure d'adhésion a été engagée hâtivement, sous le coup de l'émotion et sans doute de la peur. Elle nourrit un mécanisme de polarisation extrême des relations internationales qui n'est dans l'intérêt n...
On comprend et on observe qu'en adhérant à l'OTAN, Suède et Finlande risquent de perdre beaucoup de leur indépendance et de leur capacité d'action au service de la paix. Nous ne le voulons pas, ni pour elles, ni pour nous. Enfin, nous ne devons pas seulement nous prononcer sur notre capacité à dissuader la Russie d'étendre le champ de ses agressions. La dissuasion, c'est peut-être le calme, mais ce n'est pas la paix. Or nous devons sans cesse avoir à l'esprit la paix, les moyens de la restaurer et de la maintenir. Pour cela, nous devons comprendre que la guerr...
...u que cet élargissement de l'Alliance atlantique ne soit pas l'occasion de réduire nos ambitions en matière de construction et de renforcement d'une véritable défense européenne. Lors du débat sur ce texte au palais du Luxembourg, mon collègue sénateur Jean-Marc Todeschini l'a justement formulé : « Si l'Alliance atlantique est la première et principale garantie de la sécurité et du maintien de la paix en Europe, si, lorsque le danger de la guerre se profile en Europe, le réflexe instinctif de protection est de se tourner vers l'OTAN, cela veut dire que l'Union n'a pas encore réussi à devenir ce que nous attendons d'elle. » Les faits démontrent que la défense européenne en est à ses balbutiements. L'armée européenne n'existe pas en dehors de quelques débats qui débouchent sur une poignée de te...
...as failli. On peut toutefois regretter que du traité instaurant la CECA – Communauté européenne du charbon et de l'acier – en 1951 au traité de Lisbonne de 2007, les principaux accords européens aient consacré une union économique, monétaire et commerciale, laissant de côté l'union politique. Nous, écologistes, défendons depuis toujours une Europe de la défense, dans le but premier de garantir la paix – une paix qui a volé en éclats à l'est de nos frontières. Nous continuerons de plaider pour une véritable défense européenne. Riche de l'expérience et des savoir-faire de ses armées, la France doit être le moteur de cette indispensable union, première pierre d'une Europe plus politique, à même de garantir notre souveraineté, notre intégrité géographique, le maintien de nos zones d'influence et n...
Le déclenchement de la guerre en Ukraine et son lot de violences intolérables ont rappelé brutalement aux Européens que l'histoire se répète. Nous avions pris l'habitude de vivre en paix. Nous nous bercions d'illusions. Voilà que les horreurs du XX
...depuis la chute de l'empire soviétique dans les années 1990, que nous la jugeons inadaptée : nous considérons, depuis ce temps-là – notre position ne date donc pas d'aujourd'hui –, qu'alors que la Russie semblait s'ouvrir au monde et au capitalisme, il aurait fallu imaginer une façon d'écrire une nouvelle page des relations entre le peuple russe et les peuples d'Europe, afin de créer un espace de paix sur ce grand continent. Cela n'a pas été : la situation s'est dégradée, au point que nous en sommes désormais venus à la guerre. Nous persistons néanmoins à penser que l'OTAN n'est pas la réponse. Nous respectons la souveraineté des peuples finlandais et suédois. Cela étant, en pleine présidence française de l'Union européenne, d'autres solutions existaient : nous aurions pu affirmer, comme le D...
Ne considérons-nous pas, après tout, qu'ils mènent un combat remarquable contre le terrorisme et qu'ils méritent d'être protégés ? Enfin, comme je l'ai souligné en commission des affaires étrangères – je ne vous prends donc pas au dépourvu, madame la ministre –, nous estimons qu'il faudra bien, un jour, conclure un traité de paix avec la Russie. Dans ce traité de paix, il faudra prévoir de chaque côté de la frontière entre l'Europe et la Russie, pour ne pas construire un nouveau rideau de fer, une large zone démilitarisée, ou au moins sans missile. Quand on commence à écrire la paix, il faut le faire de manière durable. Ce n'est pas pour aujourd'hui, ce n'est peut-être pas pour demain, mais cela se fera, car c'est ainsi q...
Ce positionnement leur a permis d'œuvrer, par exemple, pour la paix au Yémen ou à la création d'un organe multilatéral comme l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Ils ont également mené, et c'est tout à leur honneur, une lutte sincère contre la dissuasion nucléaire par la prolifération des armes et ont maintenu une position de refus de l'escalade mortifère avec Moscou. Ce temps est désormais révolu. Poutine a provoqué ce changement ...
Il y a un mois, le président Macron affirmait que la France, ses alliés et ses partenaires européens n'avaient qu'un camp, celui du respect de la paix, de la démocratie et du droit international. Nous en sommes loin : le marchandage honteux avec Erdogan démontre le contraire.
...ui avait motivé leur décision il y a trois ans n'a pas tellement changé. La ministre suédoise des affaires étrangères, Ann Linde, déjà en place à l'époque, a effectué un virage à 180 degrés. L'armée serait donc plus importante que les principes les plus fondamentaux qui constituent, supposément, l'ADN des démocraties européennes. Nous privilégierons toujours les modalités les plus utiles pour la paix et pour notre indépendance, plutôt que la mise en place de rapports de force qui ne garantissent pas notre sécurité collective. C'est la raison pour laquelle le groupe La France insoumise-Nouvelle Union populaire, écologique et sociale votera contre ce texte.
La France n'a pas signé pour cela et je crois que la proposition que vous avez faite à la fin de votre intervention peut être reprise par tous. Pour reprendre vos mots, monsieur Lecoq, on n'écrira bien la paix que si l'on commence par bien décrire ce conflit entre nations d'Europe. De fait, le territoire européen, si belligène, compte de très nombreuses nations. Chacune doit-elle rester chez soi, en comptant que tout ira bien, alors que c'est ainsi que la guerre éclate tous les trente ans depuis des siècles ?