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... victoire et de se renforcer dans les épreuves. Les États membres de l'Alliance atlantique avaient paru triompher avec la fin de la guerre froide ; pourtant, l'OTAN a plutôt mal vécu les effets d'une victoire qu'on avait pu croire sans appel. L'organisation a traversé une crise multiforme d'identité. Elle s'est interrogée sur l'utilité même de son existence ; sur la nature ultime de sa vocation, militaire ou politique ; sur la légitimité de son élargissement aux États libérés du joug soviétique, voire aux États successeurs de l'Union soviétique ; enfin, sur l'extension potentielle de la zone de compétence couverte par l'article 5 du traité compte tenu de la montée en puissance de la menace chinoise. Trois faits majeurs ont signé cette crise : le cavalier seul d'une Turquie ressaisie par ses ambiv...
Il y a ensuite la contribution nette des nouveaux adhérents à la force de l'Alliance. La Suède et la Finlande apporteront à celle-ci autant, sinon davantage, que ce qu'elles en reçoivent. Ce sont tous deux des États militairement sérieux, également soucieux d'accroître considérablement dans les prochaines années leur effort de défense. La double adhésion améliorera décisivement les positions de l'OTAN autour de la Baltique, offrant en particulier à la défense des trois États baltes une profondeur stratégique qui leur fait aujourd'hui dramatiquement défaut. La substitution d'une défense avancée de ces pays à l'incertai...
Le projet de loi dont nous débattons pose une question d'une ampleur inédite. Avant tout, je tiens à réaffirmer le droit souverain de chaque peuple de décider de son avenir et, en l'occurrence, de solliciter son adhésion à l'OTAN. Deux pays traditionnellement neutres qui demandent à adhérer à une alliance militaire après l'éclatement d'une guerre à leurs frontières ; une demande de ratification dans des délais très contraints et dont les conséquences seront innombrables : voilà la situation. S'y ajoute un point de tension majeur : le chantage du chef d'État turc pour accepter l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN. Assumerons-nous le renvoi de prisonniers politiques kurdes en Turquie ?
Depuis plusieurs décennies, par réflexe, l'OTAN entretient la tension avec la Russie pour justifier son existence. Les exercices militaires gigantesques menés à la frontière russo-norvégienne pendant plusieurs années ont attisé les tensions. Sans remettre en cause la légitimité de tels exercices, il est clair que cette stratégie a permis au pouvoir russe de justifier l'opposition naturelle entre la Russie et l'Occident. Au bout du compte, la conflictualité entre deux espaces nucléarisés est dangereusement augmentée. Avec près de 6 ...
L'expansionnisme russe est particulièrement inquiétant. La guerre en Ukraine s'enlise à l'est du pays et les victimes civiles et militaires se multiplient. Cet expansionnisme ne se limite pas à l'Ukraine et les discours des autorités russes se font chaque jour plus menaçants. Assumant l'emploi d'un vocabulaire impérialiste, elles revendiquent leur volonté de conquérir, par la force militaire, de nouveaux territoires à l'ouest ou de multiplier les foyers de tension. Cette politique remet en question tous les fondements du droit inte...
...étendues avancées de l'Europe de la défense. Si notre groupe soutient fermement la nécessité d'une autonomie stratégique européenne, que la France essaie de promouvoir, force est de constater que le compte n'y est pas à ce jour. C'est bien l'OTAN, avec le parapluie américain, qui protège les pays européens les plus menacés. Ces derniers n'ont d'ailleurs réellement confiance que dans les capacités militaires américaines. Notre second regret est que l'OTAN accorde une place privilégiée au régime islamo-conservateur d'Erdogan. La Turquie, censée être notre alliée, utilise constamment le chantage comme outil diplomatique : chantage à l'ouverture des frontières aux migrants en contrepartie d'aides financières ; chantage à l'alliance avec la Russie pour obtenir des conditions avantageuses.
...e, projet auquel la France œuvre depuis 2017. Le Danemark ne s'y est pas trompé puisque, membre de l'OTAN depuis sa création, en 1949, il s'est tenu à l'écart de l'Europe de la défense. Après l'agression de l'Ukraine par la Russie, le 1er juin, le peuple danois a voté à près de 70 % pour sa participation à l'Europe de la défense. De plus, contrairement à l'OTAN, dont les moyens sont exclusivement militaires, l'Union européenne fait face à la menace russe avec l'ensemble des moyens à sa disposition : elle prend des mesures dans les domaines politique, économique, financier et énergétique, en plus du soutien financier et logistique apporté à l'Ukraine. Je me réfère bien sûr aux sanctions prises par l'Union européenne. Contrairement à ce que certains prétendent à la droite de cet hémicycle,…
Leur participation aux exercices militaires menés par l'OTAN leur offre déjà les moyens d'obtenir l'aide et l'appui des États membres de l'Alliance, afin de prévenir une éventuelle menace ou pour y faire face. Par ailleurs, nous sommes obligés de constater que la protection d'une alliance militaire n'est pas de nature à déjouer les contraintes et les menaces de la guerre hybride : pour l'heure, l'OTAN n'apporte aucune solution à la guerr...
Enfin, il est fallacieux de prétendre que l'apport militaire de la Suède et de la Finlande pourrait être décisif pour l'OTAN, alliance dont le poids est incommensurable avec celui de la Russie. Dans ces conditions, changer de statut et intégrer pleinement l'Alliance serait avant tout un choix politique, contribuant à superposer toujours davantage OTAN et Union européenne. Dans la mesure où la prépondérance états-unienne au sein de l'Alliance ne fait de do...
En effet, bien que la Boussole stratégique ait été officiellement approuvée en mars dernier, de nombreuses questions restent en suspens ; j'en appelle donc à un débat parlementaire rapide en la matière. Il est en effet essentiel d'élaborer un constat partagé avant d'engager la future loi de programmation militaire (LPM). Mes chers collègues, l'OTAN demeure notre bouclier le plus solide ; ceux qui prétendent le contraire se trompent. Je repense ici au président Macron, qui avait évoqué la « mort cérébrale » de l'OTAN, mais aussi à Jean-Luc Mélenchon, qui l'avait traitée d'« organisation inutile ».
S'agissant des modèles et puisque nous parlons de militaires, j'aimerais prendre une autre notion, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé en commission des affaires étrangères, du vivant de Mme Marielle de Sarnez : les proxys. Dans l'Union européenne, quand nous nous battons, ce sont les enfants de la nation qui tombent – c'est le cas au Mali. Or nous voyons apparaître des armées qui se battent avec des proxys et la puissance financière. La vaillance ...
...ieurs à 10 milliards d'euros. Enfin, elle contribuera à renforcer la sécurité et la stabilité de la région baltique, de l'Europe dans son ensemble et plus largement de la zone euro-atlantique. Comme l'a souligné le président Bourlanges, dès la première page de son rapport, la crise ukrainienne a permis à l'OTAN de sortir de son coma profond et de se recentrer sur sa mission première : la défense militaire de l'espace euro-atlantique. Espérons que l'adhésion de deux membres supplémentaires, issus de l'Union européenne, permettra une meilleure articulation entre les deux organisations. Quoi qu'il en soit, elle constitue un message stratégique clair adressé à la Russie moscovite, selon l'expression justifiée de notre collègue Frédéric Petit. L'adhésion de la Suède et de la Finlande aidera peut-être ...
...ement historique pour l'ensemble de ses membres, d'autant qu'à l'instar de la Suède, la Finlande dispose d'une armée moderne et efficace : pour ce pays frontalier de la Russie, la neutralité n'a jamais signifié l'abandon de toute défense. Cet événement constitue incontestablement un nouvel échec stratégique pour Vladimir Poutine, lequel a d'ailleurs déjà annoncé qu'il réagirait à tout déploiement militaire en Suède ou en Finlande, ce qui prouve bien qu'une nouvelle donne se joue dans l'espace nordique. Mais la Russie n'est pas seule à dénoncer de tels accords d'adhésion : elle est rejointe en cela par la Turquie, qui profite de la situation pour régler ses problèmes bilatéraux avec les deux pays concernés. Ce régime islamo-conservateur s'imagine autorisé à soumettre la Finlande, la Suède et, plus ...
.... Nous persistons néanmoins à penser que l'OTAN n'est pas la réponse. Nous respectons la souveraineté des peuples finlandais et suédois. Cela étant, en pleine présidence française de l'Union européenne, d'autres solutions existaient : nous aurions pu affirmer, comme le Danemark a choisi de le faire en rejoignant la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), que la solidarité – y compris militaire – à l'échelle européenne constitue une réponse au besoin de protection des États. Cette option n'a pas été retenue. Nous le regrettons, mais nous maintenons que la réponse ne réside pas dans l'élargissement de l'OTAN. Un mot sur le chantage turc. Nous avons dit ce qu'il y avait à dire. Les députés communistes ont toujours été solidaires des Kurdes qui se sont battus contre Daech. Nous avons sout...
Cela a été clairement exposé, l'Union européenne et l'OTAN sont complémentaires : à l'Union européenne, les réponses politiques, économiques et énergétiques ; à l'OTAN, la réponse militaire. L'adhésion de ces pays nordiques va renforcer la place des pays européens au sein de l'OTAN et conforter la profondeur stratégique sur le flanc nordique, scandinave et donc balte. Parce que c'est l'intérêt des deux pays concernés et parce que c'est notre intérêt, le groupe Renaissance votera ce texte.
C'est avoir bien peu de confiance dans l'Europe, tant vantée par le président Macron, que d'estimer qu'elle n'est pas une garantie suffisante. Par ailleurs, les deux pays sont déjà des partenaires de l'OTAN depuis vingt-huit ans : ils participent régulièrement à des entraînements militaires conjoints, sans compter la collaboration avec leurs voisins du nord de l'Europe au sein de la Coopération de défense nordique. Le choix fait par la Suède et la Finlande est donc surtout symbolique et d'affichage alors que la désescalade est nécessaire. Face aux conséquences dramatiques de la guerre, que ce soit en Ukraine ou dans le monde, l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN nous...
...tion et de médiation ne fonctionne pas dans les Balkans, il ne fonctionnera jamais. Les événements actuels relancent la défense européenne mais ne la contredisent pas. Celle-ci repose sur une armée de citoyens, qui obéit à sa diplomatie et non aux services secrets – ce n'est même plus tout à fait le cas aux États-Unis. Ces événements ramènent dans notre giron, dans notre équipe, des démocraties militaires fortes et citoyennes, renforçant ainsi la démocratie européenne. Le groupe Démocrate votera évidemment pour une telle armée citoyenne et démocrate.