17 interventions trouvées.
...itaire » se dit fa' ehau qui signifie « faire la paix ». On voit donc les militaires comme des hommes de paix, des pacificateurs, et non comme des hommes de guerre. Tel est, me semble-t-il, le sens de l'histoire : depuis la fin de la seconde guerre mondiale, chaque État-nation s'arme pour se protéger, préserver sa souveraineté et celle de ses alliés. Pour autant, le choix opéré dans cette LPM d'investir massivement pour le renouvellement de la force de dissuasion nucléaire met en question cet objectif de paix. Ce choix heurte toutes les victimes des essais nucléaires français, tandis que l'État reconnaît, même s'il ne le fait encore que difficilement, les conséquences humaines et environnementales des 210 essais nucléaires menés en Algérie et en Polynésie. Qu'en est-il d'une réelle in...
D'autres dispositions de cette LPM méritent réflexion. Le service national universel (SNU) est mentionné à plusieurs reprises alors que ce dispositif est totalement rejeté par la jeunesse…
...ons de travail des militaires est une bonne idée, mais nous restons persuadés que plus de moyens auraient pu y être consacrés. En effet, pour ne prendre qu'un exemple, 25 % seulement du parc immobilier de l'armée est considéré comme étant en bon état. Enfin, en tant que député polynésien, je ne peux pas ne pas évoquer, dans ce projet de loi de programmation militaire, l'axe indo-pacifique. Cette LPM confirme l'intérêt qu'a la France en Océanie et dans l'océan Indien à faire barrage à certains États concurrents. Cette stratégie qui nous est imposée unilatéralement peut parfois entrer en contradiction avec nos propres intérêts et avec nos partenariats avec nos voisins. En Océanie, la Polynésie souhaite construire son propre soft power. Le Pacific way doit être notre repère afin de fédér...
...lle une grande partie de nos voisins européens et de nos alliés sont déjà entrés. Les budgets de la défense se sont renforcés, la constitution de stocks stratégiques s'est accélérée. Il ne s'agit pas seulement d'une compétition entre voisins : nous faisons face à un espace international grevé par la concurrence économique et traversé par des rivalités géopolitiques. Il faut reconnaître que cette LPM traduit un réel effort budgétaire de défense : 413,3 milliards d'euros sur sept ans constituent en effet une somme plus que substantielle. Cependant, il est important de relativiser certains effets d'annonce. Nous avons eu l'occasion de souligner en commission qu'il fallait tenir compte de l'inflation et prendre la mesure du défi que représente l'exécution annuelle de cette trajectoire. Nous l'av...
... tous. Car ce projet de loi de programmation militaire, qui porte une vision de la France et de sa place dans le monde, entend répondre à cette question : quel modèle d'armée pour demain ? Petit retour en arrière : après trois décennies de sous-investissements qui avaient conduit nos armées au bord de l'effondrement, la majorité avait déjà renversé cette tendance en défendant, dans la précédente LPM, une politique de rupture qui mettait enfin un terme à l'érosion de nos forces militaires. Très concrètement, cette ambition s'est traduite par une augmentation du budget de la mission "Défense" , puis par une exécution budgétaire, que dis-je, une sur-exécution budgétaire unanimement saluée – autant de gages de confiance et de crédibilité pour ce nouveau projet de loi de programmation militaire. ...
...ortant, que la nation est prête à engager, pour répondre à deux exigences fortes : porter la défense à la hauteur de nos ambitions et respecter les contraintes budgétaires nationales que nous connaissons. Le Président de la République a donc arbitré en faveur d'un budget de 413 milliards d'euros à ce nouveau projet de loi de programmation, soit une augmentation de 40 % par rapport à la précédente LPM. Entre 2017 et 2030, le budget annuel des armées aura donc plus que doublé. Ainsi transformées, nos armées n'en assureront que mieux notre sécurité, n'en défendront que mieux notre liberté, n'en préserveront que mieux notre souveraineté, n'en serviront que mieux nos engagements d'alliée exemplaire, fiable, de haut niveau et prête à verser le prix du sang, que ce soit au sein de l'Otan ou au serv...
Le contexte géopolitique et économique dégradé nous oblige à faire de cette LPM pour les années 2024 à 2030 un texte irréprochable, tant sur le plan de la sincérité budgétaire que sur celui des capacités militaires.
...e comprendre qu'une armée ne saurait être réellement complète si, à l'image de la nôtre, elle demeure, comme la nôtre, échantillonnaire. D'abord, nos armées doivent être capables de conduire tous les types d'opérations de manière autonome. Or, à titre d'exemple, nous ne disposons pas d'hélicoptères de transport lourd : au Mali, il a ainsi fallu l'assistance de la Royal Air Force. Votre projet de LPM ne répond pas à cette question. Ensuite, nos capacités ne doivent pas être soumises aux aléas des chimériques coopérations européennes que sont le système de combat aérien du futur (Scaf) et le MGCS – système principal de combat terrestre. Face à l'attitude inacceptable de nos partenaires allemands, plus prompts que vous à défendre leurs intérêts nationaux, il nous paraît en effet indispensable ...
Une LPM n'est pas une loi comme les autres : c'est le cœur du régalien. Elle est donc sacrée au sens où l'entendait Régis Debray, ce qui légitime le sacrifice et interdit le sacrilège.
Venons-en au fond. Cette LPM représente un effort majeur de 413 milliards d'euros. Mais demeurons lucides : la guerre est à nos portes en Europe et les menaces terroristes sont toujours là, et si l'effort de défense de notre pays atteindra 2 % du PIB, je rappelle que c'était 3 % durant la guerre froide… Ne nous payons pas de mots : ce n'est pas une loi historique ; c'est une loi raisonnable. Pouvons-nous vraiment nous en sa...
Budgétairement, cette LPM pose deux questions : celle des ressources extrabudgétaires – les REX – et celle des marches budgétaires à accomplir. Vous avez accepté en commission, monsieur le ministre, de sécuriser les REX en donnant un avis favorable à un amendement de notre groupe que j'ai eu honneur de présenter. Je vous remercie de cette approche éminemment constructive. Il reste les marches : 3 milliards d'euros en déb...
...ts vont revenir sur l'enjeu de ces alliances, mais ceux qui pensent renforcer la France tout en la sortant des partenariats qui font sa force et maintiennent son influence, se retrouveront face à l'évidence de leurs contradictions : on ne peut espérer demeurer une puissance de premier rang si l'on ne peut pas compter sur de fidèles alliés. Au-delà des questions matérielles et stratégiques, cette LPM comporte une ambition nouvelle visant à renforcer le lien armée-nation, élément central auquel mon groupe portera une attention particulière. Nous devons collectivement encourager nos concitoyens à retrouver le sens de l'engagement pour leur pays, que ce soit au niveau de nos réserves ou, pour les plus jeunes, du SNU, madame la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du service national unive...
...ge dans la continuité de la précédente que dans la révolution annoncée par moult superlatifs. Si nous tenons à saluer l'effort réalisé afin de garantir la crédibilité d'une dissuasion nucléaire à sa « stricte suffisance » – cette doctrine, instaurée par François Mitterrand à laquelle nous sommes attachés, nous permet de garder notre autonomie stratégique au sein de l'Alliance atlantique –, cette LPM n'a, quoi qu'il en soit, monsieur le ministre, rien d'historique, contrairement à ce que vous aimez répéter. Pour la deuxième fois consécutive, l'examen de la loi de programmation militaire n'est précédé d'aucun Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. La revue nationale stratégique, qui fixe le cadre stratégique du présent texte, n'invite aucun parlementaire à participer à son élabo...
... pour former un personnel qualifié, c'est de la confiance de l'État qu'ont besoin nos industriels, et non de vocables managériaux ! En ce sens, c'est vers l'Europe que notre BITD doit également se tourner, dans des projets de temps long, ambitieux et complexes. Si vous mentionnez votre attachement au projet européen de défense, tout comme l'ensemble des socialistes, tout reste à démontrer. Cette LPM est seulement historique compte tenu du contexte géopolitique dans lequel elle s'inscrit, et pour rien d'autre. C'est un débat sans faux-semblants ni consensus fallacieux que le groupe Socialistes et apparentés entend mener : nous le devons aux femmes et aux hommes qui composent nos armées.
...raduction militaire d'une ambition géostratégique et diplomatique, c'est-à-dire d'une certaine façon de se concevoir dans le monde et d'être regardé par lui. Le choix d'une politique de défense ambitieuse est nécessairement un sujet qui s'inscrit dans la durée. À cet égard, nous pouvons nous appuyer sur des politiques de remontée en puissance crédibles depuis 2015, et plus encore depuis 2017. La LPM pour les années 2019 à 2025 a été tenue à l'euro près et même dépassée, puisque cette année 2023 aura permis une dépense supplémentaire de 1,5 milliard d'euros pour répondre aux besoins liés à la guerre en Ukraine, en munitions notamment. C'est une fondation sérieuse pour amorcer non seulement la réparation de nos armées, mais aussi leur modélisation et, finalement, assurer leur entrée dans un X...
...et de femme. Garantir le bon fonctionnement de l'armée, comme de tout service public, est nécessaire, mais, dans un monde profondément incertain, une loi de programmation militaire ne peut se contenter d'additionner les euros : elle doit impulser une vision stratégique de notre défense et anticiper les conflits de demain. Malgré les grands mots « d'amplification » et de « transformation », cette LPM s'inscrit dans la continuité. Surtout, elle ne prend pas en compte la complexité du monde d'aujourd'hui, et encore moins l'imprévisibilité de celui de demain. Les crises et les dangers s'accumulent, mais notre stratégie de défense semble inchangée. Si la nouvelle revue nationale stratégique a signé la véritable entrée du climat dans les questions de défense, on peine à retrouver dans le présent ...
Deuxième sujet d'inquiétude : l'absence d'une véritable dynamique ambitieuse pour l'avènement d'une Europe de la défense. Le 13 juin dernier, le Président Macron avait annoncé vouloir une défense européenne beaucoup plus forte et avait promis que la nouvelle LPM permettrait de contribuer à la construction de l'autonomie stratégique européenne. À la lecture de ce projet de loi, force est de constater que nous en sommes encore loin. Le groupe Écologiste défend la nécessité d'avancer résolument vers une Europe de la défense qui permettra de mutualiser les moyens en matière de défense et donc de les rendre soutenables, d'asseoir une armée et une diplomatie ...