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Demain, le Président Emmanuel Macron sera accueilli par le président Patrice Talon au Bénin, pays autrefois salué pour être le laboratoire de la démocratie en Afrique et dans lequel, désormais, la situation des opposants politiques est devenue alarmante. Reckya Madougou, ex-garde des sceaux, Joël Aïvo, constitutionnaliste reconnu, ont été condamnés en moins de vingt-quatre heures de procès à vingt ans et dix ans de prison et sont détenus depuis un an et demi dans des conditions totalement indignes.
Leur tort serait-il d'avoir été candidats à la présidence de la République ? D'autres ont été contraints à l'exil, tel l'ex-maire de Cotonou, Léhady Soglo. Avec près de quatre-vingts de mes collègues, nous venons d'adresser un courrier au Président de la République pour l'alerter sur la situation béninoise. Alors que l'influence d'autres puissances grandit sur le continent, comment passer de la parole aux actes pour construire une nouvelle relation avec l'Afrique, à la fois solidaire, exigeante et porteuse d'espoir ?
Les enjeux géopolitiques de cette visite sont importants, bien sûr, mais j'espère que, demain, le Président de la République sera fidèle à cette place singulière qu'occupe la France, patrie des droits humains, sur la scène internationale et qu'il parlera au président Talon de la situation des prisonniers politiques dans son pays, en particulier de Mme Madougou et de M. Aïvo.