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...e activité de pratique médicale à part entière en l'incorporant dans la nomenclature des activités en France. Il était temps, n'est-ce pas ? Aujourd'hui, notre assemblée va se prononcer sur les deux derniers articles de la proposition de loi restant en discussion, l'un relatif à l'intégration universitaire de la formation initiale des sages-femmes, l'autre portant création d'un troisième cycle d'études pour les étudiants en maïeutique. Aucun de ces dispositifs n'a été modifié en commission, ce dont le groupe Démocrate se félicite. À l'instar des autres groupes de l'Assemblée, nous considérons que le texte doit être voté conforme à celui du Sénat, simplement pour permettre une entrée en vigueur la plus rapide possible. Bien sûr, des sujets resteront sur la table, comme la rémunération ou la dé...
...es sages-femmes. Certains des témoignages que j'ai recueillis lors de mes échanges avec l'Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF) doivent alerter le Gouvernement. Selon l'enquête de l'ANESF, les maux s'accumulent à plusieurs niveaux : étudiants présentant des symptômes dépressifs et maltraitance durant les stages – à tel point qu'un quart des étudiantes a déjà pensé à arrêter ses études. Cette crise des conditions d'études s'explique logiquement par l'insuffisance de la reconnaissance de la profession mais aussi par des conditions réelles d'exercice qui sont déplorables : pas de gratification de stage en premier cycle ni d'indemnités kilométriques, malgré des dizaines de semaines de stage dès les premières années d'études. Par ailleurs, la durée des stages varie : dix semaines ...
...procréation, vaccination, repérage des situations de violences faites aux femmes et, depuis cette année, dépistage et traitement de certaines infections sexuellement transmissibles : voilà quelques exemples des attributions toujours plus nombreuses des sages-femmes, signe de leur rôle essentiel dans le parcours de santé des femmes. À la rentrée 2022, près de 20 % des places en deuxième année des études de maïeutique sont restées vacantes. Le constat est sans appel : la profession traverse une crise d'attractivité profonde et la France connaît une pénurie sans précédent des vocations, au sein des maternités comme en ville. Ce double phénomène dégrade encore davantage la qualité, la sécurité des soins et les conditions d'exercice, ce qui pousse les sages-femmes et les étudiants à fuir la profess...
...u-delà du seul accouchement. Si cela peut être interprété comme une reconnaissance de leurs savoirs et de leurs compétences, les sages-femmes souffrent d'un manque de valorisation de leur profession, qui reste considérée comme paramédicale et non médicale à part entière. Le métier attire de moins en moins et le nombre de démissions augmente. À la rentrée 2022, 20 % des places en deuxième année d'études de maïeutique étaient vacantes. Cette proposition de loi répond en partie aux revendications des sages-femmes en leur conférant enfin un statut médical. À l'article 1er , leur formation est confiée aux universités, ce qui permet le rapprochement avec les formations médicales et pharmaceutiques ; à l'article 2, la durée des études, considérée comme trop courte, est portée à six ans par l'ajout d...
...e médical et le paramédical. L'enseignement a connu d'importantes évolutions, mais par à-coups, sans que la profession de sage-femme soit jamais pleinement reconnue comme devant faire l'objet d'un parcours universitaire. À partir de 1992, dans mon département de l'Isère d'abord, à la faculté de médecine de Grenoble, puis dans le reste de la France en 2002, la première année du premier cycle des études de médecine (PCEM1) est devenue commune à toutes les écoles de sages-femmes, faisant passer de quatre à cinq leur nombre d'années d'études. Cette année commune a profondément modifié la sociologie des étudiants en maïeutique puisque les promotions résultent désormais d'un classement commun avec la médecine, l'odontologie et, depuis la création de la première année commune aux études de santé (Pa...
... chiffres parlent d'eux-mêmes : les radiations des sages-femmes en âge d'exercer enregistrées par le Conseil de l'Ordre ont augmenté de 112 % au cours du premier semestre 2022, phénomène qui contribue mécaniquement à une accélération de la dégradation des soins prodigués. Inédite pour la profession, cette perte d'attractivité n'en est qu'à ses débuts : près de 20 % des places en deuxième année d'études de maïeutique sont restées vacantes lors de la rentrée 2022. Cette tendance pourrait s'inverser si les sages-femmes étaient mieux considérées et reconnues. C'est ce qu'elles demandent et c'est ce que nous leur devons. Leur statut doit évoluer et, à tout le moins, être clarifié. Tantôt reconnue comme médicale, notamment lorsque leur responsabilité pénale peut être engagée, leur profession redevie...