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Au nom d'un pédagogisme ravageur, la gauche n'a vu dans la transmission du savoir et de l'héritage civilisationnel qu'un instrument de domination, de domestication, d'assignation ; l'Université, chargée de la formation des jeunes professeurs, leur a massivement inculqué cette conception insensée. Dans le même temps, l'ascenseur social, le mérite et l'élitisme républicains faisaient également l'objet d'attaques systématiques. L'origine géographique, sociale, voire ethnique de certains élèves devrait, selon le principe de la discrimination positive, déterminer leur admission en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).
...ses au mérite, que M. Blanquer, soit dit en passant, n'a pas rétablies. Quant aux résultats des examens nationaux, ils relèvent de l'escroquerie : lisez une copie de brevet ou de bac, vous serez édifiés. De nos bacheliers pleins de superbe, 50 % échouent à leur première année de fac ! Enfin, le début de la paupérisation du corps enseignant n'est pas difficile à situer dans le temps : en 1980, un professeur gagnait 2,6 fois le Smic, contre 1,6 fois aujourd'hui. Après 1980, qui était au pouvoir ?
...jeune âge par les enfants. Une autre évolution majeure de ces dernières décennies me paraît se résumer dans le seul mot d'autorité, mot tabou, désuet sans doute, mais si central dans ce qu'est devenue l'école d'aujourd'hui. Au modèle des maîtres qui tapaient sur les doigts ou faisaient faire des tours de cour aux récalcitrants – époque heureusement révolue – s'est substitué un modèle inverse. Le professeur qui sanctionne est prié par un mot des parents de retirer la punition, sommé de récupérer en classe un élève pourtant exclu ; il doit justifier le contenu de ses cours et peut recevoir des menaces de mort – la chose se développe, hélas, dans les cas les plus extrêmes. Le respect dont jouissait le hussard de la République sur son piédestal, qui déjà à l'époque n'était même pas trop payé, n'est plu...
...yé bien en dessous de la moyenne européenne et reste toujours à former ! Les élèves lui disent : « Prof, on ne fera pas… C'est un sale boulot. » Le tableau n'est pas bien réjouissant mais il reflète la réalité des établissements, là où l'on vit l'école au présent, où l'on est confronté aux sujets bien connus de la laïcité, du harcèlement et des réseaux sociaux sans avoir nécessairement à dire au professeur de s'en occuper. Car l'enseignant sait ce qu'il a à faire. Il sait que sa mission, chevillée au corps, est de transmettre au plus grand nombre les bases nécessaires pour réussir dans la vie en même temps qu'un bagage civique qui permette au mieux la formation d'un jeune citoyen inséré et bien dans sa vie. Je vois là, avec mon expérience, la première urgence de tout politique qui souhaiterait amél...
...al n'est pas favorable à la découverte de tous les possibles. Par exemple, les 54 heures annuelles d'aide à l'orientation ne sont en général pas assurées. Pourtant nous le savons : un meilleur accompagnement permettrait de réduire le nombre d'échecs, trop nombreux, et le sentiment de dépréciation éprouvé par les élèves. Pour faire réussir tous les enfants, l'école a également besoin d'excellents professeurs, ces hussards noirs qui font notre République. Alors qu'il faudrait renforcer l'attractivité du métier d'enseignant, vous continuez de saborder une profession déjà trop précaire, à travers notamment les job datings organisés cet été ; nous en avons observé les effets dévastateurs mais ils pointent une situation plus que préoccupante dans certaines académies. Regardons la réalité en face :...
...l'un des meilleurs scores d'Europe. Parmi les points positifs, on peut citer l'école inclusive : la loi de 2005 a permis qu'à la rentrée 2022, plus de 507 000 élèves soient accueillis dans différents types d'établissements adaptés. Il reste des efforts à faire, notamment pour les accompagner. Mais depuis des décennies, l'éducation nationale souffre de différents maux. La crise de recrutement des professeurs est à chaque rentrée plus aiguë, entraînant un manque de professeurs titulaires et de remplaçants, donc une perte d'heures d'enseignement. On observe aussi une baisse du niveau, les comparaisons internationales révélant des difficultés bien inquiétantes. Ces deux principaux constats suscitent un sentiment amer dans la population, qui se traduit par une montée en puissance du secteur privé et pa...
.... J'en veux pour preuve l'intérêt croissant du groupe RN pour les questions éducatives. Cette vision réactionnaire prône le retour à l'uniforme, refuse l'école inclusive et fantasme sur les dangers de la pensée woke. Cette école-là ne répond nullement aux défis qui lui sont posés. Le deuxième péril serait d'opter, obnubilés par l'immédiateté, pour des solutions libérales. Toute une génération de professeurs, d'élèves et de parents a subi les méfaits d'une telle position qui consiste à rationaliser, à limiter les coûts et à considérer que seules les compétences « en adéquation avec le marché du travail » sont pertinentes. Cette école-là n'a que trop duré. Le troisième péril, qui traverse notre société tout entière, est celui du changement climatique : les conditions d'apprentissage sont déjà dégrad...
Qu'en est-il de la casse de l'école publique ? Les professeurs – quelle autre profession se verrait imposer un tel traitement ? – continuent de subir les errements de l'exécutif autour de la revalorisation de leur traitement. Nous voilà désormais sommés de faire l'exégèse des propos du candidat Macron sur une augmentation de 10 % dès janvier, pour comprendre qu'elle n'interviendra finalement qu'en septembre – peut-être –, sans savoir si les enseignants devr...
...nants, démunis face à la baisse du niveau scolaire général, font état d'une perte de sens de leur métier, malheureusement amplifiée par la crise des vocations mais aussi par leurs conditions de travail. J'en viens ainsi à votre deuxième exigence, qui a trait au bon fonctionnement de l'école. La baisse vertigineuse du nombre de candidats depuis 2021 inquiète : elle s'établit à 38 % au concours de professeur des écoles pour 2023 et à 21 % au concours externe du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes). Pour lui rendre ses lettres de noblesse, il est indispensable que le métier d'enseignant soit revalorisé à la hauteur du niveau auquel les professeurs sont recrutés et du travail qu'ils fournissent. La formation doit quant à elle être réétudiée. Le renforcement de ...
Bien. Les parlementaires sont prêts à travailler avec vous, monsieur le ministre, sur les grands enjeux de l'école – une école qui doit redonner du sens au métier d'enseignant, une école où les professeurs doivent être reconnus et respectés, une école qui doit lutter contre les inégalités, une école qui est notre bien commun et qui prépare la société de demain.
...our les uns, une forme d'indifférence et, pour les autres, des attentes démesurées envers l'institution scolaire dans les champs du savoir et, de plus en plus, du savoir-être. Votre objectif premier consiste à faire de la maîtrise des savoirs fondamentaux à la fin de la sixième une réalité. Nous ne pouvons que vous en féliciter. Heures de soutien en groupes restreints en sixième assurées par des professeurs des écoles volontaires ; renforcement de la place de la dictée, du calcul mental et de la rédaction tout au long du cycle 3 ; extension du dispositif Devoirs faits – car on ne bénéficie pas toujours de bonnes conditions de travail à la maison : tout cela contribue à une meilleure transition entre l'école et le collège, à une plus grande maîtrise de certains fondamentaux et à la réduction des iné...
Enfin, deux tiers des enseignants estiment que le ministère n'a pas tiré les leçons de l'assassinat de Samuel Paty. Les faits le montrent. La loi de 2004 derrière laquelle se retranche le ministre de l'éducation nationale n'est pas bien appliquée, elle est défiée et bafouée. Quant aux équipes Valeurs de la République, parlez-en aux professeurs et aux chefs d'établissement. Ils vous diront ce qu'ils en pensent. Plusieurs m'ont en tout cas fait part des limites de ce dispositif. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous avez refusé de prendre position sur l'abaya. Vous avez choisi de laisser les chefs d'établissement se débrouiller seuls…
Les différentes académies partagent le même constat et tirent la sonnette d'alarme : le niveau des futurs professeurs des écoles est faible. On parle beaucoup de la baisse du niveau des élèves, ce qu'a rappelé notre collègue, mais les aspirants professeurs ne sont pas en reste. En effet, les correcteurs du concours de recrutement des professeurs des écoles s'inquiètent des lacunes de base en orthographe, en grammaire et en culture générale. Balzac, Dumas et Hugo sont bannis des copies au profit d'illustrations ...
Deux faits viennent l'illustrer. Premièrement, le 2 décembre dernier, une professeure d'hypokhâgne devait emmener sa classe visiter un camp d'exilés près de Calais. De harcèlement en menaces, l'extrême droite a obtenu du rectorat de Lille l'annulation de cette sortie. C'est la liberté pédagogique, fondement de l'école républicaine, qui a été attaquée en son cœur. Ma première question est donc simple : pourquoi le Gouvernement est-il resté silencieux ou, du moins, timide ? Deuxiè...
...erts au Capes de langues régionales, en particulier de breton, un sujet source d'inquiétudes. L'an passé, le nombre de postes offerts au Capes de breton a été réduit de six à quatre et le ministère prévoit une nouvelle baisse cette année. Rappelons que les postes actuellement proposés au Capes permettent tout juste de compenser les départs à la retraite. Or, depuis dix ans, le nombre de postes de professeurs de breton dans les établissements du second degré est resté stable. Je rappelle en outre que la législation a évolué avec la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion. Dans son article 7, ce texte précise que l'éducation nationale se doit de proposer l'enseignement des langues régionales dans les territoires dans lesquels elles sont parl...