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Interventions sur "école"

60 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

Je commencerai, madame la présidente, par vous faire part de mon indignation concernant le sort réservé par cette législature au sujet de l'école. L'application du 49.3 nous a privés d'examiner la mission budgétaire Enseignement scolaire, laquelle représente pas moins de 82 milliards d'euros ; voilà désormais que nous entamons à vingt-trois heures quinze et à 30 députés, alors que nous étions 500 il y a deux heures, ce débat portant sur une question cruciale pour l'avenir de la République et de la nation.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

En effet, la question éducative a toujours été considérée par la République comme l'acmé de son projet. Condorcet, les lois scolaires, la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) ont façonné notre école, jadis l'une des meilleures au monde. Aujourd'hui, la nation s'interroge : que reste-t-il des promesses et des ambitions de l'école républicaine ? Notre système éducatif est-il en mesure de relever les défis des cinquante prochaines années ? La France lui consacre une part importante de sa richesse : presque 7 % du PIB, soit quelque 82 milliards d'euros. Or, paradoxalement, les performances des é...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

…qui a toujours prétendu à une sorte d'hégémonie intellectuelle dans ces matières. Pourtant, son exercice du pouvoir a abouti à une déconstruction méthodique de l'école. Qu'on en juge : la loi du 10 juillet 1989 d'orientation sur l'éducation, dite loi Jospin, place l'élève au centre du système éducatif – affirmation tautologique à première vue, mais fondamentale pour l'épistémologie de l'éducation. L'élève étant supposément, désormais, « l'acteur de son propre apprentissage », c'en était fait de la transmission, fondement de tout acte éducatif.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

...ion des jeunes professeurs, leur a massivement inculqué cette conception insensée. Dans le même temps, l'ascenseur social, le mérite et l'élitisme républicains faisaient également l'objet d'attaques systématiques. L'origine géographique, sociale, voire ethnique de certains élèves devrait, selon le principe de la discrimination positive, déterminer leur admission en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

...le aux 90 000 emplois supprimés par la révision générale des politiques publiques (RGPP). Cet effondrement silencieux a été masqué par une avalanche de réformes jamais achevées, jamais évaluées, abandonnées à chaque changement de ministre : pour s'en convaincre, il n'est que de lire dans Le Monde la dernière tribune de M. Ndiaye, qui découvre soudain, lui aussi, la nécessité de réformer l'école. Monsieur le ministre, vous faites grand cas de l'augmentation de votre budget, vous répétez comme un mantra…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

…que le primaire est prioritaire, vous affirmez défendre la laïcité. Tout cela n'est que poudre aux yeux : l'inflation dévore vos crédits, rien de sérieux n'est entrepris au profit de l'école primaire, et vos actions en faveur de la laïcité sont entachées d'ambiguïté, de procrastination – vous ne voulez manifestement pas vous attaquer au problème. Cependant que le système éducatif se retrouve à bout de souffle, déclassé, voué à des réformes superficielles et sans lendemain, nous n'avons aucune confiance dans votre capacité à restaurer notre école.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

En une période où l'on parle beaucoup de la République – principe, symbole, programme –, vous savez mieux que quiconque, monsieur le ministre, qu'à travers l'histoire de notre pays, elle s'est matérialisée au sein de l'école. L'école constitue le socle de la République ; si celle-ci s'est imposée à la fin du XIXe siècle, c'est grâce à l'énergique initiative qui a permis l'implantation dans nombre de communes d'une école publique au programme éducatif républicain, social, laïque.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

La République n'est faible, aujourd'hui, que parce que son école est attaquée. Durant le précédent quinquennat, un ministre avait lancé dans le débat public le mot « séparatisme ». J'affirme ici que, dans ce pays, il existe bien un séparatisme : le séparatisme scolaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Selon le département, la ville, le quartier, l'école publique, la qualité de l'enseignement ne sont pas les mêmes ; telle est la dégradation du système que pour nos enfants, le fait même d'être scolarisé dans le public influe sur cette qualité. Monsieur le ministre, il vous faudrait prendre à bras-le-corps ce problème évoqué dans certaines de vos interviews : l'école publique subit la rude concurrence de l'école privée !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

…autrement dit, notre école s'est précarisée. Les enseignants, mal rémunérés,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Encore une fois, je sais de quoi je parle : ces lycéens ont besoin d'acquérir la culture générale qui leur permettra de devenir des ouvriers, des techniciens, de grande qualité ! Défendre l'école, c'est défendre la République : pour l'instant, monsieur le ministre, le compte n'y est pas.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Dans le cadre de cette semaine de contrôle de l'Assemblée nationale, le débat de ce soir porte sur l'état de l'école de la République. Nul doute que beaucoup de nos interventions brosseront un panorama de ses difficultés, concernant lesquelles le Parlement est dans son rôle en demandant des comptes à ceux qui en ont la responsabilité. Pour ma part, je n'aborderai qu'un seul point : l'apprentissage de la lecture. Ceux qui me connaissent ne s'étonneront pas de ce choix, compte tenu de mes multiples interventions...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Je commencerai par remercier l'oratrice précédente d'avoir parlé de lecture ; c'est évidemment un sujet important. Je tiens à rappeler en préambule un fait incontournable : l'école évolue continûment. Elle n'est pas déconnectée de la société, comme certains semblent le croire, mais les deux sont parfaitement imbriquées. Elle en est le reflet et même, puisqu'elle reçoit les jeunes qui en feront l'avenir, le cœur battant, l'endroit où l'on peut quasiment prévoir ce que sera la société de demain. L'école s'est démocratisée tout au long du XXe siècle. Les ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

...ées à préparer de nouveaux cours, avec une technologie qui évolue sans cesse – se décourage. Il n'est pas bien vu par la société, pas soutenu, il est payé bien en dessous de la moyenne européenne et reste toujours à former ! Les élèves lui disent : « Prof, on ne fera pas… C'est un sale boulot. » Le tableau n'est pas bien réjouissant mais il reflète la réalité des établissements, là où l'on vit l'école au présent, où l'on est confronté aux sujets bien connus de la laïcité, du harcèlement et des réseaux sociaux sans avoir nécessairement à dire au professeur de s'en occuper. Car l'enseignant sait ce qu'il a à faire. Il sait que sa mission, chevillée au corps, est de transmettre au plus grand nombre les bases nécessaires pour réussir dans la vie en même temps qu'un bagage civique qui permette au m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

On est loin d'une énième réforme du système ou de dispositifs technocratiques imaginés en retard par ceux qui ne sont plus sur les bancs de l'école, mais n'est-ce pas là l'essentiel ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

L'histoire de la République est liée à celle de l'école. Déjà pendant la Révolution française, des voix s'élevaient pour qu'on donne au peuple l'instruction nécessaire à son émancipation. L'état de notre école, qui a jadis fait notre fierté, laisse à désirer et son fonctionnement contribue à creuser les inégalités. Votre gouvernement y contribue, monsieur le ministre, en lançant une cacophonie de réformes qui se contredisent sans cesse ; il n'y a qu'à...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

Un récent rapport de la Défenseure des droits soulignait par exemple que les parents d'enfants en situation de handicap étaient parfois contraints de déscolariser leurs enfants. En tant qu'élue locale et députée, je sais combien il est difficile pour les familles concernées de faire scolariser leurs enfants dans les meilleures conditions. Même pour ceux qui sont accueillis, la vie à l'école est semée d'embûches. Les AESH sont essentielles à ces enfants mais elles sont peu intégrées aux équipes pédagogiques et ne sont pas suffisamment formées. Nous le disons depuis longtemps. Il est temps – en tout cas, j'en suis convaincue – que le secteur médico-social devienne un moteur de la formation des AESH et un partenaire de projet avec l'éducation nationale, pour aider les professionnels. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Carel :

Il nous est proposé de débattre sur l'état de l'école en France. Enseignante en collège depuis trente ans, je n'ai pas attendu ce soir pour mesurer, à la lumière de mon expérience, les aspects positifs de l'enseignement à la française. La joie de transmettre aux générations futures, l'idée d'accomplir une mission importante pour l'avenir des élèves ont toujours été mes moteurs. Au fil des ans, l'école a réduit la part d'élèves sortant précocement d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Carel :

Une société qui avance et qui va bien le doit à sa jeunesse. Et comme la construction d'un jeune passe par l'instruction, nous devons redonner à l'école sa valeur républicaine et salvatrice. L'éducation doit être le cœur battant de la nation.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancesca Pasquini :

Chers collègues de la minorité présidentielle, vous avez, avec le Gouvernement, votre part de responsabilité : lors de l'examen du projet de loi de finances, vous avez sciemment modifié l'ordre du jour pour éviter un débat sur l'école de la République. Mais saisissons l'occasion qui nous est offerte pour rappeler que la situation est grave. Comme de nombreux autres services publics, l'école souffre d'un manque chronique d'investissement et de considération. Plus encore que d'autres services publics, elle fait face à trois périls. Le premier consisterait à retenir des solutions réactionnaires et passéistes. J'en veux pour pre...