L’Europe avait « oublié que l’Histoire est tragique » ([1]). Nous, Européens, avons vécu, depuis la chute du mur de Berlin, dans l’illusion de la « fin de l’Histoire » ([2]). Dans un monde voué à être pacifié par le triomphe annoncé de la démocratie libérale et de « la mondialisation heureuse » ([3]), l’Europe s’est crue fondée à abandonner la puissance militaire sur l’autel du soft power. « La norme sans la force » ([4]), soit une puissance fondée sur les seules vertus du marché et du droit, tel a été le credo de l’Europe durant ces dernières décennies.
C’est dans ce contexte que les Gouvernements européens, saisissant l’opportunité des « dividendes de la paix », ont réduit drastiquement leur effort de défense.
La tutelle américaine, conséquence du renoncement des Européens à assumer leur sécurité collective, était jugée d’autant moins problématique que la menace sécuritaire paraissait faible voire...
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur ce rapport d'information.