Les amendements de Anne Stambach-Terrenoir pour ce dossier
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D'abord, je tiens à vous faire part de mon émotion de prendre la parole devant vous, en ce moment historique, pour défendre l'abolition de la corrida. Samedi dernier, lors d'une manifestation en soutien à cette proposition de loi, j'ai entendu le témoignage d'une petite fille.
Elle disait son incompréhension devant ce spectacle de douleur sans nom qu'est la corrida ; elle formait le vœu que les adultes écoutent parfois davantage le bon sens des enfants. Je ne vous cache pas qu'elle m'a rappelé une autre petite fille, qui ne comprenait pas non plus que son pays permette tant d'inhumanité dans les arènes, tant de viol...
Ce jour est arrivé. Enfin, l'abolition de la corrida est discutée dans l'hémicycle ; enfin, nous avons l'occasion, ensemble, de réparer ce qui n'est rien d'autre qu'une erreur tragique de notre droit. En 1853, l'empereur Napoléon III, pour les beaux yeux de son épouse Eugénie, a importé la corrida d'Espagne, au mépris de la loi de notre pays. E...
C'était la loi Grammont, du nom de ce général qui s'était ému des mauvais traitements imposés aux chevaux dans les rues de Paris. Elle interdisait tout acte de cruauté envers un animal domestique en public. La corrida a donc toujours été illégale
mais on l'a laissée prospérer pour complaire à la couronne impériale, à tel point qu'au lieu de sévir, de faire appliquer la loi, comme la raison le commandait, on a fini cent ans plus tard par adapter la loi au crime, en accordant une dérogation pour la corrida. Il est donc encore possible de torturer un animal en France dès lors qu'il s'agit ...
Pendant la corrida, le taureau est transpercé de part en part, d'abord par la pique du picador, puis par les banderilles, qui portent un joli nom ensoleillé mais sont en fait des harpons qui s'agrippent dans la chair. Puis viennent les épées, enfin le couteau pour le coup de grâce – je devrais plutôt dire les coups de grâce puisque, bien souven...
L'animal vacille, tremble, aveuglé par le sang, il tombe, puis se relève dans la douleur, parfois même il vomit du sang. Qui peut dire sans ciller qu'il ne souffre pas ? S'il en était besoin, l'Ordre national des vétérinaires l'a de toute façon affirmé sans hésitation, dans un rapport paru en 2015 : oui, le taureau souffre pendant la corrida. N...
Mes chers collègues, je vais maintenant vous demander un petit effort d'imagination. Regardez-le, ce taureau. C'est la fin du tercio, il a subi tous les coups, il gît sur le sable, espérant le couteau final, pour que ses souffrances cessent. Maintenant ce n'est plus un taureau, c'est votre chien.
Vous le voyez, agonisant, terrorisé, ensanglanté, avec les banderilles plantées dans le dos, ne comprenant pas pourquoi la main de l'homme l'a frappé, levant vers vous ses yeux implorants, demandant grâce ?
Comprenez-vous maintenant le problème, l'erreur fondamentale ? Comment accepter pour un taureau ce que tout le monde, instinctivement, trouve insupportable pour un chien ?
Collègues du groupe Renaissance, l'an dernier, presque à la même date, vous votiez fièrement une loi visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes. « Conforter le lien entre les animaux et les hommes » : c'est bien de cela qu'il s'agit. Nous parlons de notre lien aux animaux, au vivant. Sel...
Mais désormais nous le savons : il faut en finir avec ce comportement dominateur et destructeur. Nous appartenons tous au même monde du vivant ; nous partageons avec les animaux le seul écosystème qui nous soit vivable – nos destins sont liés. En outre, nous avons déjà tranché cette question. Le code pénal est formel : il est interdit de faire...
Mais le même comportement, aux dépens d'un taureau, au sein d'une arène dans le Sud de la France, serait sans conséquences ? Comme le dit une célèbre chanson : « Est-ce que ce monde est sérieux ? »
On ne peut pas, on ne peut plus se draper dans l'idée de tradition pour défendre cela. Les traditions ne sont pas immuables, elles évoluent avec les sociétés et c'est heureux. Il fut un temps où les Français aimaient à assister aux exécutions publiques : c'était un divertissement familial prisé. Je ne pense pas que quiconque ici pleure ce temps...
Nous ne sommes plus au XIX
Enfin, chers collègues du sud, dont je suis : soyez raisonnables ! Vous le savez, la féria n'est absolument plus synonyme de corrida.
Mettre fin à la violence dans les arènes ne sonnera pas la fin de la fête : nous continuerons à danser au son des bandas, à chanter « Paquito chocolatero » ou « Les fêtes de Mauléon » à tue-tête.
Les jeux, les festivités, les tournois en tout genre continueront de nous égayer, et la joie, la sangria et la convivialité seront toujours de la partie.
Mais, comme pour l'immense majorité des Français qui désormais viennent aux férias pour la fête en elle-même, sans jamais mettre un pied dans l'arène, il ne sera simplement plus question de nous amuser « autour d'une tombe ». Aujourd'hui, ensemble, nous pouvons aller résolument dans le sens de l'histoire. Toutefois, certains de nos collègues ...
Les députés du groupe Rassemblement national en ont déposé 373 ; ils se font pourtant passer pour des défenseurs des animaux.