Les amendements de Andrée Taurinya pour ce dossier
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La folie, c'est faire toujours la même chose et s'attendre à un résultat différent. En voici un bel exemple : pour lutter contre la récidive en 2023, la minorité présidentielle propose de rétablir les peines planchers sous les applaudissements du Rassemblement national.
Madame la rapporteure, j'ai cru comprendre que votre proposition de loi faisait grincer des dents, depuis les rangs de votre intergroupe politique jusque dans les bureaux du ministère de la justice. Expliquez-moi ceci : qui sort son code pénal pour vérifier le quantum de la peine encourue avant de commettre une infraction ?
Non, les peines planchers n'ont jamais eu aucun effet sur la récidive ou sur le passage à l'acte d'une manière générale. Mais vous, vous proposez de les rétablir. Lorsqu'elles sont introduites par Rachida Dati dans le cadre de la loi du 10 août 2007, les peines planchers ont pour effet d'augmenter la durée d'enfermement des personnes écrouées, ...
Les prisons se remplissent à tel point que le gouvernement Fillon doit, un an plus tard, faire adopter une loi sur les aménagements de peine.
En 2014, ce dispositif disparaît enfin. Il égratignait le principe constitutionnel d'individualisation de la peine, consacré par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Je vous le rappelle, dans un État de droit, la peine et ses modalités d'exécution répondent au niveau de gravité des faits sanctionnés ; elles doivent être a...
Vous ne tenez pas compte des heures tardives auxquelles s'achèvent les audiences, surtout dans le cadre des comparutions immédiates. Par son automaticité, ce texte casse la logique de l'individualisation de la peine. C'est une véritable méconnaissance du travail des Spip.
Vous fixez des objectifs irréalisables à l'administration pénitentiaire. Dans ce contexte, vous ne vous donnez ni les effectifs, ni les moyens, ni le temps pour prévenir la récidive. Difficile de traiter d'un sujet aussi sérieux lorsque votre vision est obstruée par des œillères dogmatiques ! Car tel est bien votre problème : vous vivez dans u...
…en refusant d'affronter le réel, qui vous insupporte : celui d'une densité carcérale hallucinante, qui n'en finit plus d'augmenter ;
celui, en prison, d'un manque d'accès au travail, à la formation professionnelle, à la santé, à la culture, à l'hygiène et à l'intimité ; celui du taux de suicide des détenus et des conditions de travail toujours plus insupportables des surveillants, qui doivent supporter les défaillances de nos politiques publiques en matière de santé mentale....
Vous voulez vraiment mieux lutter contre la récidive ? Commencez par introduire un mécanisme pérenne de régulation carcérale, que la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté appelle de ses vœux. Luttez contre les conditions de détention indignes dans nos prisons. Luttez contre les sorties sèches en écoutant les recommandations des...
Allégez le fardeau de nos surveillants en sous-effectif, confrontés au quotidien à la perte de sens, dans leurs locaux vétustes. Ce serait un bon début !
Rien, aucune étude, aucun rapport ne permet d'affirmer l'efficacité des peines minimales, c'est-à-dire planchers, introduites en 2008 par Sarkozy, comme cela a été rappelé plusieurs fois ce matin.
Plusieurs études internationales prouvent même le contraire. L'avocat général à la Cour de cassation avait rendu un bilan sévère de ce dispositif, qui avait conduit à revenir sur cette mesure en 2014. Pourquoi, neuf ans plus tard, faudrait-il rétablir les peines planchers, alors que nous savons qu'elles n'ont aucun effet dissuasif ? Elles ont e...
…comme vient de le faire le député Léaument. L'alinéa 3 de l'article 1er commence par un « toutefois » auquel cet amendement vise à substituer l'expression « par exception », ce qui limite encore plus le pouvoir des juges.