Publié le 24 mars 2023 par : M. Caron.
A partir du 1er septembre 2023, et sans préjudice de la répartition de leurs compétences, les collectivités proposent aux ménages des formations culinaires, sous la forme d’ateliers pratiques, leur permettant d’acquérir des connaissances théoriques et pratiques relatives à l’introduction de nouvelles pratiques alimentaires plus saines, moins carnée et plus végétalisée.
Cet amendement vise à concrétiser les objectifs mis en avant par les scientifiques de diminution de la consommation de viande, qui contribue en grande part aux émissions de gaz à effet de serre (GES).
Le rapport des scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) concernant le changement climatique et les terres, publié le 8 août, l’avait confirmé avec force : la chaîne alimentaire pèse pour environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre, et la consommation de viande en est un des principaux contributeurs, en raison notamment des terres déforestées pour l’élevage ou l’alimentation du bétail et des rejets de méthane.
L’agriculture est en effet le deuxième poste d’émissions de GES de la France (19 % du total national et 85 MtCO2 eq. émis en 2019). L’élevage (fermentation entérique et gestion des déjections) est la source de 68 % des émissions nationales de méthane.
Par ailleurs, la transition vers une agriculture plus végétale coûterait également moins cher. Dans le cadre d’une étude menée par l’un des partenaires du projet TRUE, le Trinity College de Dublin, des chercheurs ont classé les légumineuses en fonction de leur coût environnemental de production (en tenant compte des émissions de gaz à effet de serre, de la pollution des eaux souterraines et de l’occupation des sols) et de leur teneur en nutriments.
Seule une transformation profonde et durable de nos habitudes alimentaires pourra contribuer à une baisse durable de nos émissions de GES, et cela passe d’abord par la pédagogie et l’apprentissage. Les Français ne sont pas suffisamment renseignés et accompagnés dans la transition vers une alimentation moins carnée. C’est pourquoi les collectivités, selon leur niveau de compétences, peuvent utilement prendre en charge l’accompagnement des ménages en leur proposant des ateliers pratiques, qui leur permettent d’acquérir des compétences théoriques et pratiques sur les apports nutritionnels d’un régime moins carné, plus riche en légumineuses et en céréales. Ces ateliers viseront également à apprendre aux Français à composer des menus équilibrés sans viande ni poisson, voire sans produits animaliers, et à enrichir leurs connaissances en termes de techniques culinaires liées à la végétalisation de l’alimentation.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.