Publié le 2 février 2023 par : M. Quatennens.
Dans un délai de six mois à compter de la promulgation du présent texte, le Gouvernement présente au Parlement un rapport sur les effets du plein emploi sur les caisses de notre système de retraite.
Le gouvernement justifie le recul de l’âge de départ à la retraite par la nécessité de faire des économies pour équilibrer le système de retraite.
En réalité les dépenses de retraites sont contrôlées : de 13,8% du PIB en 2021 elles vont dépasser 14% jusqu’à début 2030 avant de refluer progressivement, à 13,7% d’ici 2070. Le Conseil d’orientation des retraites juge même que les résultats de ses calculs ne « valident pas le bien-fondé des discours qui mettent avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses »
Notre système de retraites n’est donc menacé, ni à court, ni à moyen, ni à long terme. D’autant plus que cette réforme n’aura des effets que très limités : à peine 3 milliards d’euros d’économies à horizon 2030. C’est moins que ce dont nous prive chaque année la suppression de l’ISF voulue par Emmanuel Macron.
En outre de nombreuses sources de financement existent pour, non seulement assurer l’équilibre du système, mais aussi financer des mesures fortes comme la retraite à 60 avec 40 annuités, une pension minimale au SMIC pour une carrière complète et un minimum vieillesse équivalent au seuil de pauvreté.
Augmenter le volume de salaires versés permet aussi d’en augmenter la part dans la richesse nationale. Une stratégie de planification écologique subordonnée à la règle verte (ne pas prendre d’avantage à la nature qu’elle ne peut reconstituer) constitue l’instrument majeur de création d’emplois. Par exemple, atteindre 100% d’énergies renouvelables à horizon 2050 nécessite la création de 400 000 emplois. Transformer notre modèle agricole pour passer d’un modèle intensif en chimie à l’agriculture paysanne relocalisée, intensive en emplois et plus respectueuse de l’environnement requiert 200 à 300 000 nouveaux emplois paysans. La mise en place d’un plan pour une économie de la mer repose sur 200 000 emplois nouveaux.
Autant de cotisations supplémentaires pour financer les retraites à court terme : 100 000 emplois créés, c’est 1,3 milliard d’euros de cotisations.
De plus, le temps partiel subi, le chômage et le sous-emploi nous privent des talents professionnels susceptibles de ramener à l’équilibre financier nos régimes de Sécurité sociale. Actuellement, 1 million d’employés gagnent moins de 855 € par mois avec leur emploi. Les porter au SMIC rapporterait à court-terme des centaines de millions d’euros supplémentaires et permettant de reprendre une part de la richesse produite aux actionnaires.
Cet amendement vise à confirmer cette hypothèse et à engager le gouvernement à tout mettre en œuvre pour atteindre le plein emploi.
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