Publié le 7 décembre 2022 par : M. Guy Bricout, M. Taupiac, M. Castellani, M. Morel-À-L'Huissier, M. Naegelen.
Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | - |
Enseignement scolaire public du premier degré | 0 | 0 |
Enseignement scolaire public du second degré | 0 | 0 |
Vie de l'élève | 0 | 0 |
Enseignement privé du premier et du second degrés | 0 | 2 000 000 |
Soutien de la politique de l'éducation nationale | 0 | 0 |
Enseignement technique agricole | 2 000 000 | 0 |
TOTAUX | 2 000 000 | 2 000 000 |
SOLDE | 0 |
Cet amendement vise la création de Brevets de Technicien Supérieur Agricole (BTSA) en
agroforesterie.
L'agroforesterie est une technique qui associe les arbres à la production agricole (culture et élevage)
au sein d'une parcelle agricole. Cette technique ancestrale se pratique par la plantation de haies
autour de la parcelle, ou de manière intraparcellaire, c'est-à-dire par la plantation d'arbres en
alignement. L'objectif est à la fois économique et écologique.
En effet, l'agroforesterie permet d'améliorer les rendements agricoles de manière significative, elle
lutte contre l'érosion des sols, elle permet la production de bois et donc de diversifier les revenus
d'une exploitation. Les arbres servent également d'abris pour les animaux, limitent le ruissellement et
contribuent à la préservation des paysages.
Pourtant, depuis 1950, 70% des haies ont disparu des bocages français. Désormais la France ne
compte plus qu’environ 750 000 km de haies sur son territoire et plus de 11 000 km de haies
continuent d’être détruits chaque année.
Aujourd’hui, l’importance de la présence des haies et des arbres au sein des systèmes agricoles est
de plus en plus reconnue. En témoignent par exemple le Plan national du développement pour
l’agroforesterie ainsi que le programme « Plantons des haies » du Plan de relance de la France qui
prévoit de replanter 7000 km de haies sur la période 2021-2022. Cependant, les différentes mesures
paraissent insuffisantes au vu des enjeux liés au changement climatique, à la perte de biodiversité,
aux diverses pollutions et à la fragilité des systèmes agricoles. Il faudrait replanter 25 000 km de
haies par an pour à peine reconstituer en 2050 les 1,5 millions de km de haies françaises initiales.
Le développement de l’agroforesterie sur le territoire français ne peut se réaliser que par la
formation des agricultrices et des agriculteurs, ainsi que grâce à l’aide de conseillers
techniques.
Afin d’augmenter le nombre de conseillers et conseillères agroforestiers au sein des chambres
d’agriculture, la création de nouvelles formations en agroforesterie est nécessaire. Alors qu’il existe
des formations en gestion forestière, les formations spécifiques à l’agroforesterie sont
inexistantes. Ainsi, au minimum un programme de BTSA formant au métier de technicien.ne
en agroforesterie doit être proposé dans chaque région.
Cet amendement propose donc la création de 15 nouvelles formations BTSA en agroforesterie.
Le coût pour l’Etat pour financer ces nouvelles formations en 2023 est estimé à 2M€.
Pour répondre à cet objectif et respecter les règles de la LOLF, le présent amendement transfère
donc, en AE et en CP, 2 000 000 euros depuis l'action 4 "Enseignement général et technologique en
lycée" du programme n°139 "Enseignement privé du premier et du second degrés” vers l’action 4
"Mise en œuvre de l'enseignement agricole dans les territoires" du programme n°143 "Enseignement
technique agricole". Nous souhaitons que le gouvernement lève le gage.
Cet amendement est issu d’une proposition de Déclic.
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