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Motion de rejet préalable (projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027) — Texte n° 530

Amendement N° CF77 (Irrecevable)

Publié le 21 septembre 2023 par : M. Philippe Brun, M. Baptiste, M. Mickaël Bouloux, Mme Pires Beaune, Mme Rabault, les membres du groupe Socialistes et apparentés.

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Compléter cet article par un III, ainsi rédigé :

III. - L'article L. 241-2-1 du code de la sécurité sociale est abrogé au 1er septembre 2027, sauf si, avant cette date, ce dispositif a fait l'objet d'une évaluation, présentée par le Gouvernement au Parlement, des principales caractéristiques de ses bénéficiaires, qui précise son efficacité et son coût.

Exposé sommaire :

Cet amendement des députés Socialistes et apparentés vise à inverser la logique d'évaluation des niches fiscales. Pour cela, il est proposé de prévoir dès aujourd'hui l'abrogation dans 4 ans des niches fiscales à évaluer (ici, la réduction de 6 points du taux de cotisations maladies pour les salaires inférieurs à 2,5 SMIC), sauf à ce qu'un rapport d'évaluation soit rendu dans l'intervalle.

La logique actuelle d'évaluation des niches fiscales et sociales, qui consiste à inscrire le principe de l'évaluation, mais sans prévoir d'effet si celle-ci n'a pas lieu, ne fonctionne pas. La note de juillet 2023 de la Cour des comptes souligne ainsi que la dernière évaluation systématique des niches fiscales et sociales date d'il y a plus de dix ans. Depuis 2020, seules trois niches ont été évaluées sur les 70 prévues dans le programme d'évaluation, et sur les plus de 460 niches existantes.

De la même manière, le principe de bornage dans le temps des niches est également insuffisant : sur les 82 niches crées depuis 2018, 44 ne sont pas bornées dans le temps, en violation de la loi de programmation 2018-2022.

C'est pourquoi il faut inverser cette logique en prévoyant dès maintenant une abrogation future, qui peut être suspendue par la remise d'un rapport d'évaluation. Similairement à notre série d'amendements sur l'article 7, nous le proposons ici pour les niches sociales les plus couteuses : réduction de 6 points du taux de cotisations maladies pour les salaires inférieurs à 2,5 SMIC (cout annuel d'environ 22 milliards d'euros), réduction de 1,8 point du taux de cotisations famille pour les salaires inférieurs à 3,5 SMIC (8 milliards), défiscalisation et désocialisation des heures supplémentaires (1,9 milliard).

Ces rapports devront intégrer toutes les évaluations indépendantes existantes, et analyser également les impacts économiques, sociaux et environnementaux de ces niches, en plus de leurs conséquences sur les finances publiques. Ils pourront également présenter les améliorations ou les alternatives possibles, notamment celle consistant à plafonner, par exemple à 1,6 SMIC au lieu de 2,5, les salaires concernés.

Un délai de 4 ans devrait être largement suffisant pour produire une telle évaluation.

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