Publié le 16 octobre 2022 par : M. Bazin.
Le premier alinéa du II de l’article L. 162‑12‑22 du code de la sécurité sociale est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ce contrat collectif pour les soins visuels peut également être conclu avec les cabinets médicaux libéraux regroupant au moins deux ophtalmologistes et créant un site secondaire d’exercice situé dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou par des difficultés d’accès aux soins conformément au 1° de l’article L. 1434‐4 du code de la santé publique. »
La filière visuelle est confrontée à une stagnation du nombre d’ophtalmologistes, une répartition inégale des professionnels de la filière sur le territoire (ophtalmologues et encore plus orthoptistes) et une augmentation du volume des soins pour les affections visuelles chroniques en lien avec l’accroissement et le vieillissement de la population.
Cette situation génère des difficultés d’accès aux soins plus importantes pour les 19% de la population vivant en dehors des grandes aires urbaines (source INSEE).
Le rapport IGAS-IGESR « La filière visuelle : modes d’exercice, pratiques professionnelles et formations » publié en septembre 2020 prévoit dans sa recommandation n°8 d’ Attribuer une aide à l’investissement pour l’ouverture de cabinets secondaires en zones sous-dotées. Un nouveau zonage médecin a été validé par les ARS en 2022 pour rendre éligibles aux aides les territoires les moins pourvus en médecins généralistes et spécialistes.
Pour améliorer la répartition des soins ophtalmologiques sur les territoires peu urbanisés, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 a mis en place un contrat pour les soins visuels à destination des structures d’exercice pluri-professionnelles (maison de santé ou centre de santé), avec pour objectif d’y implanter une offre de soins visuels (orthoptiste ou ophtalmologiste). Le bilan est décevant ; d’après la mission IGAS-IGESR, au 31 août 2019, il y avait en tout et pour tout cinq contrats collectifs pour les soins visuels signés.
Il serait pertinent et efficace, comme le souligne le rapport IGAS-IGESR de soutenir la création de sites secondaires d’ophtalmologie libérale ou la transformation de cabinets existants, dont l’ophtalmologiste part en retraite sans successeur. Pour améliorer la répartition territoriale de l’offre médicale, des mesures vigoureuses doivent être prises. Ces sites secondaires d’exercice avec des orthoptistes agissant sur protocoles de délégation et un roulement d’ophtalmologistes présents sur place pour les patients dont l’état pathologique dépasse le cadre de ces protocoles, sont un modèle qui commence à se développer et qu’il est nécessaire d’encourager. Ils permettent aussi le développement de protocoles de téléexpertise entre orthoptistes et ophtalmologistes, comme recommandé aussi par ce même rapport IGAS-IGAESR. Cela offre une offre pérenne et complète d’accès aux soins visuels à la population de ces zones sous-dotées. Il est par conséquent logique, efficace et nécessaire d’étendre le dispositif du contrat collectif à la création de ces sites secondaires libéraux d’ophtalmologie, bien équipés, où les patients viendront naturellement. Ces sites secondaires éviteront aux patients des zones sous-dotées de faire des longs trajets vers les grandes agglomérations, souvent au moyen de transports sanitaires coûteux (VSL, taxis, ambulances) pour les finances de l’Assurance Maladie. La prise en charge plus précoce sera aussi source d’économie.
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