Publié le 11 octobre 2023 par : M. Guedj, M. Aviragnet, M. Califer, M. Delaporte.
La section 2 du chapitre V du titre II du livre Ier de la cinquième partie du code de la santé publique est complétée par un article L. 5125-5-2 ainsi rédigé :
« Art. L. 5125-5-2. – Toute opération de restructuration du réseau officinal réalisée au sein d’une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou par des difficultés dans l’accès aux soins au sens du 1° de l’article L. 1434‐4 à l’initiative d’un ou plusieurs pharmaciens ou sociétés de pharmaciens et donnant lieu à l’indemnisation de la cessation définitive d’activité d’une ou plusieurs officines doit faire l’objet d’un avis préalable du directeur général de l’agence régionale de santé, après consultation des syndicats représentatifs de la profession au sens de l’article L. 162-33 du code de la sécurité sociale, du conseil de l’ordre des pharmaciens territorialement compétent et du conseil territorial de santé.
Cet amendement des députés socialistes et apparentés vise à encadrer la concentration des officines de pharmacie.
Dans un rapport publié en 2016, l’IGF et l’IGAS relevaient que « près de la moitié des fermetures d’officines sont (...) le résultat d’initiatives de pharmaciens désirant restructurer l’offre locale via des regroupements et rachats fermetures ». La situation s’est encore aggravée depuis. Le rachat de petites officines par des pharmacies de plus grande taille qui les liquident ensuite se poursuit et constitue un réel problème, conduisant à l’existence de zones où l’offre d’officines se raréfie,
pénalisant les habitants des territoires ruraux ainsi que les communes rurales.
Bien qu’il ne soit pas possible ni souhaitable d’interdire a priori tout rachat de petites officines par de plus importantes, et même s’il peut exister des raisons légitimes de placer en liquidation ces structures peu après leur rachat à des fins de restructuration notamment, il paraît indispensable de mieux réguler ce phénomène compte tenu du contexte actuel de difficultés et d’inégalités d’accès aux soins et aux médicaments. Il reste essentiel d’assurer la présence de pharmaciens d’officine sur tout le territoire, puisqu’ils participent, entre autres, aux soins de premier recours ainsi qu’à la
mission de service public de la permanence des soins.
Cet amendement a donc également pour but de lancer l’alerte sur ce problème grandissant, qui appauvrit l’accès aux soins et aux médicaments, en particulier dans les territoires ruraux et les autres déserts médicaux.
Cet amendement est une reprise de l'excellent amendement du groupe de travail transpartisan piloté par notre collègue Guillaume Garot.
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