Publié le 12 octobre 2023 par : M. Taché, Mme Sebaihi.
Au I de l’article 43 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre
système de santé, les mots « A titre expérimental et au plus tard jusqu'au 31 décembre
2025, » sont supprimés. Au deuxième alinéa, les mots « L'expérimentation porte sur » sont
remplacés par « Les haltes “soins addictions” sont situés dans ».
Dans la suite de l’article 22, il est proposé d’inscrire dans le droit commun le dispositif des
haltes “soins addictions”, anciennement dénommées « salles de consommation à
moindre risque » : l’expérimentation de ces dispositifs de réduction des risques a été
autorisée en France par la loi de modernisation du système de santé de 2016. Des
consommateurs de drogues y sont accueillis pour consommer des produits dans des
conditions d’hygiène qui réduisent les risques pour leur santé et ils peuvent y bénéficier
d’un accompagnement sanitaire (consultations avec un médecin ou un infirmier,
réorientation vers des services d’addictologie ou de psychiatrie…) et social (questions
administratives, d’hébergement, de logement, de justice, etc.). Deux salles sont
actuellement ouvertes, l’une à Paris et l’autre à Strasbourg, et ont fait l’objet d’une
évaluation scientifique indépendante (Cohorte pour l’évaluation des facteurs structurels et
individuels de l’usage de drogues, Inserm, mai 2021) démontrant que :
• les usagers des haltes “soins addictions” sont moins susceptibles que les autres de
déclarer des pratiques à risques d’infection par le VIH ou l’hépatite C, d’abcès, de faire
une surdose, d’aller aux urgences, de consommer (par injection, notamment) dans
l’espace public et de commettre des délits.
• les haltes “soins addictions” permettent d’économiser 11 millions d’euros sur 10
ans sur les coûts médicaux chez les usagers fréquentant ces dispositifs.
• le nombre de seringues abandonnées dans l’espace public aux alentours des
haltes a été divisé par 3 depuis leur implantation de la salle de consommation
parisienne.
• la proportion de délits commis par des usagers d’une salle de consommation est
« significativement moins importante » que celle des non-utilisateurs.
À la lumière de ces résultats scientifiques datant de 2021, le maintien du dispositif des
haltes “soins addictions” en phase expérimentale n’a plus lieu d’être ; elles se doivent
d’être inscrites dans le droit commun.
Amendement de la Fédération Addiction
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