Ce site présente les travaux des députés de la précédente législature.
NosDéputés.fr reviendra d'ici quelques mois avec une nouvelle version pour les députés élus en 2024.

Motions de censure — Texte n° 1682

Amendement N° 352 (Irrecevable)

Publié le 12 octobre 2023 par : Mme Anthoine.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia 

Le premier alinéa de l’article L. 312‑8 du code de l’action sociale et des familles est complété par une phrase ainsi rédigée : « Le coût de ces évaluations est compensé pour les établissements sociaux et médicosociaux par leur autorité de tarification. »

Exposé sommaire :

En février 2023, l’Uniopss a coordonné un courrier commun, signé par 27 associations des secteur sanitaire, social et médico-social, pour demander à la Première Ministre Elisabeth Borne que les surcoûts pour les ESMS entraînés par la réforme de leur évaluation soient compensés. Cette lettre, restée sans réponse, a été rendue publique et reprise à de nombreuses reprises.
En effet, les nouvelles modalités d’évaluation entraînent une augmentation des coûts pour les ESMS, du fait des nouvelles exigences en matière de professionnalisme et d’indépendance des évaluateurs induites par la réforme. Elles impliquent une mobilisation des professionnels des ESSMS sur une durée plus importante (temps allongé des évaluateurs sur place, multiplication des entretiens, nécessité pour les professionnels de s’approprier le nouveau référentiel…), et à un rythme plus soutenu (les évaluations ayant désormais lieu tous les 5 ans).

De plus, la restructuration du marché des organismes évaluateurs implique un coût moyen plus élevé, puisque le nombre d’organismes évaluateurs a diminué du fait du double système d’accréditation par le COFRAC et d’habilitation par la HAS. Ces craintes sont aujourd’hui confirmées par les premiers retours que nous avons des acteurs de terrain, qui reçoivent des propositions plus onéreuses de la part des organismes évaluateurs externes. Dans l’ancien cadre réglementaire, les évaluations externes coûtaient en moyenne 8 000 euros en fonction de la taille de l’ESSMS et d’un éventuel contrat cadre (le dernier bilan ANESM fin 2014 indiquait des prix moyens TTC variant entre 3 519,60 euros correspondant à 3,7 journées/personne pour un SAAD et 7 718,50 euros correspondant à 7,3 journées/personne pour un EHPAD), tandis que les premiers retours de terrain nous indiquent un montant des prix de journées pouvant aller jusqu’à 1 700 euros (HT) par jour, cette estimation restant à être affinée dans les mois à venir.

Aussi, alors que dans le passé, des crédits non renouvelables pouvaient être mobilisés pour compenser les surcoûts liés aux évaluations, cela n’est à ce jour pas une solution envisagée par l’État. Ainsi, un amendement à l’article 32 du PLFSS pour 2023 prévoyant que la charge financière des évaluations soit intégrée au CPOM avait été adopté au Sénat, mais celui-ci n’a pas été retenu par le gouvernement.

Sans mesures de compensation, les ESSMS seront dans l’obligation d'assumer des frais supplémentaires, au détriment d’autres postes de dépenses. In fine, c’est l’amélioration de la qualité de service visée par la réforme de l’évaluation qui risque d’être remise en question, les surcoûts pouvant induire de manière indirecte une dégradation des prestations proposées aux personnes accueillies et accompagnées.

Nous souhaitons par ailleurs rappeler que les difficultés financières rencontrées par de nombreux ESSMS sont déjà d’une très grande ampleur dans le contexte inflationniste actuel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.