Amendement N° 590C (Sort indéfini)

Transférer 1 000 euros du programme 144 – Environnement et prospective de la politique de défense de l'action 08 – Relations internationales et diplomatie de défense vers le programme 178 – Préparation et emploi des forces de l'action 01 – Planification des moyens et conduite des opérations

Amendement d'appel.

Nous avons fait le choix d'être une armée de pointe - et c'est une bonne chose - capable d’intervenir partout.
Cependant, à l'heure où les conflits s'inscrivent dans de nouveaux paradigmes et où notre armée est "échantillonnaire", se pose la question de notre autonomie et de notre capacité à faire face à nos anciens et nouveaux ennemis.

En mars 2023, lors de l'audition au Sénat du directeur de l’Ifri Thomas Gomart et du directeur adjoint de la FRS Bruno Tertrais, la question de l'armée "échantillonnaire" a été abordée au regard des nouveaux enjeux géopolitiques que nous connaissons et qui sont de nouvelles priorités.

Thomas Gomart se demandait si les forces françaises parviendront à sortir du piège de l'"armée échantillonnaire" présente sur tous les segments mais avec peu d’équipements, de munitions et de stocks pour durer ? Les chercheurs n’y croyaient pas. "Avoir une armée au format complet implique en effet de disposer d'une armée échantillonnaire, estime Thomas Gomart. L'alternative serait d'adopter la "stratégie intégrée" choisie par le Royaume-Uni. Ce pays a décidé de sacrifier son armée de terre, ce qui explique qu'il ait pu soutenir aussi rapidement l'Ukraine en matériels. À titre personnel, je ne pense pas que ce soit un chemin souhaitable pour la France. Nous devons chercher la cohérence, plus encore que le format complet, et surtout essayer de gagner en profondeur."

Un avis partagé par Bruno Tertrais. "L'échantillonnage a ses vertus et l'importance réside dans la cohérence, estime le directeur adjoint de la FRS. L'abandon de capacités n'est pas une option pour la France. Après l'avoir coupé, un bras ne repousse pas."

Si ces deux chercheurs semblent s'accorder sur le format de notre armée, le choix de la qualité sur la quantité a pourtant vite montré ses limites intrinsèques au cours de l’histoire, ainsi que nous l’a enseigné la Seconde Guerre mondiale…

Dès lors, si la France continue de faire le choix d'une armée "échantillonnaire", quelle est la stratégie du Gouvernement au regard des différents conflits qui éclatent dans le monde et qui pour certains induisent ou peuvent induire un positionnement clair de la France ? En d'autres termes, comment la France compte- t-elle compenser le modèle de son armée pour non seulement assurer le sécurité des Français sur son sol mais aussi être capable de se déployer sur les différents théâtres d'opération ?