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Accès à une alimentation saine — Texte n° 1019

Amendement N° 83 (Irrecevable)

Publié le 3 avril 2023 par : M. Caron.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia 

Texte de loi N° 1019

Après l'article 1er

I. – L’article L. 266‑1 du code de l’action sociale et des familles est ainsi modifié :

1° Au début du premier alinéa, est insérée la référence : « I. – » ;

2° Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :

« II. Une cotisation au titre de la sécurité sociale alimentaire est instaurée, selon un barème progressif. Elle donne lieu à un crédit d’impôt pour tous les ménages selon le revenu fiscal de référence et la composition du ménage. »
« III. – Un décret en Conseil d’État détermine les modalités d’application du présent article. »

Exposé sommaire :

Cet amendement vise à faire de l’article L266‑1 du Code de l’action sociale et des familles une réalité. L’article dispose en effet que « la lutte contre la précarité alimentaire vise à favoriser l’accès à une alimentation sûre, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante aux personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale ». La mise en œuvre d’une sécurité sociale de l’alimentation répond exactement à ces objectifs, en instaurant un système d’accès des ménages précaires à une alimentation saine, sans impacter les ressources des ménages, dans un contexte d’inflation et de difficultés économiques.
Alors que l’insécurité alimentaire concernait déjà 12 % des adultes en 2015 (chiffres Inca3, 2017), l’inflation sur les produits alimentaires fragilisent désormais la situation de millions de personnes, avec des conséquences non négligeables sur la santé. Dans ce contexte, de plus en plus de Français sont contraints de rogner sur les dépenses liées à l’alimentation, qui constituent souvent une variable d’ajustement en cas de difficultés budgétaires pour les ménages. D’après le Secours Catholique, « huit millions de personnes sont ainsi considérées en situation d’insécurité alimentaire en France, une large part recourt à l’aide alimentaire pour se nourrir et beaucoup se privent régulièrement de repas ou sont contraints de consommer des produits à bas coût, souvent mauvais pour la santé ».
La malnutrition est un problème de société qu’il convient de prendre au sérieux, d’une part en raison des enjeux santé publique qu’il soulève, et d’autre part car la malnutrition engendre de nombreuses conséquences sanitaires non négligeables. Il est temps que les pouvoirs publics se saisissent de ce sujet et propose un modèle alternatif de société, durable, écologique, inclusif, et qui permette une réelle solidarité alimentaire.
L’avis n° 91 du Conseil national de l’alimentation (CNA) du 19 octobre 2021 explique que la question de la précarité alimentaire nécessite une approche globale qui devrait se concrétiser par la reconnaissance d’un droit à l’alimentation (droit d’être à l’abri de la faim) et la construction d’une démocratie alimentaire pour favoriser un accès de toutes et tous à une alimentation compatible avec un système alimentaire durable.
L’avis expose ensuite, au sujet de la sécurité sociale de l’alimentation, que « en tant que système institutionnel, collectif, de droit commun, national et universel, la SSA est considérée comme permettant d’aller vers une alimentation favorable à la santé pour tous et toutes en qualité et en quantité suffisantes et durables (…) et offrirait un accès plus digne à l’alimentation et pourrait accompagner progressivement la sortie de l’aide alimentaire en nature (sauf pour les situations d’urgence) et atténuer les disparités territoriales de réponses à l’aide alimentaire ».
Plusieurs expérimentations relatives à la SSA ont lieu en France, notamment à Montpellier, où 25 organisations du territoire ont créé une caisse commune, issus de fonds publics et privés et de contributions citoyennes, destiné à créditer 150 euros par personne, enfants compris par mois, sur une carte individuelle.
C’est ainsi que la création d’une cotisation visant à financer une sécurité sociale de l’alimentation permettra de pleinement intégrer l’alimentation à la politique de sécurité sociale, et de créer une société solidaire, durable, écologique, inclusive, et qui permette une réelle solidarité alimentaire.

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