Les amendements de Thibault Bazin pour ce dossier

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Monsieur le président, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, madame et messieurs les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, je veux tout d'abord rendre hommage à nos militaires, aux personnels civils et aux acteurs industriels de la défense. Ils font la fierté de notre pays. Leur engagement pour notre pro...

Concernant la création de 6 000 postes supplémentaires, il faut en premier lieu rappeler qu'il y a déjà des postes vacants. Plus inquiétant, depuis quatre mois, les candidats se raréfient et l'armée a du mal à armer ses effectifs. Il n'y a qu'à aller voir dans les centres de recrutement ! De plus, les trois quarts de ces renforts sont repoussés...

La démission du chef d'état-major des armées, l'été dernier, en fut un signe probant. Si la crise entre le Président de la République et le chef d'état-major des armées a fait grand bruit, ce ne fut pas, contrairement à ce qu'a prétendu le premier, du fait d'une certaine presse. Dans une interview accordée à un hebdomadaire, le chef de l'État a...

Je dois oser le dire. Sinon, personne ne portera la voix du terrain, qui est celle d'une réelle méfiance à l'égard du chemin annoncé. Vous vous en offusquez ? Il n'y aurait pas à débattre car les crédits augmentent ? Il n'y aurait pas à débattre car les effectifs augmentent ? Et pourtant, nos armées méritent ce débat, nos militaires valent ce d...

L'essentiel du chemin avait été fait auparavant. Vous allez nous rétorquer qu'il y a eu des déflations par le passé. C'est vrai, mais il faut préciser qu'elles ont été provoquées par une LPM 1997-2002 dramatique. Bercy, à travers le passe-passe de la loi organique relative aux lois de finances, avait fait perdre une annuité entière : la fameus...

Mes chers collègues, n'enjolivons pas la réalité ! Les hausses ne sont pas aussi importantes que vous le dites ; surtout, elles sont reportées en grande partie au prochain quinquennat. Décryptons ainsi l'augmentation de 1,7 milliard d'euros prévue entre 2019 et 2022. L'intégration du surcoût lié aux OPEX, à hauteur de 1,1 milliard d'euros en 2...

Si vous intégrez le surcoût OPEX et retranchez les dépenses de renouvellement nucléaire, la hausse est bien moindre. À cela s'ajoute le report de charge, qui doit passer de 16 % en 2019 à 10 % en 2025 – dommage que ce ne soit pas exprimé en volume pour en évaluer plus précisément l'impact. Peut-être que cette augmentation annuelle de 1,7 millia...

Mes chers collègues, souvenez-vous de l'été 2017, marqué par l'annulation de 850 millions d'euros de crédits destinés à la défense ! Que se passera-t-il, l'été prochain ? Allez-vous demander au budget de la défense de soutenir la totalité du surcoût OPEX ? Au-delà des annonces, l'exécution de la loi de programmation militaire sera essentielle....

En 2016 encore, 3 milliards d'euros avaient été gelés pendant dix mois. Comment voulez-vous que les PME résistent et réagissent ?

Rendez-vous compte : il y a eu dix-sept avenants pour les Barracuda, dont huit seulement pour de bonnes raisons. Et que dire du programme FREMM – frégates multimissions – , parfait exemple de dérive des coûts ? Pour le prix actuel d'une FREMM, on en aurait financé deux aux conditions de 2008. Résultat : on aura une flotte réduite, avec moins de...

… cette programmation opère des arbitrages qui obèrent notre capacité d'action. Le manque d'entraînement pourrait même aboutir à une perte de savoir-faire. Par honnêteté intellectuelle,

nous devrions, madame la ministre, pouvoir connaître les arbitrages et les besoins non satisfaits. Ouvrons enfin le débat sur les renoncements que cette programmation révèle ! Mes chers collègues, le présent projet de loi de programmation militaire ne répond pas suffisamment aux enjeux de nos forces armées pour les prochaines années. Trop d'in...

Autre motif d'inquiétude, et non des moindres : le défi des ressources humaines. Nous devons assurer le moral des troupes. Cela passe par la considération de l'Assemblée nationale. Mes chers collègues, il faut écouter le blues de nos militaires. Comment voulons-nous traiter des hommes prêts à se sacrifier pour notre pays ?

Comment voulons-nous traiter leurs familles, mises à rude épreuve, à une époque où les engagements familiaux sont plus fragiles ? Comment mieux prendre en considération les compagnes de militaires, qui ont leurs propres souhaits en matière de carrière professionnelle ? Il faut préserver la jeunesse de nos armées, ménager des dispositifs d'attr...

… l'insatisfaction quant aux conditions de vie, les fortes attentes en matière de conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle ainsi que les perspectives de réforme du régime indemnitaire mettent en tension nos armées. Certes, nous enregistrons des signes positifs dans les services de soutien, avec des investissements qui avaient ...

Bien sûr, vous ménagez une enveloppe prioritaire de 200 millions d'euros pour la protection de nos militaires, de nos combattants, avec notamment le gilet pare-balles nouvelle génération, plus léger et plus protecteur, et la livraison de véhicules blindés généralisés pour l'ensemble des missions. Bien sûr, vous prévoyez 300 millions pour le pla...

Il s'agit non seulement, mes chers collègues, de bien vivre son métier, mais aussi de bien vivre de son métier.

Il aurait fallu sanctuariser davantage de crédits pour l'infrastructure de vie, donner de la visibilité financière sur les rémunérations, y compris pour la retraite. L'armée connaît un réel problème d'attractivité, qui risque de s'accroître si le marché du travail connaît un essor. Le privé attire davantage dans les domaines du « cyber », de l'...

La réforme des retraites inquiète, elle aussi. Ce projet de loi de programmation militaire ne semble laisser aucune marge de manoeuvre pour la compensation de la dureté des métiers, pour rendre plus attractifs les postes pour lesquels notre armée peine à recruter. La sous-traitance inquiète également. Plus aucune mission n'en évalue la pertine...

… de façon que soient octroyés des moyens en réelle cohérence avec notre ambition nationale. Ce n'est pas le cas avec votre projet de loi, qui manque de crédibilité.