Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Politique agricole commune et productions durables

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Alors que le salon international de l'agriculture aurait dû débuter aujourd'hui même, permettez-moi tout d'abord d'avoir un mot pour ce monde agricole que vous connaissez si bien, monsieur Chassaigne : je n'ignore pas votre engagement en sa faveur, ni celui de l'Assemblée dans son ensemble. Depuis le début de la crise, aucun produit n'a jamais manqué sur les étals de nos magasins ; c'est une évidence, mais cela ne nuit pas de le redire : les cultivateurs comme les éleveurs se sont très fortement mobilisés. Votre question me donne l'occasion de leur rendre une nouvelle fois hommage.

Vous abordez le sujet de l'élevage français, plus précisément dans un territoire qui est le vôtre et où j'ai eu le plaisir de me rendre, à vos côtés, il y a quelques mois. Avant tout, l'élevage participe de notre souveraineté ; je tiens d'autant plus à l'affirmer que les débats sur ce point sont nombreux en ce moment. Il s'agit d'un élevage de proximité, de qualité : ces caractéristiques font partie de celles que nous souhaitons développer.

Par ailleurs, comme vous l'avez dit, ce sujet présente plusieurs aspects. Concernant la rémunération et les prix, je n'entrerai pas dans le détail ; mais au moment où je vous parle, la priorité, au-delà de la PAC, réside dans les négociations commerciales que vous connaissez si bien. Les aléas climatiques, quant à eux, affectent en effet très fortement non seulement les cultures, mais aussi l'élevage : les rendements fourragers diminuent d'année en année, conduisant à entamer bien plus tôt que prévu les stocks d'aliments destinés au bétail. Dans le cadre du plan de relance, des sommes importantes sont donc prévues pour lutter contre ces effets du changement climatique. Vous évoquez enfin la question de la PAC : celle-ci doit favoriser notre souveraineté et la qualité de nos productions – l'élevage y compris. Elle doit reconnaître les spécificités des territoires ainsi que l'apport de leurs productions : par exemple, la captation de carbone dans le sol, comme vous l'avez très bien dit, n'est pas prise en compte.

La question que vous posez concerne les aides couplées, l'ICHN, la rémunération des externalités. Nous sommes en train d'y travailler. Des consultations ont été lancées, avec l'ensemble des professionnels et des organisations, avec l'idée d'aboutir d'ici au printemps. La difficulté que j'ai à vous répondre précisément sur chacun de ces points vient de ce que toucher à l'un des curseurs en cause en fait aussitôt bouger d'autres ; or, au sein de la PAC, il existe beaucoup d'outils dont il faut tenir compte. Toutefois, soyez assuré, monsieur Chassaigne, que tout cela se fera en lien avec vous. Je recevrai le 16 mars les cinquante et un signataires de votre appel afin d'en discuter plus longuement. En outre, mon angle de vue sera toujours le même : souveraineté, qualité, spécificité de nos territoires.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.