Intervention de Sophie Auconie

Séance en hémicycle du jeudi 18 février 2021 à 15h00
Protection des mineurs victimes de violences sexuelles — Après l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

Nous sommes ici pour changer la loi parce que la société évolue. Certes, on ne peut pas faire tout et n'importe quoi, mais nous devons réfléchir ici à la manière de s'adapter à l'évolution de notre société. Pour moi, l'imprescriptibilité est la seule solution. Les affaires Le Scouarnec, Preynat, David Hamilton sont des affaires pour lesquelles il y a des centaines de victimes mais finalement très peu de faits jugés. Si les faits étaient découverts aujourd'hui, un certain nombre seraient prescrits, alors même que le délai de prescription est désormais de trente ans.

Je vous donne un exemple tout simple : l'affaire Duhamel-Kouchner. Même si ces faits avaient fait l'objet d'une prescription de trente ans à compter des18 ans de Victor Kouchner, celui-ci ayant aujourd'hui 49 ans, les faits seraient de toute façon prescrits. En tout état de cause, il ne sera jamais considéré comme une victime ; sa construction ne sera pas aussi simple que s'il était considéré comme tel.

On a évoqué l'amnésie traumatique ; la prescription glissante que vous proposez est un progrès, mais ce n'est pas suffisant. Nous connaissons des cas précis qui échapperaient à une telle prescription. Tout enfant victime a le droit d'être reconnu comme tel à l'issue d'une procédure judiciaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.