Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 23 novembre 2017 à 9h30
Renforcement du dialogue social — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il est évidemment admis que la relation entre le chef d'entreprise et les salariés se caractérise par un lien de subordination. Poussée par les conquêtes sociales, la République n'a eu de cesse d'instituer des règles, des lois tendant à ce que ce lien de subordination ne se traduise pas par l'arbitraire le plus total du chef d'entreprise à l'égard des salariés. Cet article fait partie d'un tout qui, en réalité, casse ce qui, jusqu'à maintenant, protégeait par la règle, par la loi, le salarié vis-à-vis du chef d'entreprise. Gilles Le Gendre nous a fait l'article de cette barémisation et a essayé de nous prouver qu'elle marquait un progrès. Mais si le barème ne fait que refléter les montants habituellement versés – Adrien Quattenens montrera dans la suite du débat que c'est inexact – , pourquoi l'instituer ?

En réalité, vous sécurisez les licenciements et, par là, vous continuez à casser le contrat de travail et les contrats à durée indéterminée. Les conseils des prud'hommes ne jugent que les licenciements abusifs et non tous les licenciements ; ils n'ont à connaître que les cas extrêmes, d'autant plus qu'il y a 3 millions de séparations à l'amiable entre chefs d'entreprise et salariés. En sécurisant les licenciements, vous cassez le contrat de travail et le contrat à durée indéterminée, ce mouvement de dérégulation globale conduisant à une véritable abomination pour le monde du travail et pour les salariés. Voilà ce que vous nous proposez.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.