Intervention de Brigitte Bourguignon

Séance en hémicycle du mardi 26 janvier 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Désertification médicale

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie :

La question de la démographie médicale est un sujet de préoccupation constant du ministère ; elle concerne aussi mon territoire. Elle a également été, vous en conviendrez, le sujet de préoccupation de gouvernements qui se sont succédé sans toujours trouver la solution, même si chacun a apporté sa pierre à l'édifice pour tenter d'y répondre.

Comme vous le savez, le nombre de médecins généralistes ou spécialistes en accès direct, exerçant en libéral, est en baisse régulière depuis 2010, baisse qui est susceptible de se poursuivre jusqu'en 2025. Aucun territoire n'est épargné, mais les disparités sont profondes. Le Gouvernement a fait de cette problématique une priorité, en proposant très rapidement un panel de solutions adaptables à chaque contexte local, car la réponse aux tensions démographiques n'est pas unique et doit être dentelée par endroits.

Nous avons choisi de faire confiance aux acteurs des territoires pour élaborer des projets et innover dans le cadre d'une responsabilité territoriale. Cette stratégie semble lentement porter ses fruits et commence à faire bouger les choses. La dynamique autour des CPTS – communautés professionnelles territoriales de santé – est un exemple assez éclairant et très concret de la capacité d'innovation des professionnels en matière d'accès aux soins. À travers ce dispositif, les professionnels de santé d'un même territoire sont incités à s'organiser entre eux pour répondre aux besoins. C'est un outil majeur pour garantir l'accès à des consultations sans rendez-vous et améliorer plus globalement les parcours de soins. La crise du covid-19 a d'ailleurs révélé une certaine capacité à mobiliser ces acteurs dans l'urgence, sur un territoire donné, pour organiser une prise en charge.

Je comprends votre impatience et croyez-moi, je la partage ; je suis appelée chaque jour par des élus de mon territoire à ce sujet. Comme nous avons déjà eu l'occasion de le souligner dans l'hémicycle, plusieurs mesures que nous avons instaurées ne peuvent avoir un effet immédiat, de par leur caractère structurant – je pense notamment à la suppression du numerus clausus. C'est pourquoi nous avons pris des mesures complémentaires à échéance rapide : la création de 4 000 postes d'assistants médicaux pour seconder les médecins dans leurs tâches ; le déploiement de 600 médecins généralistes dans les territoires prioritaires, dont 200 dans les territoires ruraux, en exercice partagé entre structures hospitalières et structures ambulatoires, voire salariés pour certains – comme vous l'avez évoqué, en effet, salarié n'est plus un gros mot dans le milieu médical. Enfin, le recours à la téléconsultation est un outil majeur, qui apporte une réponse immédiate aux besoins de santé de nos concitoyens. C'est donc en unissant nos efforts et en soutenant les initiatives territoriales que nous parviendrons à améliorer la situation, en particulier dans les territoires auxquels vous faites référence.

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