Intervention de Marianne Dubois

Séance en hémicycle du mardi 26 janvier 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Dubois :

L'actualité de la crise sanitaire, sociale et économique place au second rang une autre pandémie : la désertification médicale, qui ne cesse de progresser, plus particulièrement dans le Loiret. À l'échelon local, nous assistons à une course effrénée à la création de structures d'accueil de médecins et de professionnels de santé. À grand renfort de centaines de milliers d'euros, nombre d'entre elles ont été créées, avec des incitations diverses et variées. Nous assistons à une surenchère d'offres pour attirer les professionnels : voiture de fonction, logement, secrétariat.

À l'échelon local toujours, les professionnels de santé s'organisent à travers des communautés professionnelles de santé, avec d'excellents résultats, comme je peux le constater avec la communauté territoriale de santé Beauce-Gâtinais. Les quelque 235 professionnels participant à cette nouvelle organisation y voient un moyen d'améliorer leurs conditions d'exercice et de rendre les soins plus efficients, en optimisant les ressources.

La région Centre Val de Loire s'est engagée dans le salariat de 150 médecins. À y regarder de près, sur les trois premiers médecins recrutés par la région, l'un était déjà salarié dans une communauté de communes et les deux autres viennent du secteur libéral. En dépouillant le secteur libéral, le résultat net est négatif : il faut deux médecins salariés pour accomplir un temps de travail équivalent à celui d'un médecin libéral.

Comme nos concitoyens le constatent chaque jour, la politique sanitaire se résume à injecter des millions d'euros et à gérer la pénurie. Les vrais problèmes ne sont jamais abordés ou sont laissés sous le tapis, avec une suppression en trompe-l'oeil du numerus clausus et des moyens insuffisants apportés à la formation professionnelle de santé. Des difficultés territoriales persistent, comme nous l'éprouvons en région Centre, où le centre hospitalier régional universitaire de Tours n'encourage pas suffisamment l'information et l'installation de jeunes médecins hors Indre-et-Loire et où il est impossible de doter le centre hospitalier régional d'Orléans de la vocation universitaire.

Préparer l'avenir ne saurait se résumer à produire des investissements financiers. L'investissement humain est indispensable pour apporter aux populations une sécurité sanitaire digne du XXIe siècle. Alors que le maintien à domicile de nos aînés est devenu une priorité, que puis-je répondre aux nombreuses sollicitations de personnes souvent âgées, isolées en milieu rural, qui n'ont plus de médecin traitant et qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies ?

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