Intervention de Sébastien Nadot

Séance en hémicycle du lundi 21 septembre 2020 à 21h30
Programmation de la recherche — Article 1er et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Nadot :

Il vise à inscrire l'enjeu majeur de la recherche polaire dans la loi.

En 2009, Michel Rocard avait été nommé ambassadeur pour les pôles par Nicolas Sarkozy, poste qu'il a occupé pendant sept ans : il a produit une feuille de route ministérielle pour l'ensemble des activités se déroulant dans l'Arctique, mais il n'y a pas de document équivalent pour l'Antarctique, alors que Michel Rocard avait prévenu que « l'Antarctique a[vait] toujours besoin de nos efforts. »

Les stations françaises permettent de comprendre les effets que les dérèglements en cours sur le continent glacé pourraient avoir sur nos sociétés. Mais en Antarctique, les stations deviennent également les porte-drapeaux des grandes nations. La France est l'un des sept pays ayant revendiqué une souveraineté sur une partie du continent blanc. Le traité sur l'Antarctique, en vigueur depuis 1961, a gelé cette revendication. À ce titre, nous avons des responsabilités particulières. La France se contente actuellement de maintenir en état deux stations de recherche vieillissantes – Dumont d'Urville et Concordia, cette dernière étant partagée avec l'Italie : madame la ministre, vous avez vécu l'expérience physique de ces régions, en vous rendant sur place à l'hiver 2019, et je n'ai pas besoin de vous convaincre de leur importance.

En juin 2021, la France sera sur le devant de la scène, car elle présidera la réunion sur le traité sur l'Antarctique. En 1989, lors de sa précédente présidence, la France avait marqué l'histoire géopolitique polaire par un acte fort, le lancement des travaux qui ont conduit à la signature, en 1991, du protocole au traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement en Antarctique, dit protocole de Madrid, qui a consacré l'Antarctique comme réserve naturelle dédiée à la paix et à la science. Nous sommes à moins de dix mois de cette nouvelle présidence, la prochaine étant prévue en 2050 : il est nécessaire que la communauté de la recherche française et européenne, ainsi que toutes les composantes politiques de la représentation nationale s'emparent du dossier pour insuffler la dynamique nécessaire et affirmer une nouvelle ambition pour les pôles en général et l'Antarctique en particulier.

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