Intervention de Sylvie Charrière

Séance en hémicycle du mercredi 24 juin 2020 à 15h00
Création de la fonction de directeur d'école — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Charrière :

C'est avec un grand plaisir que je m'exprime devant vous, au nom du groupe La République en marche. Nous nous apprêtons à débattre d'une proposition de loi essentielle pour notre école, qui consacre la fonction de directeur d'école et lui donne enfin toute sa place. Nous le devons bien aux intéressés !

La place du directeur d'école dans nos politiques publiques est centrale. Le directeur d'école doit en effet s'assurer du bon fonctionnement de son école, de la relation avec les parents d'élèves, de la coordination entre les enseignants, des relations avec l'inspecteur de l'éducation nationale et avec la municipalité… bref, de tout ce qui a trait à son établissement. Or, même s'il est au centre du système éducatif et qu'il est responsable de tout, le directeur d'école ne décide de rien. Juridiquement, sa fonction n'existe pas : il est un enseignant chargé de direction. Créer une fonction, c'est reconnaître le rôle des directeurs d'école et leurs spécificités. C'est tout le sens de la proposition de loi de laquelle nous avons l'honneur de débattre aujourd'hui.

Elle est le fruit d'un long travail de consultation mené par les parlementaires. En effet, depuis 2018 et la rédaction d'un rapport avec Mme Bazin-Malgras – que je salue – , Mme la rapporteure travaille sans relâche sur ce sujet. Je remercie également pour leur implication mes collègues du groupe La République en marche, dont certains sont eux-mêmes anciens directeurs d'école.

Ce travail important des parlementaires est complémentaire de celui que mène le ministère de l'éducation nationale. En effet, monsieur le ministre, vous avez eu l'occasion d'évoquer ici à de nombreuses reprises les directeurs d'école et vous avez maintes fois exprimé votre volonté d'améliorer durablement leur quotidien. De même, vous avez toujours insisté sur la nécessité d'écouter les directeurs afin de répondre à leurs demandes et de prendre le pouls du terrain.

Nous saluons l'initiative que votre ministère a prise en 2019 de lancer une consultation à ce sujet, à la suite d'un événement tragique qui nous a tous durablement marqués. Cette consultation fut un grand succès, ce qui témoigne une fois encore de l'importance de cette question. Elle permet de faire émerger trois demandes centrales des directeurs d'école : le nécessaire allégement de leur charge de travail, le besoin de renforts humains et la volonté de bénéficier d'une formation plus solide.

Il est essentiel de trouver les moyens de rendre à nouveau ce métier attractif car, ne l'oublions pas, nous peinons chaque année à trouver des enseignants qui souhaitent être chargés de direction. Les travaux de la commission des affaires culturelles et de l'éducation ont déjà permis des avancées importantes en la matière et je saisis cette occasion de saluer l'esprit constructif manifesté par l'ensemble des groupes politiques lors de nos échanges de mercredi dernier. Je suis certaine que nous pourrons poursuivre aujourd'hui nos débats dans ce même état d'esprit, avec la volonté commune d'améliorer le quotidien des directeurs d'école.

Le travail en commission a permis, je l'espère, de préciser les choses et de rassurer quant à notre volonté de créer une véritable fonction de directeur d'école sans bouleverser l'organisation unique de nos écoles. Nos débats dans l'hémicycle permettront de poursuivre ces améliorations.

L'examen du texte en commission a également permis un long échange sur l'article 5, concernant la liste unique lors des élections de parents d'élèves. Si nous comprenons la volonté initiale de Mme la rapporteure, nous saluons aussi son amendement : il répond à l'exigence démocratique, avec laquelle nous ne pouvons transiger, tout en soulageant les directeurs d'école.

Bien que la proposition de loi réponde à la demande d'allégement des tâches et de reconnaissance des directeurs, nous devons, ensemble, aller plus loin en ce qui concerne l'aide administrative, sujet dont le travail en commission a démontré la place centrale. L'examen du texte en séance publique permettra, nous l'espérons, d'avancer sur ce point.

La formation est également un sujet d'importance, et nous aurons le plaisir d'en débattre aujourd'hui. La proposition de loi ne doit pas s'arrêter à la reconnaissance de la fonction de directeur d'école ; elle doit prévoir une formation initiale et continue de qualité et adaptée aux besoins des directeurs d'école, pour les préparer à leurs nombreuses missions spécifiques. Notre groupe parlementaire proposera un amendement en ce sens.

Enfin, qu'elles se trouvent dans les communes rurales, dans les quartiers relevant de la politique de la ville ou dans les grandes métropoles, toutes les écoles de France sont différentes : aux disparités géographiques s'ajoutent, pour certaines d'entre elles, l'accueil d'enfants ayant des besoins spécifiques ou des formes d'organisation propres à chaque établissement. Le système de décharge des directeurs d'école doit être à l'image de cette diversité : il doit tenir compte des spécificités. Nous soutiendrons un amendement de Mme la rapporteure en ce sens. Cette nouvelle disposition permettra de répondre aux attentes des directeurs sur l'ensemble du territoire, ainsi qu'aux demandes de tous les groupes parlementaires à ce sujet.

L'évolution de cette proposition de loi en séance publique, grâce aux amendements du Gouvernement, de Mme la rapporteure et de l'ensemble des députés, permettra de répondre encore davantage aux besoins des directeurs d'école.

Pour conclure, le groupe La République en marche se réjouit de pouvoir débattre de ce sujet si important…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.