Intervention de Bruno Millienne

Séance en hémicycle du jeudi 4 juin 2020 à 9h00
Nécessité d'une bifurcation écologique et solidaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

Nous sommes tous ici, je le crois, animés par la même volonté : utiliser la crise exceptionnelle que nous venons de vivre pour insuffler dans tous les pays du monde une réelle prise de conscience des dangers de l'érosion de la biodiversité. Car cette crise, nous le savons désormais, tire ses origines des effets négatifs du rapport à la biodiversité et aux ressources naturelles de nos sociétés industrielles.

Notre rôle, en tant que responsables politiques, est de faire en sorte que les enseignements de cette crise ne restent pas lettre morte. Il s'agit de ne pas reproduire l'erreur de la crise de 2008, qui n'avait pas débouché sur des changements profonds de nos sociétés française, européennes et internationales. La pandémie due au coronavirus est un signal d'alerte : nous n'avons désormais plus le choix, il est indispensable d'y répondre fortement et rapidement.

Nous voici donc à la croisée des chemins, entre une écologie imposée, laquelle risque de susciter à nouveau des crispations, et une relance uniquement économique qui fait fi des considérations écologiques. Le groupe MODEM et apparentés choisit la troisième voie, celle de la transition écologique territoriale, qui passe par les territoires, qui permet aux Français de travailler là où ils vivent et de redéployer l'activité économique au plus près du terrain. L'écologie, c'est avant tout une affaire de territoires : ce sont eux qui déclinent au cas par cas les meilleures solutions en matière d'économie circulaire, de recyclage des déchets, de développement des énergies renouvelables et de rénovation énergétique des bâtiments.

Dans les réflexions en cours et à venir sur la relance verte, nous devons imaginer des outils pour aider les exécutifs locaux à prévoir l'installation de panneaux photovoltaïques pour tous les bâtiments nouvellement construits dont les toits le permettent, afin d'assurer une autosuffisance énergétique, à inciter toutes les sociétés bénéficiant d'un local informatique dans leur sous-sol à déployer un système de récupération de chaleur, afin d'en approvisionner tout le bâtiment, à identifier les bâtiments dont les bailleurs sont les plus modestes et qui seraient prioritaires pour les aides d'État à la rénovation énergétique, évitant ainsi que seuls les plus riches rénovent leur logement, à assurer une écologie industrielle territoriale efficace, dans laquelle les déchets de certaines entreprises deviendraient les ressources d'autres entreprises du même territoire.

Nous devons instaurer tout cela en concertation avec les exécutifs locaux, mais nous ne pourrons décliner les mêmes solutions partout. Tous les territoires ne peuvent accueillir des éoliennes, par exemple, mais certains peuvent développer des centrales de méthanisation ou de géothermie. C'est cette écologie-là que nous appelons de nos voeux : celle où nous donnons les moyens d'agir à tous nos territoires de métropole et d'outre-mer, les moyens d'adapter selon les réalités qu'ils connaissent les principes que nous aurons définis.

Chers collègues du groupe La France insoumise, les orientations que vous développez dans votre proposition de résolution sont donc les bonnes.

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