Intervention de Jean-Luc Lagleize

Séance en hémicycle du mardi 5 mai 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Soutien au secteur aéronautique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Lagleize :

Le transport aérien mondial – compagnies aériennes, aéroports, industriels maîtres d'oeuvre et sous-traitants – est touché de plein fouet par la crise du Covid-19. Environ 95 % des avions, dans le monde, sont cloués au sol. Dans la région Occitanie, en particulier en Haute-Garonne, Airbus est le plus gros employeur de cette filière industrielle de pointe qui subit aujourd'hui un coup de frein brutal. Autour de Toulouse, ce sont 50 à 100 000 emplois qui pourraient être détruits d'ici à quelques mois. Vous l'aurez compris, si cette filière plonge, nous allons au-devant de conséquences économiques et sociales dramatiques.

Le ministre de l'économie et des finances a annoncé des mesures sans précédent pour sauver Air France-KLM : 7 milliards d'euros de prêts garantis par l'État, et c'est tant mieux. Mais il faut aussi sauver la filière aéronautique, depuis les grands groupes jusqu'aux PME : c'est la seule filière industrielle française à contribuer positivement, pour plus de 30 milliards d'euros, à la balance commerciale.

Nous devons donc transformer cette crise en occasion, unique, d'aller plus vite et plus fort en concevant de grands programmes, comme au temps du lancement de l'A320. Il faut aller plus vite et plus fort vers une décarbonisation du secteur aérien. Il faut aller plus vite et plus fort vers une transformation numérique de l'outil industriel, encore une fois depuis les grands groupes jusqu'aux entreprises de taille intermédiaire – ETI – et aux PME. Il faut aller plus vite et plus fort en lançant un nouveau fonds d'investissement dédié, type Aerofund, pour irriguer toute la filière.

Dans ce contexte de crise inédit, face aux soutiens massifs que les États-Unis et la Chine apportent à leurs propres constructeurs, quels moyens comptez-vous employer pour sauver toute notre filière aéronautique et pour préserver le savoir-faire de nos PME et de nos ETI des appétits chinois – et, à Toulouse, on sait ce que sont les appétits chinois ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.